Le Réseau "Sortir du nucléaire", fédération de 650 associations, met au grand jour que le site de Penly (Seine-Maritime) a été choisi par EDF pour accueillir le nouveau réacteur nucléaire EPR, tête de pont d’un second programme de centrales nucléaires. Cette information figure sur un rapport confidentiel d’EDF, signé de son président, François Roussely.
Tout est actuellement mis en oeuvre sur ce site de Haute-Normandie pour démarrer au plus vite la construction de ce réacteur prototype. Contrairement à ses déclarations officielles, le gouvernement a déjà pris sa décision.
Cette information est d’ailleurs consultable sur le site internet du journal local "Les informations dieppoises" [1]
Vidé de sa substance, le pseudo débat sur l’énergie annoncé par le gouvernement pour le premier semestre 2003, destiné à donner l’illusion d’une concertation sur le nucléaire, est donc parfaitement factice. Absolument rien n’a donc changé depuis le lancement du premier programme nucléaire dans les années 70. Le lobby nucléaire continue à piétiner les principes démocratiques élémentaires. La population aujourd’hui largement opposée au nucléaire [2] est encore et toujours placée devant le fait accompli. Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", tout se résume à de beaux discours destinés à endormir les citoyens alors que le dossier de la construction d’un nouveau réacteur nucléaire est déjà bouclé.
C’est un véritable scandale d’hypothéquer ainsi notre avenir énergétique et environnemental pour les 50 prochaines années.
Etudié depuis 1989 et pourtant présenté par EDF comme un "réacteur du futur", l’EPR est un réacteur du passé comportant des risques d’accidents majeurs non négligeables et il est particulièrement vulnérable aux attentats. Aucun des problèmes liés aux déchets radioactifs n’est résolu ; paradoxalement, ils sont même aggravés dans ce type de centrale par un taux de combustion plus important du combustible nucléaire.
Pour parvenir à réaliser la construction du réacteur EPR, le pouvoir français et le lobby nucléaire devront faire face à la révolte légitime des citoyennes et citoyens courageux qui s’opposeront à ce projet fou et antidémocratique. Le Réseau "Sortir du nucléaire" appelle dès à présent à une résistance citoyenne au niveau national et européen.
[2] 61 % des Français voudraient pouvoir se passer du nucléaire (Le Monde du 12 novembre 2002)