L’ Humanité, 5 mars 2007.
Manifestation samedi à Paris contre un licenciement.
Face au tintamarre des - manifestants tapant sur des casseroles, le magasin Virgin Megastore des Grands Boulevards à Paris a une nouvelle fois fermé le - rideau sans discuter samedi. Une attitude récurrente depuis le licenciement d’Amandine le 19 décembre dernier.
Vendeuse vidéo depuis 1998, cette - syndicaliste Sud bénéficiait de la protection du statut de « conseillère du salarié » et ne pouvait être licenciée sans l’accord du comité d’entreprise et de l’inspection du travail. Des mesures optionnelles, selon la direction qui est passée outre.
Samedi, pour exiger la réintégration d’Amandine, ils étaient près de 200 à s’être réunis devant le Virgin sous les drapeaux de Sud, Solidaires, CGT, CNT, ou d’Alternatives libertaires et du PCF. Parmi eux, le candidat LCR à la présidentielle Olivier Besancenot, la porte-parole de Solidaires Annick Coupé et le maire du 2e arrondissement Jacques Boutault (Verts) ont rappelé que « la discrimination subie par Amandine est symbolique de la répression antisyndicale et des atteintes portées aux libertés individuelles ».
Dans une lettre du 9 janvier, l’inspecteur du travail - Gérard Filoche a écrit une première lettre à la DRH de - Virgin. « Je vous demande d’appliquer la procédure appropriée pour une salariée protégée et de me demander sur le fond l’autorisation de licenciement. (...) Sa nomination sur la liste des conseillers de salarié n’est ni une surprise ni un artifice. La chronologie des faits (établissement de la liste, arrêté préfectoral fixant la liste, publication officielle de la liste) s’étale sur trois mois et c’est dans les quinze derniers jours que vous procédez au licenciement pour des motifs très discutables (des témoignages semblent contredire les reproches pour "faute grave" : mais nous discuterons de cela sur le fond dans le cadre d’une procédure régulière). » D’autres lettres - insistent sur « l’entrave au Code du travail », mais la direction de Virgin - Megastore reste muette.
En gestion « houleuse » du personnel, l’enseigne rachetée par Arnaud Lagardère en 2001 n’en est pas à son premier dérapage : un salarié viré pour avoir mangé la portion de pizza d’un collègue, quatre stockistes licenciés pour des agressions jamais recensées, un délégué CGT mis à la porte contre l’avis de l’inspection du travail mais avec l’accord du ministère du Travail pour avoir « harcelé moralement » son directeur, une contrôleuse de caisse atteinte dans sa vie privée réduite à une grève de la faim pour obtenir des excuses officielles de son employeur... « 60 % des salaires sont en dessous de 1 000 euros net, le turnover - dépasse les 50 %, il n’y a pas de 13e mois ni de prime de fin d’année, alors forcément les syndicats ne sont pas les bienvenus », résume Laurent, délégué Sud.
Le 13 mars, Amandine passe en départage devant le tribunal des prud’hommes, qui doit statuer sur sa réintégration.
Christelle Chabaud
– Source : L’ Humanité www.humanite.presse.fr
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