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Vénézuela. Déclaration finale du Campement latino-américain de Femmes de mouvements populaires

Nous, femmes de mouvements et d’organisations populaires du Vénézuela et d’Amérique latine, après avoir vécu ensemble, débattu, approfondi et partagé, durant 5 jours, dans la Cité Los Caracas (état de Vargas) ;

Nous considérons

En ce qui concerne les femmes au sein de la Révolution et de la construction du Pouvoir Populaire :

Nous assumons notre rôle en tant que femmes organisées dans les mouvements populaires, en tenant en compte la différence entre l’état bourgeois que nous cherchons à transformer par la lutte, l’état révolutionnaire, et nous-mêmes, constructrices et cultivatrices, au sein de la base, du Pouvoir Populaire.

Nous déclarons

Pour nos organisations :

Encourager le fait que nos organisations, en plus de se déclarer anti-capitalistes et anti -impérialistes, se déclarent également anti-patriarcales ;

Créer et promouvoir, à partir de l’ALBA des peuples, un espace comme l’Ecole latino-américaine des Femmes pour discuter sur le capitalisme, la production et les questions de genre, et ceci avec l’intention de nous former et de nous fortifier dans la lutte pour un socialisme anti-patriarcal ;

Promouvoir la mobilisation du 8 mars pour célébrer toutes nos luttes historiques en tant que femmes et pour protester contre la violence faites aux femmes au travers de la militarisation, de la politique de pillage et des multinationales dans Notre Amérique ;

Maintenir la coordination entre les femmes dans ces espaces permanents (campements) ;

Insérer dans nos agendas de lutte la 3éme action internationale de la Marche Mondiale des Femmes qui se déroulera du 8 mars au 17 octobre 2010 ;

Organiser des ateliers, des forums et des discussions dans nos communautés pour être multiplicatrices de cet apprentissage ;

Nous renforcer au travers d’espaces qui nous enrichissent en retour dans nos organisations (ateliers, rencontres) ;

Créer un groupe de femmes organisées pour qu’elles aient un effet multiplicateur dans nos communautés ;

Articuler des réseaux de communication et d’appui permanent aux organisations (un journal), avec un caractère informatif et pédagogique ;

Donner de l’espace aux filles et fils pour qu’ils s’éduquent de manière complète et qu’ils puissent participer ;

Eduquer nos filles et fils dans une perspective d’égalité des genres ;

Donner de l’importance à la création des espaces de femmes à l’intérieur des organisations sociales pour discuter de ces thèmes ;

Faire parvenir, par l’intérmédiare de l’équipe organisatrice de ce Campement, la Synthèse à chacune des organisations participantes ;

Donner l’appui de ce Campement au mouvement des femmes pêcheuses pour solliciter la Réforme de la Loi de la pêche et de son règlement ;

Appuyer également leur demande de création d’instruments juridiques nécessaires pour la consolidation et le développement des Conseils des pêcheuses et pêcheurs, d’ aquacultrices et d’aquaculteurs et des travailleuses de la mer ;

En tant que Campement latino-américain de femmes, soutenir la convocation à la 5éme Internationale et nous incorporer comme faisant partie du Mouvement international des femmes ;

Nous, femmes du Courant révolutionaire Bolivar et Zamora, invitons à l’inscription et au recensement des femmes pour leur incorporation au corps des combattantes des femmes révolutionnaires et de la Milice populaire bolivarienne ;

Dans le cadre de l’ALBA des peuples, promouvoir une rencontre Latino-américaine des Femmes ;

Participer également à la 1ére assemblée continentale de l’ALBA des peuples, qui se tiendra au cours du premier semestre 2010.

Pour le Mouvement Populaire et le Gouvernement Révolutionnaire :

Exiger que, dans tous les processus électoraux du PSUV, la parité entre homme et femmes soit respectée (50-50), étant donné que pour les élections des délégués pour le Congrès de Fondation, cette parité n’a pas été respectée ;

Solliciter au congrès du PSUV l’inclusion d’un espace pour que les lignes, les propositions et les principes puissent être étudiés avec une perspective de genre.

Promouvoir la création d’espaces de discussion pour homme sur le thème de la masculinité, pour avançer dans la lutte pour l’égalité des sexes.

Pour le Gouvernement Révolutionnaire (comme proposition de politiques publiques)

Encourager le fait que notre processus révolutionnaire, en plus de se déclarer anti-capitaliste et anti -impérialiste, se déclare également anti-patriarcale ;

Exiger que le ministère du Pouvoir Populaire pour la femme s’implique plus dans le travail des femmes dans les mouvements de base ;

Nous constatons que les missions qui affectent des incitants économiques ne sont pas centrées sur l’objectif politique pour lequel elles ont été crées.

Ces missions prennent des allures d’assistées et sont utilisées comme plateforme électorale. NOUS EXIGEONS QUE CELA SOIT REVU AU PLUS VITE !

Promouvoir la création d’espaces de discussion pour hommes sur le thème de la masculinité, pour avançer dans la lutte pour l’égalité des sexes ;

Mettre en évidence que, nous, femmes des mouvements populaires, nous plaçons, grâce à nos votes, au sein des gouvernements et communes, des personnes, qui , une fois leur objectif atteint, nous refusent le droit de participer à l’élaboration de programmes communs ;

Reconnaître le travail au foyer et les droits qui y sont liés comme la sécurité sociale et la pension.

