RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Pourquoi nous avons choisi de quitter le PS, par D. Dierickx, R.Palmieri, C.Pinchedez, J-M.Tarrin.



Photo : Place de la République, 4 avril 2006, (CPE), La bulle noire.






A Gauche Et Socialiste, 4 octobre 2007.


Vous trouverez ci-dessous notre lettre de démission du Parti Socialiste.
Rédigée le 4 octobre 2007, elle vient conclure pour nous de nombreuses années de militantisme au sein du PS.

Nous vous la livrons ici, parce que nous estimons, collectivement, que notre "expérience" peut être utile.
Parce que les renoncements systématiques, au nom du "réalisme" ou du "modernisme" ne sont pas une fatalité.



Une décision murement réfléchit.



Colombes, le 4 Octobre 2007.


Camarades,

La période qui s’ouvre est sans doute l’une des plus délicates à laquelle la gauche du PS ait jamais été confrontée... (...)


2. Au plan National.

Confrontés à un PS qui adopte une orientation politique sans cesse plus libérale.

Avec le ralliement, lors du Congrès PS du Mans en 2005, de la plupart des dirigeants de la gauche du Parti (ex Motions 2 et 5) à une synthèse politique conduite par F Hollande, abdiquant ainsi toutes nos luttes et tournant le dos aux orientations anti-libérales défendues par plus de 40 % des militants.

Avec une campagne présidentielle, conduite par S Royal, qui s’est tenue sous le double signe de la « Démagogie Participative » et du populisme débridé.

Avec la caution apportée par les médias, par le soutien de plus de 60 % des adhérents et celui de la direction du PS, à une candidate qui a délibérément abandonné l’essentiel du projet socialiste (sur les retraites, la sécurité sociale, le SMIC à 1500 euros, la semaine de 35 heures, la défense des services publics, l’école publique, la laïcité, la VIème République, l’Europe des travailleurs, ...).

Avec l’abandon, par la candidate du PS et avec la complicité de son actuelle Direction, de l’incontournable stratégie de rassemblement de la gauche au profit d’une alliance avec le Modem.

Avec une ligne inaudible et incohérente, qui répond toujours moins aux attentes sociales et démocratiques des citoyens.

Avec une gauche du PS qui se réfugie soit dans le ralliement, soit dans un silence assourdissant.

Avec la débandade idéologique qui sévit désormais nationalement au PS et les multiples désertions de « camarades » pourtant investis encore des mandats les plus illustres de notre République et du Parti.

- Ralliements individuels au gouvernement Sarkozy (E Besson, B Kouchner, JM Bockel, ...) ou aux commissions mises en place par le Président (H Vedrine, J Attali, M Rocard, J Lang...) ou la candidature à la direction du F.M.I parrainée par N Sarkozy (D Strauss-Khan).

- Ralliements idéologiques et politiques à la droite sur des sujets essentiels comme les retraites, les 35 heures, le droit de grève, la politique sécuritaire, l’immigration, le nouveau traité européen... aux travers notamment de déclarations de M Valls, F Hollande, S Royal... jamais démenties par le Conseil National du PS.

Autant de ralliements et d’abdications politiques qui préfigurent la mise au pas social-libérale du PS.


3. Et la gauche du PS...

Nous pensons que les camarades qui forment la gauche du parti, et dont la voix est entendue et reconnue encore aujourd’hui, doivent sans plus tergiverser tirer les conclusions des échecs politiques incontestables de la dernière période.

Ils doivent arrêter de semer des illusions sur une hypothétique clarification au soir d’un prochain congrès du PS.

L’AVENIR DE LA GAUCHE N’EST PLUS DANS LE PS.

PAS PLUS QU’IL NE SERAIT AU PCF, CHEZ LES VERTS OU DANS LA « GAUCHE DE LA GAUCHE ».

L’avenir de la Gauche est dans le dépassement des organisations existantes, dans leur désintégration et dans la refondation globale de ses structures.


IL EST TEMPS DE PRENDRE NOS RESPONSABILITES

La gauche du PS doit afficher clairement, dans l’unité, sa volonté de refonder la gauche en refusant de cautionner la ligne politique dévastatrice suivie par la direction du PS et incarnée hier par la candidate S Royal.

En tout cas, les signataires de cette lettre, dans le prolongement du combat permanent mené depuis plusieurs années dans la section PS de Colombes, pour le rassemblement de la gauche sur un projet de gauche, démissionnent du PS pour continuer ce combat.

Et ce combat nous nous engageons à le mener :

- avec toutes celles et tous ceux qui partagent notre volonté de refonder la gauche sur des bases anti-capitalistes comme cela a été fait dans la campagne unitaire de 2005 contre le projet de traité libéral européen.

- aux côtés des communistes, des socialistes, des altermondialistes, des trotskistes, des écologistes qui veulent eux aussi dépasser leurs organisations existantes.

VIVE LE SOCIALISME !


David DIERICKX adhérent PS depuis 1988

René PALMIERI adhérent PS depuis 1995

Catherine PINCHEDEZ adhérent PS depuis 2002

Jean-Michel TARRIN adhérent PS depuis 1996
Tous membres démissionnaires de la Commission Administrative du PS de Colombes (92)



 Source : A.G.E.S. http://agesocialiste.free.fr






 Photo : Place de la République, 4 avril 2006 ( CPE)
Auteur : La bulle noire

 Source : Photothèque du mouvement social
© Copyright 2004


URL de cet article 5572
   
Même Thème
Michel Boujut : Le jour où Gary Cooper est mort.
Bernard GENSANE
Le jour de la mort de Gary Cooper, Michel Boujut est entré en insoumission comme il est entré dans les films, en devenant un cinéphile authentique, juste avant que naisse sa vocation de critique de cinéma. Chez qui d’autre que lui ces deux états ont-ils pu à ce point s’interpénétrer, se modeler de concert ? Cinéma et dissidence furent, dès lors, à jamais inséparables pour lui. Il s’abreuva d’images « libératrices », alors qu’on sait bien qu’aujourd’hui les images auraient plutôt tendance à (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Suivez la science" disent les médias qui publient des horoscopes.

Viktor Dedaj

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.