Les grévistes de la faim au 47éme jour par décision de M. Richer Préfet de
Région ont été hospitalisés avec l’accord du CSP59.
Préfecture et
responsables hospitaliers avaient pris l’engagement verbal que tous les
droits des patients seraient respectés conformément à la charte des hôpitaux
(circulaire n°95-22 du 6 mai 1995). Cette charte déclare :
" 1- le Service
public est accessible à tous et en particulier aux personnes les plus
démunies (...).
3- l’information donnée au patient doit être accessible et
loyale. Le patient participe au choix thérapeutique qui le concerne.
4 - Un
acte médical ne peut être pratiqué qu’avec le consentement libre et éclairé
du patient ".
Mais une fois l’hospitalisation obtenue des pressions inadmissibles sur les
grévistes ont commencé et des propos scandaleux ont été tenus du genre : "
vous n’etes pas malades, nous ne vous gardons que si le Préfet en donne
l’ordre " ou encore " vous n’etes pas des patients comme les autres ". Il en
est de même du chantage à la mort pour essayer de faire peur.
Des grévistes
de la faim ont été mis à terre dans les couloirs des hôpitaux et ont passé
la nuit dans ces conditions inhumaines.
Administrations hospitalières et certains Médecins ont aussi imposé la
présence de personnels des hôpitaux dans les chambres ainsi transformées en
parloir de prison pour grévistes de la faim. Des visites d’amis, de parents
et de soutiens ont été interdites. Bref, le Préfet a transformé les hôpitaux
en bagne avec la complicité évidente des administrations hospitalières et de
certains Médecins. C’est pire, car même en prison les prisonniers ont des
droits.
Une fois ces tentatives échouées, les vigiles, la police, les CRS et la
Brigade Anti-Criminelle (BAC) ont été utilisés pour mettre manu militari dès
le vendredi soir 15 grévistes à la rue par terre. Ainsi 8 ont été jetés à
terre devant l’hôpital Saint Vincent et les autres de l’hôpital Saint
Philibert ont été traînés jusqu’à la bouche de métro du même nom. La
mobilisation a permis la réadmission de tous les grévistes dans les deux
hôpitaux vers 2h du matin.
Le samedi 5 juillet 03, 41 grévistes de la faim au 48éme jour ont été
expulsés comme des kleenex des hôpitaux du CHR de Lille (25), Prouvost de
Roubaix (9) et Dron de Tourcoing (7) sur des terrains vagues. Des véhicules
de pompiers dans lesquels étaient des policiers ont été utilisés pour jeter
les 25 du CHR de Lille dans les crottes de chiens de l’espace municipal de
la Plaine Méo, ceux de Roubaix devant le foyer Auguste Bonte du quartier
Moulin et ceux de Tourcoing devant le métro Porte de Valenciennes. Dans les
hôpitaux, les grévistes ont été filmés par des policiers. Certains grévistes
de la faim ont reçu des coups des policiers pendant les expulsions sans
compter les insultes et les propos racistes.
M. Richer Préfet de Région commence à franchir un cap intolérable dans sa
fuite en avant répressive contre les humains nés quelque part ailleurs que
sont les Sans Papiers grévistes de la faim. Le CSP59 l’invite à méditer cet
extrait " Des souris en enfer " de Cécile Thibaud publié dans Télérama
n°2235 du 11/11/92 : " L’idée de Hitler de séparer l’humanité entre hommes
et sous-hommes est la base du racisme. Penser que certains ne valent pas les
autres, c’est le premier pas vers la déshumanisation. La première étape pour
effacer l’autre, c’est d’abord de se persuader qu’il est différent. Vous
savez c’est très facile d’écraser un insecte. C’est un peu plus dur de tuer
un chien, c’est encore plus dur de tuer un homme. Plus on prend l’autre pour
un insecte sans importance, plus il est facile de le tuer ".
Objectivement
le comportement abject de M. Richer Préfet de Région vis-à -vis des Sans
Papiers grévistes de la faim est de moins en moins éloigné de ce constat
dangereux. Accoutumer des policiers, puis des Médecins, puis la société à
une telle "indifférence" ne peut que faire le lit des fascistes du FN,
lesquels n’est ce pas n’hésiteraient pas à faire subir à M. Richer le sort
du Préfet Jean Moulin.
N’avoir pas d’autre solution politique que faire déverser par la police les
"encombrants" de la République dans les terrains vagues est un mépris
insupportable pour l’humanité civilisée.
Plus que jamais la grève de la faim continue jusqu’à la victoire de la
raison contre la stupidité du pouvoir absolu !
05/07/03
Le CSP59 appelle l’ensemble du mouvement et l’opinion démocratique :
à rendre visite aux grévistes dans les hôpitaux (CHR de Lille, St Vincent
et St Philibert à Lille, Provo à Roubaix, Dron à Tourcoing, et l’hôpital
d’Armentières et de Seclin), à se rendre au Q.G de la lutte à la Bourse du
Travail et à envoyer vos fax et lettre de protestation au Préfet pour exiger
la régularisation des grévistes ( 03.20.30.52.52)
CONFERENCE DE PRESSE LUNDI 7 JUILLET A 11H :
LA PAROLE AUX SANS PAPIERS GREVISTES DE LA FAIM EXPULSES DES HOPITAUX !
Au 55éme jour Samedi 12 juillet à 15 h
Manifestation de solidarité avec les grévistes de la faim
BOURSE DU TRAVAIL DE LILLE - rue G. de Saint Hilaire à Lille