CSPL, octobre 2007.
Café du Chiapas cultivé de façon biologique et cueilli avec dignité.
Le 1er janvier 1994, date d’entrée en vigueur de l’Alena (Accord de libre-échange nord-américain), les sans-terre, les sans-voix, les « oubliés de toujours » que sont les Indiens, descendent des montagnes et, au cri de « ¡Ya Basta ! » [Ca suffit !], occupent plusieurs villes du Chiapas, État riche en ressources, où la population est la plus pauvre du Mexique. L’EZLN (Armée zapatiste de libération nationale) apparaît publiquement pour la première fois et, avec elle, tous les Indiens en lutte réclament la dignité, la justice et la démocratie pour tous, la reconnaissance de leurs droits et de leur culture.
Décidés à construire leur autonomie pacifiquement, sans chercher à prendre le pouvoir, et sur la base d’assemblées communautaires, les zapatistes s’organisent en communes autonomes. De nombreuses réalisations pour la mise en place d’une autonomie solide voient le jour - écoles, cliniques, coopératives, transports, agriculture, artisanat - dans une région où la plupart des paysans sont privés des services de base comme l’eau, l’électricité, l’éducation et la santé.
Au Chiapas, la lutte s’organise aussi autour du café :
Mut Vitz, Yachil Xojobal Chulchan et Ssit Lequil Lum, des coopératives zapatistes
Tous les membres de ces coopératives appartiennent à des communautés indiennes zapatistes en résistance.
Mut Vitz et Yachil Xojobal Chulchan, sont deux coopératives de la région des Altos. Mut Vitz, la « montagne aux oiseaux » en langue tzotzil, est une coopérative qui regroupe actuellement 541 cultivateurs de café. Créée en 1997, la plus ancienne coopérative zapatiste, elle produit un café certifié biologique. Yachil, avec près de 1 000 producteurs est située dans la zone de Polhó où ont trouvées refuge de nombreuses personnes chassées de leurs communautés par la violence paramilitaire. Son café est également certifié biologique.
Ssit Lequil Lum, « Les fruits de la Terre Mère » en tzeltal, est la toute dernière des coopératives zapatistes. Elle est située dans la région Nord du Chiapas, où sont particulièrement actifs les groupes paramilitaires. Elle a choisi de franchir un pas supplémentaire sur le chemin de l’autonomie en refusant toute certification officielle dont les normes, imposées sans discussion avec les producteurs, ne correspondent pas toujours aux réalités locales. Elle développe à l’inverse une certification indépendante avec l’appui d’une université de Veracruz. Ce sont les producteurs eux-mêmes en relation avec des techniciens d’agro-écologie qui définissent la liste des points à certifier. Ne s’arrêtant pas à la récolte, comme la certification biologique, cette auto-certification, qui impose à la fois une culture sans produits chimiques et des normes sur la qualité du travail après la récolte des grains, est validée par les autorités zapatistes.
Les membres des coopératives sont régulièrement menacés et agressés par des paramilitaires. Et en plus, le gouvernement, à travers sa stratégie de contre-insurrection civile, cherche à éradiquer ces coopératives, symboles de la possibilité d’un mode de production autonome. Après avoir bloqué le compte bancaire de Mut Vitz au printemps, le gouvernement a durci les lois fiscales, rendant très difficiles pour les coopératives zapatistes l’enregistrement de leurs représentants légaux ainsi que les transferts d’argent depuis l’étranger. Si, suite à cela, les inquiétudes sur la possibilité de Mut Vitz d’exporter du café cette année se concrètisaient, nous ferions venir du café de Yachil, l’autre coopérative de la même zone, moins menacée pour l’instant. L’avenir est incertain et la solidarité est plus nécessaire que jamais pour que vive cette expérience concrète de construction d’un autre futur.
L’achat du café : une solidarité directe avec les communautés zapatistes
Les groupes de solidarité d’Europe et d’Amérique du Nord achètent le café aux coopératives zapatistes à un prix supérieur à celui payé par les intermédiaires (appelés aussi les « coyotes » par les producteurs locaux !). A Paris, nous avons crée l’association Échanges Solidaires pour diffuser ce café par le biais d’achats solidaires. Il s’agit d’un café arabica, moulu ou en grains. Outre le prix d’achat supérieur payé au départ aux coopératives, les bénéfices sont entièrement reversés aux communautés zapatistes. Cet argent supplémentaire permet donc de soutenir les producteurs pour qui le café est souvent la seule production vendue (les autres cultures étant d’auto-subsistance) et représente la seule rentrée d’argent pour acheter ce qu’ils ne peuvent produire. Il permet également de soutenir les projets de ces communautés et notamment des projets de santé et d’éducation autonome.
Afin d’éviter aux coopératives de devoir s’endetter en attendant le paiement de la récolte, nous leur pré-payons la plus grande partie de celle ci au moment de la commande que nous allons effectuer d’ici à la fin de l’année. C’est pourquoi nous lançons une souscription. Luttons ensemble, buvons du café zapatiste !
Bon de souscription pour achat(s) anticipé(s), paquets de 250 g de café, 3 euros l’unité, disponibles en JUIN 2008. (frais de port inclus dans le prix d’achat, 5 paquets minimum)<BR>
http://cspcl.ouvaton.org/article.php3?id_article=182
CSPL, octobre 2007.
Bonjour à toutes et à tous,
Comme chaque année depuis 2003, nous redémarrons une campagne de
souscription pour acheter le café des coopératives zapatistes du Chiapas.
Nous allons passer cette année commande à deux coopératives : MutVitz ou
Yachil, d’un coté et Ssit Lequil Lum de l’autre.