Femmes dans la construction de la souveraineté des peuples : Terre et habitat

Pour nos organisations :

Promouvoir les semences maternelles et organiser la lutte contre les pesticides, étant donné que nous sommes les premières affectées. Pour contribuer à la politique de la souveraineté alimentaire, il est nécessaire de promouvoir les potagers familiaux surtout auprès des enfants et adolescents et de changer les modèles de consommation imposés par le capitalisme, comme la mode et la « malbouffe » ;

Promouvoir et construire un autre pouvoir, et, pour cela, changer le concept de propriété, collectiviser le problème et la solution, changer notre relation à la nature, avec les enfants des deux sexes, avec les hommes et les femmes ;

Stimuler la pratique de la production biologique chez nous, ce qui permettra le partage d’expériences, des relations avec les voisins, le troc, et l’occasion d’enseigner à nos enfants comment la vie se cultive ;

Raconter nos expériences à nos organisations, aller dans les communautés paysannes pour diffuser l’information ;

Proposer et organiser des ateliers pour la formation d’enfants et d’adolescents ;

Exiger, en tant que Campement, le respect de l’article 14 de la loi des Terres qui donne la priorité à la titularisation des terres aux femmes chef de famille et le droit, pour les femmes paysannes, de bénéficier de l’allocation pré et post-natale ;

Exiger, à partir de ce Campement, l’approbation rapide de la réforme de la loi de Régularisation de la possession de la terre urbaine, introduite par l’assemblée nationale ;

Promouvoir l’articulation entre femmes des campagnes et des villes pour la création des marchés de commercialisation solidaire et des trocs. Pour le Mouvement Populaire et le Gouvernement Révolutionnaire :

Prendre en considération la production de la femme au moment d’attribuer la propriété de la terre ;

Privilégier la femme dans la titularisation des terres : la terre à ceux qui la travaillent. S’il s’agit d’un couple, si les deux travaillent la terre, la titularisation doit être accordée aux deux.

Pour le Gouvernement Révolutionnaire (propositions de politiques publiques)

Générer, à partir de l’Etat, des politiques réelles pour la construction de l’habitat qui n’ignore pas la femme comme sujet transformateur ; Lire et étudier les documents reçus lors du Campement pour les diffuser ;

Partager nos idées au sein de notre communauté, leur montrer ce que nous avons appris ;

Travailler davantage ce sujet avec les Conseils communaux ;

Créer et renforcer un comité d’égalité de genre dans notre communauté.

Corps et sexualité : ce qui est personnel est politique

Pour nos organisations :

A partir de nos organisations, dénoncer de manière articulée les maltraitances, et discuter poliquement l’interruption sûre de grossesse et ce au sein d’ateliers, de discussions, de forums et d’espaces de formations. Chacun a le droit de décider pour son propre corps ;

Accompagner les femmes qui ont subi un avortement et/ou qui ont été maltraitées ;

Débattre, au sein de nos organisations, de manière politique et en profondeur du thème de la dépénalisation et de la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse, et ce dans une perspective de la lutte des classes ;

Aborder le thème du féminisme, de la sexualité et de la diversité sexuelle dans les espaces pédagogiques de nos organisations. Pour le Mouvement Populaire et le Gouvernement Révolutionnaire :

Mettre en place des campagnes à grande échelle pour que les femmes connaissent leurs droits sexuels ;

Refuser la publicité et les moyens de communication qui promeuvent le sexisme et la violence ;

Faire des liens avec les discussions sur la sexualité que sont organisées par les institutions ou au sein des écoles (du système éducatif formel ou dans les espaces d’éducation ou de formation populaire)

Pour le Gouvernement Révolutionnaire (propositions de politiques publiques)

Le système éducatif aborde la maternité mais pas la sexualité. Nous exigeons une éducation sexuelle intégrale, libératrice et révolutionnaire ;

Les institutions du processus doivent promouvoir et appuyer les espaces qui permettent la discussion et la formation sur le genre, la sexualité et la diversité sexuelle ;

La sexualité, la maternité et l’avortement doivent être des thèmes d’intérêt public ;

Nous exigeons l’amélioration de la politique publique pour garantir des accouchements dignes, sans violence obstétricale.

Traduction : Paulette MATKOVIC, pour www.larevolucionvive.org.ve

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En finir avec l’eurolibéralisme - Bernard Cassen (dir.) - Mille et Une Nuits, 2008.
Bernard GENSANE
Il s’agit là d’un court ouvrage collectif, très dense, publié suite à un colloque organisé par Mémoire des luttes et la revue Utopie critique à l’université Paris 8 en juin 2008, sous la direction de Bernard Cassen, fondateur et ancien président d’ATTAC, à qui, on s’en souvient, le "non" au référendum de 2005 doit beaucoup. La thèse centrale de cet ouvrage est que l’« Europe » est, et a toujours été, une machine à libéraliser, au-dessus des peuples, contre les peuples. Dans "La fracture (…)
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Aussi longtemps qu’on ne le prend pas au sérieux, celui qui dit la vérité peut survivre dans une démocratie.

Nicolás Gómez Dávila
philosophe colombien

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