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Quelle solution face à la crise ?

Une crise grave génératrice de misère

Depuis quelque temps le ton des commentaires concernant la crise financière n’a cessé d’évoluer. Les économistes, naguère, nous affirmaient qu’une crise de type de 1929 ne pouvait plus nous arriver. Et ils souriaient même du pauvre béotien qui osait proférer une telle ânerie. Et puis, les mines de ces messieurs se sont assombries, leurs yeux se sont écarquillés et certains d’entre eux nous avouaient finalement que cette crise pourraient être pire que celle de 1929. Un seul avait parlé, éminent entre tous et pourtant personne ou presque ne l’avait écouté. « Si la crise n’avait pas été déclenchée par une mauvaise évaluation des prêts subprime US titrisés, elle aurait fini par se déclarer dans d’autres secteurs ou marchés. Quelque chose devait céder. » aurait en effet déclaré Alan Greenspan (cité par La Chronique Agora).

Que s’était-il donc passé en réalité ? Qu’avaient- « il » donc omis de nous dire ?

On ne nous parlait guère de ces fond spéculatifs sur lesquels reposent à présent la finance et donc l ’économie capitaliste.

Il y a en effet belle lurette que le capital n’est plus investi de façon prioritaire dans la production de richesses, mais dans des opérations spéculatives. Il faut sauter de bulle en bulle pour tenter d’obtenir toujours plus de capital, afin de conserver un profit acceptable. Et, pour le coup, ceux qui se réclament de la sociale-démocratie, aurait pu relire un certain Marx qui évoque bien ce stade « impérialiste » où domine le capitalisme financier. C’est le capital lui-même qui est en surproduction.

On pourrait citer quelques chiffres au passage.

En 2001-2002, au moment de l’éclatement de la bulle internet, les pertes s’étaient établies à 148 milliards de dollars. C’est d’ailleurs à la suite de cette déroute que des fonds spéculatifs avaient été formés pour ensuite être portés sur l’immobilier. La crise dite des « subprimes », d’après les chiffres du FMI, aurait, à elle seule, occasionné plus de 1000 milliards de dollars de perte. C’est l’équivalent de la dette publique accumulée de la France. La capitalisation boursière, imparable, était de 50635 milliards de dollars en 2006 contre un PIB mondial estimé à 48144 milliards de dollars. Il faut sans cesse dégager des capitaux, même fictifs, pour investir sous peine de voir les profits se tarir. Et à ce titre, la volonté d’intervention des états ou des réformistes de la sociale-démocratie apparaît comme une farce.

Maintenant que l’immobilier est en crise où investir ? Les investisseurs en sont réduits à se porter vers des « valeurs refuge », sur des marchandises de première nécessité ou des matières premières indispensables dont on pourra organiser la pénurie pour faire monter les prix.

A présent que l’Etat intervient pour aider les banques ou investir lui-même à la place du secteur privé, comme c’est le cas en France dans le bâtiment et l’immobilier, une question simple se pose : d’où vient le crédit dont il dispose, alors qu’on nous disait il y a peu, que les caisses étaient vides ? A cette question, qui parait à encore à certains économistes bourgeois comme une sorte de grossièreté, le « spécialiste » Elie Cohen, répondait péremptoirement, lors d’une émission de télé, que ce crédit était « adossé à nos revenus, aux revenus des contribuables » sous la forme d’obligations. Que vaudront alors ces obligations en cas de récession économique, de chômage ? Car plus encore que la crise financière, c’est en effet la crise économique qui se profile.

Vers une nouvelle organisation de la société.

Si l’on regarde l’histoire du mouvement ouvrier, on se rend compte que celui-ci avait des idéaux socialistes correspondant à ces expériences historiques. Il en était venu, avec la Première Internationale à vouloir s’organiser lui-même, sans collaboration de classes. A partir de ce moment il a intégré dans ses traditions le refus des institutions bourgeoises.

