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Sous vos yeux : l’exil... fuyez pour y échapper.

5 juillet 2003

Texte et illustration
margari@wanadoo.fr.n s

Je ne veux ni gémir sur le passé qui n’est plus, ni rêver follement de l’avenir qui n’est pas. Le devoir de l’homme se concentre sur un point, l’action du moment présent. (Cardinal Mercier)

Quelques siècles auparavant, il existait un étrange métier, celui de voyageur, qui, carnet en main, partait à la découverte de paysages, prenant notes de tout ce qu’il voyait, il partait à l’inconnu, à la recherche de nourriture, de chaleur, de nouvelles cultures et civilisations, de savoir. On disait encore dans mon enfance que voyager était dans la nature de l’homme ; les nuits se nourrissaient de lectures où les écrivains racontaient leur envie de devenir des oiseaux.

Exil

Que reste-il des plumes tombées pendant des siècles ? Le courageux voyageur, - et je ne parle pas du touriste - à été condamné par des régimes, politiciens, des normalisateurs à fuir, à s’éloigner des siens. Des guerres, des décrets, des papiers, des juges, des menaces, la famine, la sécheresse, la peur, ont augmenté le nombre de « pèlerins des temps modernes ».

Ils s’appellent « réfugiés, exilés, émigrants ; expatriés, dissidents, traîtres, migrants, sans papiers, sans domicile, rescapés… »

Quelqu’un, Quelqu’ un, un Monsieur en costard cravate assortis, portefeuille en main, représentant de la race numérotée, et réglementée, a déployé des codes, des procédures, et a rempli l’ histoire de nouveaux mots : « insertion , exclusion, camps des réfugies, déclarations , expulsion, frontière , limite, douaniers … »

Les Quelqu’un se sont regroupés en partis horripilants qui crachent la haine sur ces nouveaux voyageurs. Tout en gaspillant des millions en armes, en parlements, en banquets où se règle l’avenir des riches, la survie des autres.

Et sont aussi nés les opposants, les humanistes, les pacifistes, révoltés, envahissant la rue avec des pancartes, criant dans les ruelles , dans un inégal combat, mais combat quand même !

Celui qui a pris le chemin de l’exil sera là pour toujours, dans la rue, à portée de main, comme un vieux manteau, les yeux par terre, son regard insoutenable ; sa nostalgie, sa tristesse, sa faim d’un sourire .

Il va falloir choisir un camp : celui des Quelqu’un où celui des défenseurs.

Mais c’est risqué : si l’histoire des émigrés envahit une seconde votre histoire personnelle, elle pourrait vous donner des tremblements, et mettre en cause votre si joli statut d’ « être avec papiers, en règle ».

Car existe l’inévitable risque, celui de vous rendre humain - et je ne blague pas -, amer dans l’ironie.

« La peur au ventre », l’immense peur que je j’ ai transmise à ma fille ; que des millions de personnes sont en train de transmettre à leurs descendants ; l’immense « peur miroir ». Bizarre maladie qui arrive à cette planète, cette indifférence, et ce laisser faire.

Je m’arrête, je prends le risque d’une contagion avec mes semblables. Et vous, de quel côté êtes vous ?

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Philippe Bordas. Forcenés. Paris, Fayard 2008.
Bernard GENSANE
Ce très beau livre, qui montre à quel point le cyclisme relève du génie populaire et comment il a pu devenir une « province naturelle de la littérature française », me donne l’occasion d’évoquer des ouvrages qui m’ont, ces dernières années, aidé à réfléchir sur la pratique du vélo, sur le cyclisme professionnel et la place du sport dans notre société. Ce n’est pas l’argent qui pourrit le sport (l’argent, en soi, n’est rien), c’est le sport qui pourrit l’argent. La première étape du premier (…)
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Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience.

Karl Marx

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