Les mouvements sociaux du Honduras poursuivent la résistance contre le coup d’Etat. Les leaders des organisations populaires annoncent, à partir du 16 juillet, des mobilisations, barrages routiers et une grève générale pour exiger des putschistes qu’ils abandonnent le pouvoir.
Encore une fois le 15 juillet 2009, le point de départ de la mobilisation sociale aura été l’Université Pédagogique Francisco Morazán qui, à partir d’aujourd’hui, est passée sous le contrôle du front estudiantin de l’Université ; la manifestation s’est ensuite rendue à l’Institut National de la Femme, car, pendant que se tenait une conférence de presse lors de cette action, a circulé l’information qu’un groupe de militantes féministes qui occupe cette institution depuis le lundi 13 juillet, parce qu’elles s’opposent à la nomination de la nouvelle directrice de l’Institut, se faisaient agresser et tabasser par des membres de la police nationale qui, sous la protection d’un important détachement militaire, venaient installer la toute nouvelle directrice, Madame Maràa Martha Dàaz, dénoncée par les mouvements féministes. Pourtant cette femme a été, il y a quelques années, militante féministe et ce sont ces mouvements qui se sont mobilisés pour qu’elle ne soit pas emprisonnée lorsqu’elle était en butte à plusieurs procédures judiciaires. Il semble que cette femme ait oublié tout le soutien que ses camarades lui ont prodigué pour se ranger du côté des putschistes et s’attaquer à ses anciennes compagnes de lutte.
Le Front de Résistance contre le coup d’Etat, lors de la conférence de presse réalisée le 15 juillet lors de la manifestation à l’Institut National de la Femme qui s’est prolongée devant le Congreso Nacional de la República (Assemblée Nationale, ndt) dans le centre de Tegucigalpa, a rédigé la déclaration suivante :
– Nous remercions pour leur soutien les peuples d’Amérique Latine, en particulier les organisations sociales qui nous épaulent dans ce combat
– Les putschistes sont maintenant passés à la phase où ils s’évertuent à montrer une pseudo-normalisation pour faire croire à la population locale et à l’opinion publique internationale que tout va bien dans le pays, lorsque les meurtres et toutes sortes de persécutions envers les dirigeants sociaux constituent la réalité.
– Parmi tous les coups d’Etat qui ont eu lieu de par le monde, 90% ont débouché sur des dictatures. Le Honduras n’est pas une exception : les fascistes qui se sont emparés du pouvoir par les armes suivent ce chemin.
– Nous demandons la mise en place d’une Assemblée Nationale Constituante qui promeuve une société où existe une démocratie participative.
Simultanément, le Front National de la Jeunesse contre le coup d’Etat, qui regroupe tous les jeunes étudiants organisés ou pas a rendu publique la déclaration suivante :
– Nous condamnons la violation des droits humains individuels, sociaux et la répression que subit le peuple du Honduras.
– Nous condamnons la réactivation d’escadrons de la mort dirigés par l’actuel conseiller présidentiel du gouvernement putschiste Billy Joya Amendola, principal responsable d’emprisonnements et de disparitions pendant les années 80.
– Nous condamnons l’expulsion de certains médias internationaux du territoire national.
– En tant qu’étudiants universitaires et lycéens, nous déclarons la grève du secteur éducatif, en occupant dès aujourd’hui l’Université Pédagogique Francisco Morazán, puis l’Université Nationale Autonome du Honduras et ensuite d’autres lycées du pays.
– Nous appelons toute la jeunesse, organisée ou pas, à se joindre à ce mouvement unitaire afin de construire une tranchée de lutte pour rétablir l’ordre constitutionnel démocratique.
Les mouvements sociaux ont prévu pour le 16 et le 17 juillet une grève générale nationale. Les confédérations ouvrières et paysannes appellent les organisations paysannes à sortir de leurs communautés et à participer à l’occupation des rues, déjà à Tegucigalpa et qu’elles les mettent en place dans leurs départements respectifs. Pour ce qui est de Tegucigalpa, les ouvriers, paysans, dirigeants syndicalistes et toutes les autres organisations sociales poursuivront l’occupation de la route qui conduit au nord du pays au niveau du poste de Durazno, les autres voies d’accès à la capitale seront occupées par tous les mouvements sociaux qui appuient le Président Zelaya, la jeunesse libérale (mouvement progressiste appuyant Zelaya, ndt), etc., qui constituent ce front de résistance contre le putsch.
¡ Parce qu’avec le pouvoir populaire !
¡ Nous vaincrons !
Mabel Marquez - Comunicaciones Vàa Campesina en Honduras-
http://sodepaz.es/index.php?option=com_content&task=view&id=1085&Itemid=15
Traduction : Pedro DA NOBREGA