C’était d’ailleurs des rapports que l’on pouvait dire convenus : d’une part il y avait un camp ouvrier, avec ses modes, ses organisations (coopératives, mutuelles, syndicats), sa culture, sa fierté. De l’autre il y avait les bourgeois qui élisaient leurs représentants et qui gouvernaient un Etat qui leur appartenait clairement.

Jusqu’à la prise du pouvoir en Russie par les bolchéviks, les ouvriers étaient anti-étatistes, ne participant que de loin aux joutes électorales.

L’anti parlementarisme faisait partie, à juste raison, de la culture ouvrière.

L’intégration des travailleurs dans la société bourgeoise, l’adoption de ses valeurs, s’est fait lorsque après s’être équipé lui-même, le Capital a équipé le Travail. C’est ce que l’on a appelé le fordisme. Parallèlement au fordisme, le complétant par les revendications qu’elle mettait en avant, s’est constituée la sociale-démocratie (PC et PS),dominante dans le monde ouvrier, devenant acceptable en participant au parlementarisme bourgeois.

On aurait pu croire que la boucle était bouclée.

La recrudescence de luttes plus modernes, la démystification du stalinisme et et du léninisme, capitalisme d’état, dans les années 60, ont amené à un regard plus critique sur la nature de l’Etat en général, qu’il soit libéral ou socialiste (Socialisme ou Barbarie, Internationale Situationniste…) et à des souvenirs comme ceux des collectivisations de l’Espagne libertaire.

Aujourd’hui, plus que jamais, dans toutes les luttes, c’est la démocratie et l’action directes qui sont mises en avant. Toute décision est prise en assemblée générale. Quand c’est important on veut participer aux décisions et les délégués doivent être révocables. La sociale démocratie ne peut suivre un tel développement car sa vision est au contraire hiérarchisée, centralisée et étatique - c’est ce qui produit la bureaucratie.
Une Révolution supposerait donc,dans un premier temps, au niveau de l’Etat, la neutralisation des forces de répression, de façons à ce que puissent s’organiser librement des comités, des conseils ou des syndicats sur les lieux de travail .

Parallèlement sont constitués des fédérations de consommateurs. Les travailleurs, tout comme les consommateurs sont fédérés à l’échelon local, régional, international. Un conseil,de la production et de la consommation à différents échelons, collecte les informations, les offres et les demandes. Il n’a qu’un caractère consultatif. L’important est d’obtenir une production suffisante pour satisfaire les besoins, et être le plus en adéquation avec ceux-ci sans les lois du marché.

Les échanges doivent être progressivement démonétarisés.

Il faut se méfier des ruptures trop radicales en voulant « tout casser ». Comme dirait Chomsky l’état est une cage, certes, mais une cage qui nous protège des requins. Son abolition ne peut se faire que par une substitution progressive. Le libéralisme, lui aussi veut moins d’état, plus de liberté ; mais cette liberté là , nous savons bien que c’est la liberté du renard dans le poulailler. Si le terme « dictature du prolétariat » évoque des mauvais souvenirs, il faut néanmoins se défendre contre ceux qui voudraient saboter l’économie, attenter par la violence et la destruction à la société nouvelle. Il faut garder des institutions comme la Sécurité Sociale, les Caisses de retraites, les caisses d’allocations familiales etc. Il suffit de les adapter vraiment aux besoins, de les renforcer parfois, de les améliorer. Une telle organisation, aussi incroyable que cela puisse paraitre, nait naturellement, quand les prolétaires - il faudrait définir ce que l’on entend par là - ont la possibilité de s’organiser, comme cela a pu être le cas en Argentine en 2002. L’expérience des lip, limitée, trop partielle, reste encore un exemple.

La solution repose donc sur une réappropriation de tous les moyens de production par la collectivité, sur la base de la démocratie directe, la fin de l’économie de marché, la satisfaction des besoins par une relation directe et démocratique entre ceux qui produisent et ceux qui consomment. Le moyen reste toujours la grève générale expropriatrice et gestionnaire.

Dans un tel schéma où est la place des politiciens et des bureaucrates ? Dans le bac à sable, avec leurs copains, au fond du jardin…

Nemo3637, le 04/10/2008

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