Communiqué de presse du 13 octobre 2008
BRAS DE FER ENTRE LA SNCF ET UN USAGER AUTOUR DE L’AFFICHAGE PUBLICITAIRE
Le tribunal de Charenton-le-Pont (94) assigne un individu qui refuse de payer une amende pour avoir posé un autocollant contre la publicité. Un nouveau cas de désobéissance civique
Audience le jeudi 16 octobre 2008 à 9h30
8 octobre 2007. En mettant un autocollant antipublicitaire sur la porte d’une voiture de RER, ce père de famille, responsable de 4 enfants, est pris en flagrant délit par la police ferroviaire, qui le verbalise. L’autocollant est un pastiche du lapin RATP : "Attention ! Ne pose pas tes yeux sur la publicité, tu risques de te faire manipuler très fort". Voir ci contre ou sur le lien http://bap.propagande.org/telechargements/lapin_RATP.png
Revendiquant son acte de désobéissance civique, Monsieur Baret, habitant Alfortville dans le val de Marne, poursuit alors sa logique et refuse de payer son amende de 45 euros.
16 octobre 2008. La juridiction de proximité de Charenton le Pont (48 rue de Paris 94220) l’a cité à comparaître, après une tentative avortée de médiation.
L’infraction retenue à son encontre est « publicité non-autorisée », selon un décret promulgué sous le régime de Vichy (art 80-2 du décret 42-730 du 22 mars 1942).
Un comble selon lui. « Des dizaines de milliers d’affiches publicitaires sont imposées en permanence à tous sans demander le consentement de personne. Il est impossible d’y échapper si l’on veut voyager. La SNCF fait même des aveux dans sa propre campagne publicitaire actuelle (voir ci-contre). » Concernant la liberté d’expression, y aurait-il 2 poids 2 mesures ?
« La SNCF n’est pas cohérente. Elle parle de développement durable, mais installe des publicités qui entraînent des problèmes pour l’environnement, en faisant la promotion de voitures ou d’une consommation inutile » explique M Baret. Pour lui, le pire est que les enfants sont les premières victimes. Il évoque notamment ses conséquences en terme d’imagerie, de repères, de valeurs et les répercussions sur la santé physique voire psychologique des nouvelles générations.
Gare au colleur ! Ce représentant commercial (qui réfléchit à une reconversion) se considère comme un citoyen en état de « légitime réponse ». Son geste serait un petit acte symbolique de résistance, dont l’humour pourrait ouvrir les yeux aux jeunes et moins jeunes. Il insiste sur la nécessité d’une prise de conscience ainsi que d’un changement de loi à l’égard de l’affichage publicitaire.
M Baret regrette aussi que d’un statut d’usager (d’un service de transport collectif), on soit passé à celui de client, un client captif et matraqué par la publicité, selon lui. « On n’a pas le choix, et leur régie publicitaire le sait bien puisqu’elle l’explique aux annonceurs à qui elle vend ses espaces. Mais en fin de compte, les sommes rapportées sont dérisoires en comparaison des ventes de billets »
Déterminé, M Baret entame donc un bras de fer, pour faire valoir ses droits, et a saisi un avocat, Maitre Marcel. Ils demandent d’ailleurs le renvoi de cette audience à une date ultérieure.
Quelle que soit l’issue de l’audience, cette affaire aura déjà le mérite d’ouvrir un débat : vendre du temps de cerveau disponible, est-ce bien la vocation de la SNCF ?
Vous pouvez contacter M Baret au 01 43 68 32 59 ou par courriel alterafficheur wvc gmail.com, ou son avocat Maître Marcel : 01 47 27 90 20