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1 - Octobre 2008 : Quelle crise ? C Delarue

Octobre 2008 : Quelle crise ?

Sur la crise financière, voir en notes quelques textes utiles.

1 - Portée de la crise financière : leur crise certes mais encore !

Pour ATTAC, plusieurs crises sont apparues, alimentaires, sociales, écologique et financière. Ces crises sont liées sous la férule de la finance. Elles forment système. C’est le capitalisme néolibéral qui est en cause. Un capitalisme ou la finance impose ses règles de rentabilité à toute la société via les entreprises (au capital industriel et surtout au *travailleurs) ainsi qu’aux administrations publiques (RGPP 2007 en France). La crise financière ne peut donc être circonscrite à la seule finance et encore moins à certains acteurs financiers jugés "non éthiques". Dire que la crise n’est pas que financière, c’est la concevoir comme crise économique. Mais l’économique n’est pas isolé du social et du politique . La crise financière frappe l’ensemble du monde économique même si certains secteurs sont plus frappés que d’autres (l’immobilier). Crise économique donc crise sociale puisque les dirigeants d’entreprises répercutent la crise sur les travailleurs par des mesures de licenciement et de salaires bridés. Crise économique donc crise politique car l’Etat interfère dans la société civile par les règles qu’il pose pour laisser faire les marchés ou - plus rarement - les brider, qu’il s’agisse des marchés financiers ou les autres marchés, marchés de biens et services, marché de la force de travail . En fin l’Etat néolibéral intervient aussi pour accroitre ou réduire la place des services publics face au marché des biens.

Voir les liens sous LA CRISE : FINANCIERE CERTES MAIS ENCORE...

En fait la crise économique et sociale ne devient pas crise du politique puisque les gouvernements réagissent. La crise économique annonce plutôt la fin d’une idéologie : celle du néolibéralisme. Hayek est mort dit Denis Collin. C’est une première victoire qui peut hélas annoncer, à défaut de crise révolutionnaire, une reprise en main autoritaire du capitalisme sur un mode crypto-fasciste au plan interne et sur un mode guerrier au plan mondial.

2 - Pas de crise révolutionnaire.

La formule de Lénine

"La loi fondamentale de la révolution (...), la voici : pour que la révolution ait lieu, il ne suffit pas que les masses exploitées et opprimées prennent conscience de l’impossibilité de vivre comme autrefois et réclament des changements. Pour que la révolution ait lieu, il faut que les exploiteurs ne puissent pas vivre et gouverner comme autrefois. C’est seulement lorsque ceux d’en bas ne veulent plus et que ceux d’en haut ne peuvent plus continuer de vivre à l’ancienne manière, c’est alors seulement que la révolution peut triompher. Cette vérité s’exprime autrement en ces termes : la révolution est impossible sans une crise nationale (affectant exploités et exploiteurs)." Extrait de Lénine, "La maladie infantile du communisme", 1920

L’apport de Gramsci

Dans les formations sociales développées, ls marxistes ont "complété" Lénine, qui portait trop son regard sur l’Etat (pas seulement), par Gramsci qui intègre beaucoup plus les contradictions dans la société civile et le nécessaire long combat au sein de la société civile clivée par les rapports sociaux de classes . Il y a vingt ans environ toute une riche réflexion théorique en ce sens s’était engagée au sein de la LCR. Elle avait débouchée en pratique sur un engagement des communistes révolutionnaires dans les associations de lutte les plus critiques dans leur secteur et par un rappel à l’investissement dans les syndicats ouvriers.

Depuis, le mouvement altermondialiste a tendu, sous l’influence des thèses de T Négri, à tordre le bâton dans l’autre sens : le combat dans la société civile est devenu l’alpha et l’oméga et la conquête du pouvoir d’Etat quasiment inutile. Pour le dire abruptement, Gramsci a évacué Lénine au plan stratégique. Ce n’est pas sans raison : Il faut retenir que l’on importe pas plus la révolution que la démocratie. Le combat idéologique se mène durablement dans la société civile. Ainsi le socialisme doit devenir "national populaire" pour reprendre Gramsci (via D Losurdo).

Néanmoins, il faut "tenir les deux bouts" et ne pas abandonner l’un pour l’autre. Pour reprendre le propos de Pierre Zarka il faut aussi éviter la coupure entre les deux secteurs d’activité en réduisant le plus possible la démarche délégataire. C’est un autre problème.*

Les ambiguités de la notion de société civile.

