RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

L’Occident n’a pas inventé les cheikhs cannibales

On peut accuser l’Occident de cultiver une islamophobie passive ou de verser dans le grossier lorsqu’il s’agit de promouvoir un livre polémique, augmenter la visibilité d’un fast-think de télévision ou pour expliquer les déboires internes par les invasions barbares. Cela n’est pas faux, fait partie du jeu des relations entre peuples et de la psychologie des différences ou des signes de la peur, de l’impuissance ou de l’intolérance. Le catalogue est riche et l’Occident, malgré tout, a bon dos. Car dans le tas, si à chaque fois on se fait épingler comme étant les sauvages du moment, les Indiens de l’époque et les cannibales de la nouvelle jungle mondiale, ce n’est pas uniquement par effet de prisme ; nous y sommes aussi doués. Les caméras de l’Occident qui filment des barbus hystériques, brûlant des drapeaux ou lapidant des femmes, ne les ont payés, mais les ont trouvés. Certes, ils ne représentent pas la majorité mais illustrent le sens général quelque part et la dérive toujours possible. Aujourd’hui, on peut se raconter n’importe quelle histoire, se répéter que les Occidentaux nous en veulent « parce que nous possédons la vérité », qu’ils veulent nous voler « notre révélation », la dernière en date dans la biographie de l’humanité, et vivre comme si nous avons été spoliés d’un âge d’or légitime : cela n’empêche pas la vérité ; nous vivons cette religion parfois aussi ridiculement que certains Occidentaux la voient.

En témoigne cette affreuse sauvagerie « institutionnalisée » en Arabie Saoudite, diffusée en boucle et qui nous habille tous soit de plumes ou de pagnes, soit de sabres et de sang : un dignitaire religieux et juge suprême d’Arabie Saoudite appelant à tuer les patrons de TV, diffusant une « amour, gloire et beauté » turc, doublé en arabe et vécu par la planète d’Allah comme un assouvissement clandestin. Après avoir vu dans les émissions de variétés et de loisirs une « sédition », un Cheikh XY a estimé, rapporte l’AFP, que celui qui les diffuse « pourrait être tué, s’il n’a pas été possible de l’en empêcher ». « Il est licite de tuer (...) les apôtres de la dépravation (...) si leur mal n’est pas écarté par de simples sanctions », a-t-il ajouté. Bien sûr, le lendemain, le Cheikh reviendra atténuer, un peu, sa trouvaille cannibale, en précisant que c’est à la justice de se prononcer.

« Ce que j’ai voulu dire c’est qu’il faut présenter (l’auteur du mal) à la justice et que c’est à la justice de se prononcer en appliquant les lois en vigueur dans le royaume ».

La mise au point est tombée mais il faut dire que le festin a été consommé par les fabricants d’opinions. Bien sûr l’islamophobie est un courant commerçant en Occident, mais ce genre de Cheikh est « notre » fabrication, notre produit et l’extrême branche de notre arbre idéologique. C’est quelque chose qu’on peut ranger dans le catalogue de nos absurdités panarabes : construire les plus grandes mosquées dans les pays les plus minables, remplacer les récoltes par les prières, prier Dieu pour avoir de la pluie puis la voir couler inutilement vers la mer, croire que « l’ici-bas est pour Eux et l’au-delà pour nous », faire son Djihad en tuant un pauvre policier de la circulation, pavoiser avec sa barbe comme si elle avait aidé l’homme à marcher sur la lune, résumer le drame de sa race à un feuilleton TV... etc.

Le mal est donc fait même si un autre Cheikh a réagi pour démontrer toute la bêtise de ce genre de fatwa cannibale : « C’est un cadeau, offert sur un plateau en or, aux terroristes. Ils peuvent en profiter pour enrôler nos jeunes et les pousser à tuer et à faire exploser les stations de télévision ».

D’accord, mais arrêtons au passage de prendre l’Occident pour une félonie permanente dont le but et de traficoter « notre » livre sacré et pervertir nos femmes et nous voler notre histoire merveilleuse.

http://www.lequotidien-oran.com/?news=5109231

URL de cet article 7136
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Palestine, photographies de Rogério Ferrari
Préface, Dominique Vidal - Texte, Leïla Khaled Rogério Ferrari n’est pas un reporter-photographe. Il ne scrute pas, ne témoigne pas, n’écrit pas d’images. Il s’emploie à rendre au plus grand nombre ce qu’il a reçu en partage : l’humanité tenace de celles et ceux à qui elle est déniée. Existences-Résistances est un alcool fort, dont l’alambic n’a pas de secret ; il lui a suffit de vivre avec celles et ceux qui en composent le bouquet. Au bout de ces images, point d’ivresse. Mais un silence. De ces silences (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le journalisme devrait être plus proche de la science. Dans la mesure du possible, les faits devraient être vérifiables. Si les journalistes veulent préserver une crédibilité à long-terme envers leur profession, c’est dans cette direction qu’il faut aller. Avoir plus de respect pour les lecteurs.

Julian Assange

L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.