Lors du Comité d’Etablissement Régional SNCF de Paris Sud Est du 29 janvier, la délégation SUD Rail a lu la déclaration suivante :
Depuis plusieurs mois déjà le gouvernement des États-Unis se prépare à attaquer l’Irak. La possession ou non par l’Irak d’armes de destruction massive n’est qu’un prétexte. L’objectif des États-Unis est d’imposer leur hégémonie politique et économique, d’installer un protectorat pour contrôler les ressources pétrolières et de garantir les intérêts des multinationales.
De son côté, le gouvernement français a affiché une opposition calculée tout en se préparant à participer à la guerre pour défendre sa part du gâteau. Pendant que les États-Unis déploient leurs troupes, la France se charge de mener la "lutte contre le terrorisme" en Afrique. Elle intervient en Côte d’Ivoire, renforce ses troupes à Djibouti et se prépare à participer directement au conflit.
Les conséquences d’une guerre contre l’Irak, c’est d’abord la population irakienne qui va les subir. L’embargo mis en place depuis 1991 a déjà tué 500 000 enfants par manque de soins et de nourriture. Elle est aussi sous les bombardements depuis plus de 10 ans. Le dictateur Saddam Hussein et ses généraux, eux sont protégés !
Les conséquences, c’est aussi en France : la hausse des budgets militaires et la baisse des budgets sociaux. Combien va coûter la participation du Charles de Gaulle et de toute son armada qui l’accompagne ? On estime que le coût d’un avion Rafale représente un hôpital équipé pour une ville de 40 000 habitants. Ce sont les salariés ou privés d’emplois qui vont payer la note. Prenant prétexte de la lutte contre le terrorisme, les gouvernements renforcent la répression contre tous ceux qui s’opposent à leur politique, notamment des syndicalistes.
Depuis le mois de septembre, les mobilisations se multiplient dans le monde : 100 000 à Washington, 400 000 à Londres, un million à Florence... En France aussi, des mobilisations ont commencé avec des manifestations en octobre, en décembre, en janvier.
Nous appelons tous les travailleurs à réagir, à s’opposer massivement et par tous les moyens à cette politique guerrière.
Notre syndicat, notre fédération sont signataires de l’appel lancé par des syndicalistes pour dire non à la guerre.
Sud Rail sera présent le 15 février à la manifestation nationale qui aura lieu à Paris, dans le cadre d’une journée mondiale de manifestations contre la guerre
Déjà , lors du Comité Central d’Entreprise SNCF, le 23 janvier, la fédération SUD Rail était intervenue à ce propos ; extraits issus du compte rendu diffusé aux cheminot(e)s :
Non à la guerre !
Autre sujet qui risque malheureusement d’être d’actualité dans les prochains jours, la guerre en Irak. La fédération SUD Rail réaffirme son opposition à cette politique guerrière qui n’a jamais servi les intérêts des salariés et des populations. En ce sens, nous sommes signataires de l’appel unitaire pour une expression massive le 15 février 2003 du refus de cette escalade militaire.
En Grande Bretagne des conducteurs de train ont refusé de conduire un train fret transportant des munitions destinées aux forces britanniques déployées dans le Golfe. Les conducteurs ont déclaré qu’ils étaient opposés aux menaces d’attaque contre l’Irak de Tony Blair.
Les deux conducteurs ont refusé de conduire le train entre la zone de Glasgow et le dépôt de l’ouest de l’Ecosse à Glasgow où se trouve le plus grand entrepôt d’armes de l’OTAN de l’Europe. La direction des chemins de fer Gallois et Ecossais (EWS) qui transportent aussi bien des armes pour le ministère de la défense que des marchandises commerciales, a essayé de persuader les conducteurs de reporter leur action et de discuter le lendemain. Les dirigeants du syndicat ASLEF ont été convoqués par la direction qui leur demandait de faire pression sur les conducteurs . mais les syndicats des cheminots britanniques (ASLEF, RMT, .) ont pris position contre la guerre.
Détail amusant : Seuls les deux conducteurs qui ont refusé sont habilités pour le fret sur cette portion de ligne.
Pour mémoire en 1973, les dockers avaient fait grève pour refuser les transports d’armes par bateau au Chili après l’assassinat d’Allende.
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