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Déni de démocratie en Guyane française

Saint Laurent du Maroni, mardi 3 juin 2008

Nous vivons en Guyane ce que j’appellerais un déni de démocratie.

Le mouvement citoyen pour une éducation de qualité en Guyane, actif depuis deux mois, a conduit au blocage du Rectorat de Cayenne et l’annexe de Saint Laurent du Maroni la semaine dernière. Ils sont aujourd’hui débloqués mais toujours occupés par les enseignants en signe de protestation, face à l’indifférence de notre ministre.

Déni de démocratie de la part du ministre M. Darcos qui, jusqu’à aujourd’hui, n’a pas ouvert le dialogue avec le mouvement citoyen et les élus de Guyane. Malgré les différentes sollicitations écrites et orales (du Président du Conseil Général, du Président du Conseil Régional, de la députée Mme Berthelot, de l’évêque...), qui s’adressent aussi maintenant directement à M. Sarkosy, nos revendications sont restées lettre morte et aucune rencontre en face à face n’a été proposée. Mme Berthelot, qui était intervenue le 13 mai à l’Assemblée nationale sur la question, a eu comme interlocuteur, intervenant au nom de M. Darcos, Mme Anne-Marie Idrac, secrétaire d’État chargée du commerce extérieur !1 . A quoi servent donc nos élus s’ils n’ont pas voix au chapitre ????

Déni de démocratie de la part des médias : notre action fait la Une de la presse locale et des journaux télévisés très régulièrement (France-Guyane et RFO). Par contre, les nombreux communiqués de presse aux médias nationaux ont eu peu d’effet... Imaginez un rectorat de métropole bloqué pendant une semaine, puis occupé, un recteur déchu, des élus engagés, appelant ouvertement à la mobilisation, des écoles et des établissements scolaires régulièrement fermés, des manifestations à répétition et de taille croissante ... et pas un mot dans la presse ni les journaux télévisés nationaux ? 2

La situation est grave aujourd’hui, demain elle sera catastrophique : peu de chiffres officiels (faute d’études sérieuses, ce que nous demandons également, sur l’état de l’éducation en Guyane) mais les quelques disponibles sont frappants : les deux lycées de Saint Laurent du Maroni sont parmi les derniers de France (1849e et 1866e sur 1871 lycées)3. Discutez avec les enseignants de lycée, vous apprendrez alors que, sur une classe de terminale, une poignée d’élèves, et encore, parfois seulement, un ou deux ont le niveau requis pour réussir leur bac !!! Aucune étude ne permet de connaître le nombre de jeunes obtenant le bac sur une génération... car nombreux sont ceux qui sont éjectés du système scolaire dès l’âge de la scolarité obligatoire dépassé...Les seuls chiffres de référence sont les évaluations en 6e : 35, 8 % de réussite au niveau académique en 2004 (dernières statistiques disponibles sur le site de l’académie de Guyane !) alors qu’au niveau national,le taux de réussite tourne autour de 60 % en 2007 ( Site de l’Education nationale sur les évaluations 6e http://evace26.education.gouv.fr/6mscore.htm).

Un blog pour plus d’information sur L’école bananière de la République française : http://pouruneecoledequaliteenguyane.travelblog.fr/ !! N’hésitez pas à laisser vos commentaires...

Nous manifestons massivement ce mardi 3 juin (ci-dessous communiqué de presse envoyé aux médias nationaux.

Et oui, la Guyane, ce n’est pas seulement les problèmes liés à l’orpaillage et un taux de délinquance record mais aussi un Etat désengagé ...

"Chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne."
"La liberté commence où l’ignorance finit."
Victor Hugo

1 Intervention de Mme Berthelot à l’Assemblée nationale el 16 mai : http://www.assemblee-nationale.fr/13/cri/2007-2008/20080154.asp#P426_138888

2 Dernièrement, mention du mouvement dans le journal de l’Outre-mer de France 3.

3 Classement des lycées de France. L’express. (en ligne) 31/05/2008.http://www.lexpress.fr/palmares/lycees/liste.asp?id=973

Communiqué de presse

Ce communiqué a été rédigé à l’issue de la manifestation citoyenne du 27 mai 2008 à Cayenne, manifestation appelée par les principaux syndicats de l’enseignement et du rectorat. Les principales organisations syndicales, d’enseignants, de parents d’élèves et de lycéens ont validé ce communiqué.

Il convient ici de faire part de la situation de crise que connaît l’enseignement et des enjeux encourus.

I- SITUATION.

- RECTORAT.

*

Le rectorat a été bloqué et occupé pendant 6 jours du mardi 20 mai au dimanche 25 mai.
*

Depuis deux jours, le rectorat fonctionne au ralenti, une partie du personnel s’étant joint au mouvement de contestation.
*

Depuis hier soir, l’antenne du rectorat de Saint-Laurent est occupée par les grévistes.

- MOUVEMENT.

*

La mobilisation de ce matin est à son plus haut niveau (1200 manifestants à Cayenne, 300 à St Laurent du Maroni et 200 manifestants à Maripasoula).

Cette situation est née de l’absence de dialogue avec le Recteur puis le Ministre. Charge à eux d’accepter cette responsabilité.

II- ETAT ACTUEL DU MOUVEMENT.

Le mouvement est de plus en plus soutenu par l’opinion publique, exprimée par :

*

La prise de position des politiques (Président du Conseil Général, Président du Conseil Régional, Députées, Sénateur et Maires des communes de l’ouest (St Laurent, Mana, Awala, Papaïchton).
*

La prise de position des syndicats enseignants, des personnels du rectorat et de tous les personnels d’éducation
*

La prise de position des parents d’élèves
*

La prise de position des lycéens (UNL)
*

La prise de position de l’évêque.

NOUS SOMMES DONC EN POSITION DE TOTALE LEGITIMITE.

III- SITUATION EN RAPPORT A NOTRE LEGITIMITE.

Les forces de l’ordre, mandatées par le Préfet, n’ont pas osé déloger les 37 valeureux occupants du rectorat ce lundi matin.

Notre légitimité est au maximum et notre Préfet peut maintenant craindre les réactions de l’opinion publique.

IV- CONSEQUENCES DE NOTRE LEGITIMITE.

Nous pouvons exiger :

*

La venue du Ministre Darcos.
*

Qu’une proposition de méthode de dialogue et de négociations soit faite par le Ministre et son Recteur à propos des revendications des personnels de l’éducation et de l’administration du rectorat.

V- EN CAS DE REFUS DE LA PART DU MINISTRE :

Nous serions dans l’obligation, sous couvert de notre légitimité, de mettre en place des actions plus fortes.

Il va de soi qu’aucun recours à la violence n’est souhaité.

Cependant, des actions paralysantes seraient organisées dans les lieux stratégiques (à déterminer) de Guyane, de façon à obliger le ministre à enfin sortir de sa réserve et à se positionner clairement.

Le mardi 27 mai 2008 à 13h30.

Le mouvement des personnels d’éducation,

Des parents d’élèves,

Et des lycéens de Guyane

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