RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Libération de 22 paramilitaires auteurs du massacre d’Actéal

Le Gouvernement du Mexique et la Justice se rit des peuples indigènes. Depuis plus de 11 ans les indigènes tzotzil de la Société Civile Las Abejas demandent justice, et l’arrestation des auteurs matériels et intellectuels du pire massacre du Chiapas. La Court Suprême de Justice de la Nation a décidé au mois d aout de ne pas écouter les demandes légitimes des indigènes mais d’écouter le gouvernement et de libérer 22 paramilitaires auteurs du massacre.

Le 22 Décembre 1997 restera une date noire dans l histoire du Chiapas. Le pire massacre jamais perpétré tuant 45 indigènes tzotziles particulièrement femmes, enfants et bébés. Ce jour la plus de 300 paramilitaires ont encerclé la communauté d Actéal, siège de la Societe Civile Las Abejas - Les Abeilles - , et sont arrivés dans l église ou femmes et enfants s’étaient réunis pour prier et jeuner pour la fin des violences et des déplacements dans la municipalité de Chenalho. Les paramilitaires armés et formés par le gouvernement, eux-mêmes indigènes, parfois de la même famille que les victimes, ont pénétré dans l’église et tiré a l’aveugle semant la panique.
Pendant plus de 5 heures le massacre a continué, certains paramilitaires, après avoir sorti et tué les bébés du ventre de leur mère, violèrent les femmes et les tuèrent ensuite. Plus de 45 victimes ont été dénombré. Ni la police placée a moins de 200 mètres de la communauté ni même l’armée a moins de 500 mètres n’ont réagit. Ce sont les zapatistes de Polho qui ont prévenus San Cristobal de Las Casas. Immédiatement grand nombre de journalistes et personnalités se rendirent sur place, mais l’armée bloquait le passage, afin d’effacer toutes preuves et emmener les corps a Tuxtla Guitierrez capitale de l état, ou les corps subiront une autopsie.

Jamais le résultat de ces autopsies a été communique. Les familles des victimes ont du se rendre dans cette ville située a plus de deux heures de leur communauté pour reconnaitre les corps. Le gouvernement a renié toute implication, dénonçant une lutte intercommunautaire entre peuple indigène. Mais le jour de noël, alors que les intégrants de la société civile enterrait leur mort, un camion de la police municipale passait devant la communauté avec a son bord près de 80 paramilitaires qui avaient participe aux faits. Ceux-ci reconnus durent se rendre en prison immédiatement pour purger des peines de 30 a 40 ans lors d’un procès bâclé suite aux pressions.

Aujourd’hui et malgré les fortes contestations des survivants et des familles des victimes le gouvernement a décidé par le biais de la Court Suprême de Justice de la Nation -SCJN- de libérer 22 d’entre eux, et possiblement 38 autres dans les prochaines semaines

Cette décision montre une fois de plus le désintérêt du gouvernement pour arriver à la justice. 30 ordres d appréhensions sont toujours en vigueurs et la seule réponse de la justice est la libération de 22 criminels pour faute de preuves.
Cette décision est une nouvelle étape dans la guerre de basse intensité contre les communautés indigènes autonomes en résistance. Un message fort qui offre l’ impunité aux paramilitaires. Un déni total du droit a la justice.

L ONU par le biais de son représentant au Mexique, Alberto Brunori, comme de nombreuses autres ONG, a dénoncé cette libération et demande une investigation neutre et minutieuse d’urgence pour arrêter les coupables.

Las Abejas craignent fortement le retour des paramilitaires qu’ils avaient eux-mêmes reconnus a visage découvert le jour du jugement dans leur communauté. Plusieurs marches et manifestations ont été organisées a San Cristobal et a Mexico Ciudad pour dénoncer cette décision.


Plus d’article sur l’actualité :

*La fondation Hewlett et Opel ont financé la libération
*L’ONU demande une enquete minutieuse
*Communiqué de la Société Civile Las Abejas
www.espoirchiapas.com

Plus d’information sur Actéal :
*Le massacre, las Abejas, par le pere Michel Chanteau
*Las Abejas 15 ans d’histoire
*Documents de fond

http://espoirchiapas.com/acteal1015/indexacteal.htm

URL de cet article 9084
   
Même Thème
La Nuit de Tlatelolco, histoires orales d’un massacre d’Etat.
Elena Poniatowska
« Pour le Mexique, 1968 se résume à un seul nom, à une seule date : Tlatelolco, 2 octobre. » Elena Poniatowska Alors que le monde pliait sous la fronde d’une jeunesse rebelle, le Mexique aussi connaissait un imposant mouvement étudiant. Dix jours avant le début des Jeux olympiques de Mexico, sous les yeux de la presse internationale, l’armée assassina plusieurs centaines de manifestants. Cette histoire sociale est racontée oralement par celles et ceux qui avaient l’espoir de changer le (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

L’abstrait n’a pas d’image, c’est son défaut ontologique. Seul le réel est filmable. Pas la réalité.

Ignacio Ramonet

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.