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L’escalade du pétrole et de l’euro, un risque pour l’économie mondiale, Delphine Dechaux.



Dessin : Luckovich






AFP, Londres, 1er novembre 2007.


L’escalade effrénée des prix du pétrole, qui a dépassé les 96 dollars à New York jeudi et semble se diriger rapidement vers le seuil fatidique des 100 dollars, se combine à la montée vertigineuse de l’euro comme de l’or et fait peser des incertitudes inquiétantes sur l’économie mondiale.

Rien ne semble arrêter la marche en avant des prix du pétrole, qui ont presque doublé depuis janvier 2006, et ont grimpé d’environ 13 dollars en un seul mois. Jeudi dans la matinée, le baril s’est propulsé aux prix records de 91,71 dollars à Londres et 96,24 dollars à New York.

Les cours de l’or noir sont dopés par une combinaison de facteurs qui semblent durables : demande mondiale très vigoureuse, raffineries qui peinent à suivre la cadence et un environnement géopolitique instable dans la plupart des régions de production.

A long terme, se profile même le spectre d’un assèchement plus rapide que prévu des réserves mondiales. Les scientifiques évoquent une planète à court de pétrole dans seulement quelques décennies.

"Je ne vois pourquoi les prix devraient redescendre, car nous assistons à une croissance de la demande, essentiellement en dehors des grands pays consommateurs ainsi qu’à une baisse des réserves, et parce que de nombreux problèmes géopolitiques affectent le comportement du marché", a résumé pour l’AFP José Sergio Gabrielli de Azevedo, président de la compagnie publique brésilienne Petrobras.

A ces facteurs de fond, se sont ajoutées des inquiétudes plus immédiates : les stocks américains et européens sont tombés à des niveaux critiques avant la période hivernale et les tensions sont montées d’un cran dans plusieurs zones de production.

Les Etats-Unis ont ainsi adopté de nouvelles sanctions contre l’Iran, quatrième producteur mondial de brut, la Turquie menace d’envoyer des troupes contre les rebelles kurdes réfugiés en Irak et les attaques contre les sociétés pétrolières, susceptibles de réduire encore une production déjà amputée, s’enchaînent au Nigeria.

La montée de l’euro, arrivé mercredi au niveau record de 1,4504 dollar, a joué aussi un rôle non négligeable dans l’escalade des prix pétroliers : plus le billet vert s’étiole, moins le pétrole coûte cher aux investisseurs munis d’autres devises car le prix du baril est libellé en dollars.

Mercredi les cours de l’or se sont envolés à New York, dépassant les 800 dollars l’once pour la première fois depuis 1980, après le nouvel assouplissement monétaire annoncé par la banque centrale américaine et en raison des craintes d’inflation.

Dollar anémique, euro gonflé à bloc, pétrole hors de prix : ce cocktail a tout lieu d’inquiéter les économistes.

Pour les Européens, l’euro fort permet de limiter la facture énergétique libellée en dollars, mais il pèse sur les exportations et risque d’étouffer la croissance.

Pour les Etats-Unis, qui consomment un quart du pétrole mondial, la cherté du pétrole est un poids de plus pesant sur une économie déjà fragilisée par la crise des crédits "subprime".

La Chine, dont la croissance à deux chiffres tire la croissance mondiale, commence elle aussi à ressentir les effets du pétrole cher. Le gouvernement chinois qui subventionne le carburant, a dû ainsi se résoudre à l’augmenter jeudi de 8%.

Un facteur pourrait cependant freiner la progression parallèle de l’euro : les prix élevés du pétrole présentent un risque inflationniste, ce qui devrait, au moins temporairement, dissuader les responsables économiques américains de baisser à nouveau les taux d’intérêt, ce qui peut faire monter un peu le dollar.

Delphine Dechaux, AFP.




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