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Environ 5.000 émigrants ont trouvé la mort en voulant traverser la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis au cours des 13 dernières années.








Rebelión, 28 novembre 2007.


La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), l’équivalent du Défenseur du Peuple au Mexique, a dénoncé le fait que 4.745 immigrants aient trouvé la mort en essayant de franchir la frontière des Etats-Unis au cours de ces 13 dernières années.

Au cours d’une rencontre entre des ONG du Mexique et des Etats-Unis qui s’est tenue à Tijuana, ville du nord-est du Mexique et proche de San Diego aux Etats-Unis, le Défenseur du Peuple mexicain, José luis Soberanes, a exigé que les autorités responsables de chacun des deux pays soient tenues de rendre des comptes.

«  Le minimum de justice que l’on doit aux émigrants tombés sur la frontière, a-t-il insisté, c’est au moins d’assumer la conscience de leur mort. Les gouvernements du Mexique et des Etats-Unis doivent accepter cette responsabilité » a-t-il insisté.

Pour Soberanes, son pays doit le faire « parce qu’il n’a pas été capable d’offrir de meilleures conditions de vie et de progrès aux Mexicains qui émigrent » et les Etats-Unis doivent le faire « parce que leur politique de refoulement fait que les émigrants prennent de plus en plus de risques mortels ».

«  Arrêtons la violence ! Pas un mort de plus dans la zone frontière ! » s’écrie Soberanes dans son allocution, en compagnie des représentants de Humane Borders (Frontières Compatissantes), la Coalition en Faveur de la Défense de l’Emigrant, d’ "American Civil Liberties Union" et des « Anges de la Frontière ».

Le président de la CNDH a attiré l’attention sur l’éventualité qu’en 2007 le nombre de migrants morts dépasse les 500 et il a critiqué l’action de la Patrouille Frontalière nord-américaine : « Nous sommes ici pour exiger justice pour les émigrants poursuivis par les gardes frontières, pourchassés et traités somme des délinquants » dit-il.

« Nous déplorons que lorsqu’une personne en quête d’un travail pour survivre leur échappe, ils ne se contentent pas de signaler sa disparition, mais ils la poursuivent à bord de véhicules de tout type et ils préfèrent aboutir à cette extrémité : signaler sa mort », ajoute-t-il.

Selon lui, les agents de la Patrouille Frontalière jouissent de l’impunité pour faire feu contre les émigrants. « Non seulement ils les tuent par traitrise et alors qu’ils ont un avantage considérable sur eux, mais parfois même ils les canardent dans le dos », insiste-t-il

Le Défenseur du Peuple mexicain a souligné aussi qu’au lieu des barrières matérielles et virtuelles il faut chercher une meilleure entente migratoire entre le Mexique et les Etats-Unis.

«  Les murs et la surveillance extrême à la frontière n’ont fait que renforcer le crime organisé et ont accru, pour les migrants, leurs chances de finir entre les mains des trafiquants d’êtres humains ou d’être incapables de survivre aux températures extrêmes et de trouver la mort » se lamente-t-il.

Aux Etats-Unis vivent environ 11 millions de personnes nées au Mexique et sur ces 11 millions, 6 millions sont des sans-papiers et, chaque année, près d’un demi-million de personnes essayent de traverser la frontière vers les Etats-Unis en rêvant d’une vie nouvelle.

Efe


 Source : Rebelión www.rebelion.org

 Traduction : Manuel Colinas




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