Réflexion militante sur le peuple-classe
Bref résumé d’une évolution assez longue qui explique cette "découverte"
1 - Peuple-classe et antiracisme
ETAT : La réflexion sur la notion de peuple est ancienne pour le militant du MRAP. De même que celle sur "l’amitié entre les peuples". En ce sens les peuples excluent les Etats. Les gouvernements ont eux un statut plus ambigu. Un peu comme les organisations politiques le jugement dépend de la position et de la politique qu’ils mènent à l’égard du ou des peuples.
ETRANGERS : La prise en compte des résidents étrangers extra-européens pour l’attribution du droit de vote et de candidatures aux élections m’a conduit à la distinction du peuple-classe et du peuple-nation, ce dernier excluant les non-nationaux alors que le peuple-classe les intègre.
2 - Peuple-classe et altermarxisme
CLASSE DOMINANTE : Le peuple-classe a une fonction dynamique de convergence des luttes face aux dominants. Il plaide même pour l’unification des couches dominées. Le peuple-classe n’abandonne pas nécessairement la vision du marxisme classique de la lutte de classe des travailleurs salariés contre le capital mais il prend en charge une autre dimension. Il est d’inspiration néomarxiste au sens ou "ce marxisme, en même temps qu’un discours de classe, est aussi un discours significatif d’une alliance de classe." (J Bidet et G Duménil in Altermarxisme ) . A ce dernier aspect, le peuple-classe est pleinement le creuset d’une possible alliance de classes entre les exploités et les "cadres et compétents" pour peu qu’il ne s’agisse pas de membres de la bourgeoisie. Le peuple-classe ce sont les prolétaires (moins de 3000 euros) salariés ou non, du public et du privé, en alliance possible avec l’encadrement aisé et compétent.
Christian Delarue