Le sens commun distingue la société civile de l’Etat ce qui ne dit rien des conceptions en présence de la dite société civile. François Houtart (1998) a posé une triple distinction fort pédagogique, reprise dans l’altermondialisme, par Thierry Brugvin notamment (1) qui n’est pas pleinement satisfaisante.

La conception non analytique (angélique) de la société civile est véhiculée par beaucoup d’ONG humanitaire. Elle ne prend pas en compte les rapports sociaux basé sur l’exploitation de la force de travail et les autres rapports de dominations à l’oeuvre dans la société civile. Dans cette conception, la société civile est un secteur opposé à l’Etat comme contre pouvoir. Elle se base sur la simple dénonciation des abus du capitalisme.

La conception préanalytique (néolibérale ou sociale libérale) voit bien l’existence de rapports sociaux mais elle les pose comme relevant d’une loi de la nature, comme imposé par le marché, lui même étant conçu comme naturel. Ici la société civile signifie surtout monde de l’entreprise ; Les associations citoyennes ou les syndicats ont un rôle à jouer comme partenaire dans le cadre de la gouvernance globale ou de la gouvernance d’entreprise. Ces acteurs secondaires peuvent pallier les insuffisances du système, notamment quand l’Etat libéral libéralise le secteur social. Le communautarisme religieux peut offrir aussi une solution correspondant à cette vision libérale de la société civile.

La conception analytique populaire issue de Gramsci : "La société civile se situe bien au carrefour du marché et de l’Etat, distincte mais en relation dialectique. (...) Elle se compose de l’ensemble des actions collective, fruits des ONG et des syndicats stratifiés en groupes et structurés en classes"

En fait, la conception néo-gramscienne de François Houtart de la société civile ne fait que considérer une frange de la société civile. Il procède comme les libéraux mais en prenant d’autres acteurs que les entreprises et les capitaliste. Pour Thierry Brugvin cela nuit à une lecture claire des enjeux politiques (p59) . "A noter que Houtard ne fournit pas une définition précise de cette frange de la société civile qui lutte notamment pour la défense des classes populaires." Dans un texte de 2005 ( ) François Houtard parle de "société civile d’en-bas" mais sans dire qui est la société civile d’en-haut. Face à ces difficultés il semble préférable de parler du mouvement social anti-systémique national et international voire mondial avec ses différentes composantes. Parallèlement, l’idée de peuple-classe est à développer (Delarue-2008 *).

Richesse du mouvement global anti-systémique

Le mouvement social anti-systèmique n’est pas seulement contre toutes les formes de domination il se veut porteur d’alternatives constitutives d’un autre monde réellement post-capitaliste, ou la logique, les structures et les rapports sociaux du capitalisme seront en place réduite dans la société. Pour certains altermondialistes cet autre monde se nomme néo-socialisme. un monde à expliciter pour le faire vivre dans le peuple.

Christian Delarue

NB : Le texte qui suit celui-ci est 2 : En finir avec ce capitalisme, ouvrir des perspectives vers le socialisme.

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article434

1- Thierry Brugvin : LES MOUVEMENTS SOCIAUX FACE AU COMMERCE ETHIQUE

http://thierry.brugvin.over-blog.com/article-7316471.html

* Pour une approche du peuple-classe -C Delarue

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article408

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LA CRISE : FINANCIERE CERTES MAIS ENCORE...

Introduction en deux textes

Une crise financière et politique - CNCU

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article413

Nous entrons dans un monde nouveau - Denis Collin

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article420

1 ) De la crise financière à la crise globale

La trajectoire de la crise - M Husson

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article430

Sur la crise, la finance et l’économie - M Husson

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article423

Sur la crise financière - Notes de Jacques Kirsner

http://la-sociale.viabloga.com/news/sur-la-crise-financiere

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article429

2) Quellles solution à la crise économico-financière et politique ?

Dans un premier temps : Quelle composition du "pôle financier public" ? puis quelles nationalisations ? et même quelle type d’expropriation ?

Pour un pôle financier public -J Cossart, JM Harribey, D Plihon

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article418

Crise : des altermondialistes veulent une nationalisation générale du crédit. (AFP)

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Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État - et c’est pareil dans les autres pays européens - s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à -dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.

On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers », il y aurait eu une révolution.

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