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Liberté de la presse - atmosphère explosive et graves dérives autoritaires dans le tribunal de Mulhouse

L’audience du 2 avril du tribunal correctionnel de Mulhouse est devenue complètement explosive dès que le tribunal s’est penché sur le cas du média alternatif

http://www.alterinfo.net.

Déjà les jours précédents, une atmosphère de chasse à l’homme avait été installée par une initiative malheureuse de la Cour en son audience du 18 février : l’avocat de Monsieur Cékici avait recommandé à son client de ne pas se présenter en personne. Mais la Cour a voulu voir me prévenu en personne. Au lieu de s’en tenir là , elle a décidé un renvoi et à la demande insistante de la substitut du procureur, le président a émis un mandat d’amener !

Pour une affaire de presse ! Du jamais vu ! ni à Paris et encore moins en province.

Si bien que Monsieur Cekici a dû se cacher comme un voleur pendant cette semaine afin de ne pas être présenté à la Cour, menotté et entre deux policiers. La police a fait des descentes dans sa maison, dans celle de sa compagne. Les personnes présentes ont fait l’objet de propos menaçants.

Monsieur Cekici a appelé la police pour leur dire qu’il était à son bureau, mais les policiers ne voulaient pas l’arrêter dans les locaux de Alterinfo : l’image aurait été trop chargée symboliquement.

La dernière nuit, il a du dormir dans un hôtel et il s’est présenté à l’heure dite au tribunal.

Il avait gagné la bataille de l’image de l’entrée en salle d’audience. Il avait aussi établi sa dignité et sn sens de la responsabilité.

Dès avant l’audience, il avait été remarqué que l’audience serait importante parce que le couloir et la salle étaient pleins de monde. Alors la Cour a décidé de déplacer l’affaire à la fin de la journée. Certaines personnes venues assister à l’audience avaient réservé leur matinée et ne pouvaient pas attendre jusqu’à la fin de la journée et elles sont parties.

J’ai questionné des personnes qui étaient là  : elles sont venues de plusieurs villes de la région parisienne, de Lyon et d’ailleurs. Cette affaire portant sur la liberté de la presse indépendante, « la blogosphère » intéressait tout le monde.

Mais le problème de la liberté de la presse et de la liberté d’expression en France était posé à travers le problème du droit de critiquer l’État d’Israël.

Aussi, j’ai voulu interviewer le président de l’UEJF en me présentant pour ce que je suis : un journaliste indépendant. Il m’a d’abord demandé mon nom. Je les lui ai donnés.

Puis, il a demandé si je voulais l’interviewer en tant que journaliste ou en tant que militant.

Je lui ai alors demandé si sa réponse est différente selon son interlocuteur. Il a répond qu’il exigeait de savoir la fonction de la personne qui l’interviewe.

Quand je lui ai dit que je connaissais son adversaire, Monsieur Cekici depuis un jour seulement, il m’a demandé de lui dire d’avance les questions que je voulais lui poser. Il a catégoriquement refusé de répondre à des questions librement choisies.

Alors je lui ai expliqué que je voulais l’interroger sur les limites de l’antisémitisme selon son organisation et si ces limites interdisent de critiquer l’Etat d’Israël.

Il m’a répondu qu’il allait demander si on l’autorisait à me répondre. Il a téléphoné à paris et la réponse fut qu’il ne devait pas m’accorder cette interview.

Ce petit épisode dans le couloir du Tribunal de Mulhouse de Grande Instance déjà que l’atmosphère était très tendue, que les « plaignants » venaient en sachant avoir le soutien des autorités mais pas du public. La suite des évènements allait confirmer cette première observation.

Comme la foule augmentait dans les couloirs du tribunal, le nombre des policiers a augmenté sensiblement.

Le président avait autorisé la chaîne franco-allemande, Arte à tourner dans la salle avant les débats.

Avant l’ouverture des débats sur l’affaire, le vice-procureur est venu en personne mettre au point les derniers détails. J’ai demandé à des avocats présents dans la salle, par curiosité, si c’était une affaire habituelle pour le tribunal de Mulhouse ; la réponse fut que c’était une affaire exceptionnelle, par son objet et aussi par la gravité des chefs d’accusation et enfon par le fait qu’elle visait un organe de presse.

L’audience a commencé avec la Cour qui s’installait.

Pendant que la Cour prenait place, je me suis présenté devant le président :

- Bonjour, Monsieur le Président. Excusez-moi : un petit point d’ordre.

Je suis Abdellah Ouahhabi, le journaliste et réalisateur de télévision qui vous a envoyé un témoignage écrit en tant que professionnel de l’information pur vous aider à rendre la bonne justice dans cette affaire de droit de la presse.

- Oui, je l’ai reçu, il est là . On verra au moment venu.

- Je ne devais pas venir à Mulhouse, mais en suivant l’actualité de cette affaire, j’ai découvert une information complémentaire. Je l’ai déjà mise sur Internet, mais je n’ai pas pu vous en informer. La partie en défense a insisté pour que je vous la transmette à titre de complément de témoignage.

Je n’y vois pas d’inconvénient. Je suis venu de Paris, à mes frais, pour contribuer au meilleur fonctionnement possible de la justice de mon pays.

- On verra.

Puis, je me suis présenté devant Madame la substitut du procureur en lui expliquant la même chose.

- Oui, j’ai reçu votre témoignage écrit. Je ne veux pas qu’il soit intégré à l’affaire. Et je ne veux pas de votre témoignage complémentaire. L’avocat de la défense n’a pas fait le nécessaire, à l’avance.

- Je crois savoir qu’il va le demander.

- La Cour refusera d’accéder à sa demande.

- Mais, Madame, vous ne voulez pas faire condamner une personne tout en sachant que vous n’avez pas pris en considération un élément à sa décharge pour un motif de forme. La bonne justice veut qu’on puisse libérer un accusé pur vice de forme de l’accusation et qu’on ne puisse pas condamner une personne en prétextant un vice de forme de la défense.

- Vous me faites dire ce que je n’ai pas dit !

- Excusez-moi, vous pouvez me le répéter et je peux enregistrer vos propos pour ne pas les trahir : vous refusez ou vous acceptez un témoignage en faveur de l’accusé ?

- Je ne veux plus rien vous dire.

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