Derrière l’image d’une compagnie « éthique »
Le Monde diplomatique, décembre 2006.
Après avoir implanté des magasins en Russie et en Chine - des marchés prometteurs -, le géant suédois Ikea a fait savoir, en octobre, qu’il n’envisageait pas actuellement d’en ouvrir en Inde « en raison de la réglementation très contraignante pour les entreprises étrangères ». Le groupe se contente d’y faire fabriquer des produits, sans contraintes - et surtout pas celle de syndicats -, chaque salarié étant payé 1,60 euro par jour...
Quatre cent dix millions de clients à travers le monde, cent soixante millions de catalogues distribués (devançant ainsi la diffusion de... la Bible) : Ikea, la multinationale du prêt-à -habiter, se porte bien. Et son chiffre d’affaires se maintient dans une impressionnante spirale positive : 3,3 milliards d’euros en 1994, 14,8 milliards d’euros en 2005. Soit une progression de plus de 400 %. Difficile de faire mieux. Aujourd’hui, la société entend conquérir deux territoires qui lui ont jusqu’ici résisté : la Russie et la Chine. Comme il est écrit dans son magazine interne Read Me : « L’objectif est d’améliorer le quotidien du plus grand nombre. Pour y parvenir, les magasins doivent sans cesse vendre plus à davantage de clients (1) »... Pour Ikea, le bonheur du peuple passe par l’achat. (...)
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Commerce équitable et justice globale, par James O’Nions.