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Les révolutionnaires ?

Le mouvement des jeunes de l’UMP lance la campagne "nous sommes révolutionnaires", avec un site www.lesrevolutionnaires.fr, avec des affiches "Ils ont choisi l’assistanat, nous avons fait le RSA nous sommes révolutionnaires", ou encore "Ils ont choisi de toujours dire non, nous avons fait la réforme de l’enseignement, nous sommes révolutionnaires".

Un tel détournement pourrait prêter à sourire, s’il n’était pas le signe d’un malaise beaucoup plus profond.
Pourquoi aujourd’hui la droite peut-elle se permettre une telle campagne, comme elle a pu se permettre le détournement de mai 68 ?
Pour Benjamin Lancar, nouveau président des Jeunes populaires, cette campagne tient en une phrase "on est là pour préempter les thèmes de gauche" 1. Le vocabulaire choisi est toutefois quelque peu surprenant ; préempter signifie se rendre acquéreur d’un bien en vertu du droit concédé par la loi, d’acheter par préférence à toute autre personne. En l’occurrence il s’agirait plutôt d’un thème laissé en déshérence dont la droite s’approprierait.

Le fonds de la question est peut-être là . Si la droite peut aujourd’hui détourner les thèmes de gauche pour se les approprier, c’est parce que la gauche a cessé de les penser et ne les utilise souvent que de manière incantatoire.
Lorsque, par exemple, Ségolène Royal déclare dans une interview accordée au journal Les Échos le 15 mars 2007 "La profondeur de la crise appelle une révolution", en maintenant le taux de prélèvement obligatoire, sans toucher à l’ISF, cette utilisation d’un mot vidé de son sens participe de l’affaiblissement de la pensée politique, de la perte de repère et de la confusion idéologique…

Nous ne devons pas parler avec les mots, les concepts de la droite ; la réflexion politique à gauche a besoin de ses propres concepts, à redéfinir, à clarifier parfois. Dans le discours politique les mots prolétariat, lutte des classes. ont quasiment disparu.
Cela signifie-t-il que les concepts qu’ils désignent n’existent plus ou que nous avons peur de les employer ?

Les jeunes de l’UMP, qui utilisaient déjà l’appellation Jeunes Populaires, veulent que la Révolution soit un mot d’ordre sonnant le rassemblement.
En ces temps d’ultra libéralisme triomphant, la Révolution, pas la régression sociale mise en place par Nicolas Sarkozy, est moins que jamais un slogan publicitaire.
"Oui, mais …
Ca branle dans le manche.
Ces mauvais jours-là finiront
Et gare à la revanche
Quand tous les pauvres s’y mettront ! "

(1) http://www.marianne2.fr/Hold-up-les-jeunes-UMP-s-emparent-du-mot-revolution-_a92510.html

Le 24 octobre 2008

Jean-Michel Arberet
Conseiller municipal d’Arcueil, partenaire du groupe communiste

http://jm-arberet.over-blog.com/

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Éric Laurent. Le scandale des délocalisations.
Bernard GENSANE
Ce livre remarquable est bien la preuve que, pour l’hyperbourgeoisie, la crise n’est pas le problème, c’est la solution. Éric Laurent n’appartient pas à la gauche. Il est parfois complaisant (voir ses livres sur Hassan II ou Konan Bédié). Mais dans le métier, on dit de lui qu’il est un " journaliste d’investigation " , c’est-à -dire … un journaliste. Un vrai. Sa dénonciation des délocalisations, par les patronats étatsunien et français en particulier, est puissamment (…)
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« Quand je vois les Fake journalistes s’en prendre aux Fake News, je me dis que c’est comme si une moitié de leur cerveau s’en prenait à l’autre. »

V. Dedaj

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