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Finance

Crise financière : une folie passagère ?

Face à la crise qui menace actuellement le capitalisme financier mondialisé, certains commentateurs particulièrement aveugles ou tout simplement complaisants, parlent de « folie passagère ». C’est ainsi qu’au moment de l’affaire de la Société Générale, Jérôme Kerviel a été soupçonné de souffrir de problèmes psychiatriques. Une hypothèse rapidement démentie, le traider fou s’étant avéré tout à fait sain d’esprit...

Comme en écho, d’autres commentateurs évoquent un problème d’« immoralité » du capitalisme. C’est le point de vue défendu par Nicolas Sarkozy et son parolier Henri Guaino, ou encore par Laurence Parisot, la chef d’orchestre du MEDEF, lorsqu’elle « critique » les fameux « parachutes dorés » que s’octroient eux-mêmes nos héroïques grands patrons pour se récompenser de leurs loyaux services...

Ces explications inconsistantes ne satisfont, évidemment, que ceux qui les tiennent. L’économiste Frédéric Lordon en propose une autre, bien plus réaliste, mais évidemment beaucoup moins politiquement correct si l’on se place du point de vue des tout-puissants acteurs de la finance mondiale. Ce qui fait problème, ce qu’il faut impérativement mettre en question aujourd’hui, ce n’est ni la santé mentale, ni la moralité de certains acteurs, mais, plus généralement, « les structures de la finance », ses mécanismes de fonctionnement. Considérer que la responsabilité des errements et des crises financières incombe à la « folie » ou à l’« immoralité » des hommes, c’est opérer un retournement des plus dangereux : c’est considérer que le système (financier) mérite d’être protégé contre l’humanité elle-même, cette humanité qu’il devrait en réalité servir.

La finance parasite

La vérité, c’est que la finance se comporte aujourd’hui comme un parasite. Déconnectée de l’économie réelle, elle ne joue en aucun cas son rôle de refinancement des entreprises, mais cherche encore et toujours à s’octroyer le maximum de bénéfices en un minimum de temps. La finance, qui vit « sous le règne permanent de la folie », est par nature « amorale », parce qu’elle ne suscite, de la part de ceux qui s’y adonnent, que des comportements calculateurs, fondés sur la poursuite de leur propre intérêt. Elle n’est pas, à proprement parler, ce sur quoi l’on peut raisonnablement s’appuyer pour « faire société ». C’est plutôt un instrument d’atomisation et de destruction du collectif, qui mérite d’être surveillé de près et contraint au maximum. Pourtant, à travers la forme prise par la mondialisation, c’est un mouvement inverse qui s’est enclenché. Cette mondialisation-là n’est pas une mondialisation des hommes pour tous les hommes, mais des capitaux pour certains hommes. La liberté de circuler, si souvent vantée, n’est pas celle des être humains, mais des flux financiers…

Qui est responsable ?

Ce sont, depuis les années 80, les politiques de déréglementation financière, qui ont été mises en oeuvre tous azimuts, par les droites comme par les gauches gouvernementales, et qui aujourd’hui trouvent leurs plus sûrs alliés dans les grands organismes mondiaux, type Banque mondiale, FMI, Union européenne. C’est contre ce projet néolibéral, réellement fou, lui, qu’un collectif d’économistes européen a lancé la pétition « Spéculation et crises, ça suffit ! », avec un objectif concret et réaliste : la suppression de l’article III-56 du Traité européen consolidé qui énonce que « toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites ».

Fabien Eloire Interdits.net

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