Vous connaissez déja MutVitz et Yachil dont nous avons distribué le café
les années passées. Mais les membres des coopératives, comme de
l’ensemble des communautés zapatistes, sont de plus en plus menacés à la
fois par les agressions des paramilitaires et par la stratégie de
contre-insurrection civile du gouvernement qui cherche à éradiquer ces
coopératives, symboles de la possibilité d’un mode de production
autonome. Après avoir bloqué le compte bancaire de MutVitz au printemps,
le gouvernement a durci les lois fiscales, rendant très difficiles pour
les coopératives zapatistes l’enregistrement de leurs représentants
légaux ainsi que les transferts d’argent depuis l’étranger. Si, suite à
cela, les inquiétudes sur la possibilité de MutVitz d’exporter du café
cette année se concrètisaient, nous ferions venir du café de Yachil,
l’autre coopérative de la même zone, moins menacée pour l’instant. Ces
deux coopératives ont la certification biologique.
Ssit Lequil Lum, « Les fruits de la Terre Mère » en tzeltal, est la
toute dernière des coopératives zapatistes. Elle est située dans la
région Nord du Chiapas, ou sont particulièrement actifs les groupes
paramilitaires. Elle a choisi de franchir un pas supplémentaire sur le
chemin de l’autonomie en refusant toute certification officielle dont
les normes, imposées sans discussion avec les producteurs, ne
correspondent pas toujours aux réalités locales. Elle développe à
l’inverse une certification indépendante avec l’appui d’une université
de Veracruz. Ce sont les producteurs eux-mêmes en relation avec des
techniciens d’agro-écologie qui définissent la liste des points à
certifier. Ne s’arrêtant pas à la récolte, comme la certification
biologique, cette auto-certification, qui impose à la fois une culture
sans produits chimiques et des normes sur la qualité du travail après la
récolte des grains est validée par les autorités zapatistes.
Nous avons cette année décidé d’augmenter le prix payé aux producteurs
de 1,60 dollars la livre de café vert à 1,70 dollars pour soutenir les
coopératives. Les bénéfices résultant de la vente continuent à être
intégralement reversés aux « conseils de bonne gouvernance » zapatiste
pour qu’ils bénéficient à l’ensemble des communautés, y compris celles
ne produisant pas de café.
Le café sera disponible en juin 2008, date à partir de laquelle nous
procéderons à sa distribution et aux envois pour ceux qui sont en
province. Les frais d’envois en province sont inclus dans le prix comme
d’habitude.
Par contre, comme il y a la possibilité de souscrire cette année pour
deux cafés différents, nous demandons à ceux qui ne peuvent venir
prendre le café sur Paris, s’ils commandent les deux cafés, de ne
souscrire que par multiple de dix (la manutention devenant impossible à
gérer autrement). Cela est également souhaitable pour ceux qui ne
commanderont qu’un des cafés, mais dans ce cas nous pouvons gérer quand
même des commandes qui seraient inférieures. Nous vous en remercions par
avance.
Comme les années passées nous effectuons un pré-paiement aux
coopératives, pré-paiement nécessaire pour éviter que les agriculteurs
s’endettent auprès des banques en attendant le paiement de la récolte
(qui a lieu entre novembre et janvier). Pour pouvoir leur envoyer cet
argent, vos souscriptions nous sont donc nécessaires. Nous vous
remercions de nous les faire parvenir dès que possible car nous
souhaitons effectuer ce pré-paiement avant la fin de l’année.
Par ailleurs, nous avons aussi ramené de notre dernier voyage des
housses de coussin (bleu, jaune, noire, orange, rouge, verte et violet)
de la coopérative zapatiste « Mujeres por la dignidad » et des
porte-feuilles d’une autre coopérative zapatiste d’Oventik. Ces deux
coopératives sont situées dans la région des altos.
Vous pouvez voir ces housses de coussin ici http://cspcl.ouvaton.org
Le prix des housses et porte-feuilles est de 10 euros, ils vous seront
envoyés dès réception des commandes qui peuvent être envoyées à la même
adresse que celles du café
Nous vous joignons également comme l’an dernier un bon de souscription
pour les films de l’association chiapanèque Promedios avec qui nous
travaillons. Celle-ci organise depuis 1997 des ateliers de formation
vidéo pour les membres de communautés indigènes des régions autonomes,
avec le but de leur apprendre à manier la technologie de la
communication et de leur donner ainsi la possibilité de produire des
documents audiovisuels qui répondent aux centres d’ intérêt des
communautés. Les films sont donc tournés par des membres de ces
communautés et c’est ainsi leur regard que vous verrez à travers ces
films. A la différence du café, les vidéos sont disponibles dès
maintenant et vous seront envoyées au fur et à mesure de l’arrivée des
commandes.
Enfin, si vous souhaitez davantage d’informations sur la situation au
Chiapas et à Oaxaca, vous pouvez vous rendre sur le site du Comité de
Solidarité avec les Peuples du Chiapas en Lutte : www.cspcl.ouvaton.org
Vous remerciant par avance pour votre soutien.
Solidairement et Amicalement.
Anne-Marie, François, Jennifer et Marie pour Echanges Solidaires.
Bon de souscription pour achat(s) anticipé(s), paquets de 250 g de café Arabica, 3 euros l’unité, disponibles en JUIN 2008. (frais de port inclus dans le prix d’achat, 5 paquets minimum)<BR>
http://cspcl.ouvaton.org/article.php3?id_article=182
Chiapas : la guerre invisible, par Jean-Pierre Petit-Gras.
Affamer les pauvres. L’éthanol et le prix de la tortilla mexicaine, par Noam Chomsky.
Mexique : maïs et infamies, par Silvia Ribeiro.
Le Mexique sous la coupe des États-Unis, par André Maltais.
Mexique : une aussi longue ingérence US, par Comaguer.