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Toni Negri est libre !

Toni Negri est libre ! (en a-t-il jamais été autrement ?)

Le 25 avil est en Italie le jour de la fete nationale, l’anniversaire de la
libération. Le 25 avril, il y a trois jours, Toni Negri en a définitivement
fini avec la justice et les prisons italiennes, il est à nouveau totalement
libre. Condamné à 17 ans et 4 mois de réclusion pour association subversive,
responsabilité morale dans les désordres sociaux et politiques des années
70, bris de vitrines et autres manifestations et pensées non-autorisées, il
avait déjà purgé entre 1979 et 1983 plus de quatre ans et demi dans des
quartiers de haute sécurité où il attendait que ses procès aient lieu : en
Italie, en vertu des lois anti-terrorisme, l’incarcération préventive est
sans limite quand il s’agit de chefs d’accusations politiques.
Définitivement blanchi dès 1986 - comme tous les accusés de son procès, le
"procès du 7 avril" - de toutes les accusations qui imputaient à l’Autonomie
ouvrière les actions des Brigades Rouges dont Toni aurait été le cerveau
occulte, il lui restait à purger douze ans de prison quand il est rentré en
Italie, en 1997, après quatorze ans d’exil en France. Depuis, deux remises
de peine générales et un certain nombre de réductions de peine pour "bonne
conduite" (sic) ont ramené son incarcération à un peu moins de six ans : un
an totalement reclus à la prison de Rebibbia (1997-1998), un an
d’incarcération en régime de travail externe (1998-1999, le prisonnier est
autorisé à sortir de prison chaque jour pour travailler : la liberté des
heures de bureau - dans la série : le travail rend libres ... -), un an de
semi-liberté avec obligation de ne pas quitter Rome et de revenir dormir en
prison chaque nuit (1999-2000), et enfin trois ans de liberté surveillée
avec arrets domiciliaires nocturnes (de 22 heures à 8 heures du matin) et
assignation à résidence : aujourd’hui tout cela est fini. Total : presque onze
ans.
Deux pensées immédiates d’homme libre : la première pour tous les co-imputés
du 7 avril qui ont été totalement acquittés en 1986 après 7 ans de prison
préventive et qui n’ont reçu en échange de cette "erreur judiciaire", en
échange du temps perdu, en échange de la souffrance qu’ils avaient enduré et
de la douleur de leurs proches, de leurs conjoints, de leurs amis et de
leurs enfants, ni excuses ni dédommagements, rien qu’un grand vide, rien
qu’un vertigineux silence ; la seconde pour tous ceux qui attendent encore
aujourd’hui une solution politique aux années de plomb, en France ou dans
les geoles italiennes, en exil ou dans leur cellule. En Italie, le temps ne
passe pas, en Italie, l’histoire ne se fait pas, en Italie, les pages ne se
tournent pas : la justice a déclaré qu’elle était incompatible avec la
vérité, l’expiation a pris la place du pardon - le véritable exil est celui
d’une génération à laquelle on a volé son histoire.

Bienvenus dans le XXI siècle.

URL de cet article 677
   
« Cuba mi amor », un roman sur le Che de Kristian Marciniak (Rebelion)
Leyde E. Rodri­guez HERNANDEZ
Publié chez Publibook, une maison d’édition française, le roman de Kristian Marciniak : « Cuba mi amor » circule dans Paris ces jours-ci. Dans un message personnel adressé au chroniqueur de ce papier, l’auteur avoue que Cuba a été le pays qui lui a apporté, de toute sa vie, le plus de bonheur, les plus grandes joies et les plus belles émotions, et entre autres l’orgueil d’avoir connu et travaillé aux côtés du Che, au Ministère de l’Industrie. Le roman « Cuba mi amor » est un livre (…)
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Claud Cockburn

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