Politique fiction : et si Ségolène Royal, un peu à l’image d’Eric Besson, avait elle aussi viré de bord et s’était transformée en agent secret à la solde de Nicolas Sarkozy ? Sa mission (apparemment acceptée) : semer la zizanie. Tiens, ce n’est pas aussi le titre d’un album de Goscinny ?
Les débats restent au fonds
Nouveau coup d’éclat ce week-end à Dijon où Ségolène Royal n’était pas conviée mais s’est pourtant invitée lors du « rassemblement social, écologique et démocrate » consacré à l’éducation et organisé par Vincent Peillon, son ancien lieutenant. Selon l’ex-candidate à la présidentielle, il s’est agi « d’une reprise en main » de son courant politique. Mais pour le député européen, c’est surtout « un coup médiatique » et très en colère, il n’a pas mâché ses mots sur Canal + dimanche : « j’entends Ségolène Royal dire : je vais recadrer. Mais il faut qu’elle se recadre elle-même » a-t-il lancé… Le résultat en tous cas est lui sans équivoque. Oubliés, les débats de fonds censés faire avancer le programme socialiste en vue des élections de 2012. Et vive encore une fois la querelle des chefs, en une de tous les média. Au grand dam de ceux qui désespèrent de voir le PS sortir de ce marasme. Du pain béni pour ces détracteurs.
Quand la BD dépasse la réalité.
Alors théorie du complot, simple concours de circonstances ou véritable sabordage ? Ce nouvel épisode de la saga « Ségolène et le PS, je t’aime, moi, non plus » fait en tous cas penser à bien des égards à l’album « La Zizanie » avec Astérix et Obélix… Rappel du synopsis : Détritus, personnage romain est capable de provoquer des disputes en un clin d’oeil. Jules César le charge donc de détruire le village des irréductibles en y semant la zizanie absolue. Une zizanie qui débute lorsque Détritus prétend que l’homme le plus important du village n’est autre qu’Astérix et non pas Abraracourcix, le chef… vous avez saisi ? Et si Ségolène Royal était en fait Détritus et Jules César, Nicolas Sarkozy qui est effectivement le grand gagnant de ces querelles intestines. Même la cape bleue de Détritus fait penser à la tenue de Ségolène Royal lors de son discours au Zénith. Et puis, surtout, dans « La Zizanie », ce sont bien les questions d’orgueil et de pouvoir qui instaurent un climat de méfiance, un climat délétère. ô combien flagrant aujourd’hui au parti socialiste. Reste la fin de l’histoire… Dans Astérix et Obélix, Détritus est finalement chassé. En sera-t-il de même avec « Segolenus Royalus » ? Seules les Primaires pourront le dire. Certains les veulent d’ailleurs rapidement. Mais finalement, là encore, il n’est pas certain que tout sera réglé. Le PS a donc besoin d’une nouvelle potion magique. Laquelle pourrait bien prendre la forme d’une prochaine alliance mais ça, c’est une autre histoire…
« Le pire des analphabètes, c’est l’analphabète politique. Il n’écoute pas, ne parle pas, ne participe pas aux événements politiques. Il ne sait pas que le coût de la vie, le prix de haricots et du poisson, le prix de la farine, le loyer, le prix des souliers et des médicaments dépendent des décisions politiques. L’analphabète politique est si bête qu’il s’enorgueillit et gonfle la poitrine pour dire qu’il déteste la politique. Il ne sait pas, l’imbécile, que c’est son ignorance politique qui produit la prostituée, l’enfant de la rue, le voleur, le pire de tous les bandits et surtout le politicien malhonnête, menteur et corrompu, qui lèche les pieds des entreprises nationales et multinationales. »
Bertolt Brecht, poète et dramaturge allemand (1898/1956)