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Une attaque ukrainienne sur un radar russe d’alerte précoce menace de déclencher une guerre nucléaire mondiale

Dans la nuit de mercredi 22 à jeudi 23 mai 2024, des drones ukrainiens ont frappé la station radar d’Armavir dans la région de Krasnodar Krai, au sud-ouest de la Russie, un élément du dispositif radar d’alerte précoce russe conçu pour détecter une attaque de missile nucléaire ICBM entrante. Le 26 mai, une nouvelle attaque de drone a visé un radar russe du même type près de Orsk, et le 29 mai c’est à nouveau le radar d’Armavir qui a été visé.

Le radar d’Armavir est l’un des piliers du dispositif nucléaire russe qui, avec d’autres installations de ce type, joue un rôle existentiel dans la sécurité stratégique de la Fédération de Russie. Bien au-delà de l’escalade des tensions avec l’Ukraine, cette attaque conduit le monde vers une guerre thermonucléaire.

Le sénateur russe et ancien chef de Roscosmos, Dmitry Rogozin, a réagi à ce développement en notant que, bien que l’on puisse imaginer qu’un Ukrainien soit derrière tout cela, en réalité, c’est Washington qui a « engagé un bandit irresponsable » pour accomplir sa sale besogne. « Ainsi, nous ne nous trouvons pas seulement au bord du précipice, mais au bord du gouffre, au-delà duquel, si l’ennemi n’est pas arrêté dans de telles actions, un effondrement irréversible de la sécurité stratégique des puissances nucléaires commencera », commente M. Rogozin sur son compte Telegram.

Il faut mettre fin à cette folie dès maintenant. L’attaque d’Armavir s’est produite quelques jours seulement après que la Russie a effectué des exercices militaires nucléaires tactiques très médiatisés, comme pour rétorquer au président Poutine : « Vous bluffez ».

Jouer « à la poule mouillée nucléaire » (chicken game) tout en menaçant de détruire une superpuissance nucléaire déjà en guerre, c’est menacer d’anéantir l’espèce humaine tout entière.

Helga Zepp-LaRouche, fondatrice de l’Institut Schiller, a attiré l’attention du public sur les solutions à la crise lors d’une réunion de la Coalition internationale pour la paix le 24 mai. Elle a insisté sur la nécessité de mettre fin à la croyance de l’Occident en la géopolitique, qui a fait croire que la Russie et la Chine étaient nos ennemis, et d’établir une nouvelle architecture de sécurité et de développement qui respecte les intérêts de toutes les nations. « Si nous n’y parvenons pas, dit-elle, je crains que les chances que nous nous retrouvions dans une Troisième Guerre mondiale ne soient proches de 100 % ».

De nombreux spécialistes militaires et du renseignement consultés par l’Institut Schiller ont exprimé leur vive inquiétude quant à la signification de l’attaque d’Armavir et à ses conséquences.

— Alain Corvez, Conseiller en stratégie internationale :
« Je soutiens la clairvoyante déclaration d’Helga Zepp LaRouche dénonçant l’attaque irresponsable et dangereuse des États-Unis d’Amérique en Russie.
La destruction des radars d’alerte d’Armavir par des armes américaines est une provocation inacceptable par la Russie qui va devoir riposter en Ukraine et sans doute en Europe ou ailleurs.

Face au processus de perte de son hégémonie mondiale marquée par ses échecs successifs en Afghanistan, en Ukraine et en Palestine - pour ne citer que les derniers – l’administration au pouvoir en panique refuse le caractère inéluctable de sa fin en engageant un processus de guerre mondiale qui ne peut déboucher que sur la fin de l’humanité.

Les actes de l’administration actuelle à Washington, en Ukraine comme en Palestine, pour tenter de prolonger son pouvoir sont une folie pure qui doit être arrêtée par les forces raisonnables aux Etats-Unis et dans le reste du monde, comme les institutions internationales le réclament, sans résultats jusqu’ici.
L’heure est grave ; la raison doit s’imposer à tous, y compris aux Américains qui doivent discuter avec la Chine, la Russie, l’Iran, l’Afrique et l’Europe pour bâtir un nouveau système de relations internationales équilibrées. »

— Theodore Postol, professeur émérite de science, technologie et sécurité nationale au Massachusetts Institute of Technology (MIT), expert en armes nucléaires :

« Le système russe d’alerte rapide par satellite est très limité et ne peut être utilisé pour couvrir les angles morts créés par les dommages subis par le radar. Les couloirs d’alerte radar de l’Atlantique, du Pacifique et du Nord sont plus importants, et les Russes disposent également de radars à Moscou. Cependant, les radars de Moscou ne verront les menaces que plus tard, ce qui raccourcira encore les délais d’alerte et de prise de décision, augmentant ainsi les risques d’un accident catastrophique. Les commandants des forces des fusées stratégiques, qui sont au service des dirigeants politiques, seront très, très inquiets et n’auront d’autre choix que de considérer cette situation comme très sérieuse. Ils choisiront très certainement d’augmenter le niveau d’alerte de leurs forces de frappe nucléaire, ce qui augmentera encore les risques d’accidents pouvant conduire à une guerre nucléaire mondiale involontaire ».

— Steven Starr, professeur, université du Missouri, expert en guerre nucléaire :
« Les États-Unis ont commencé à diriger des attaques de missiles contre le système russe d’alerte précoce (EWS), qui se compose d’une série de radars terrestres et de satellites... Toute attaque de ce type contre ces systèmes EWS pourrait déclencher le système de réponse nucléaire russe. Cette attaque dirigée par les États-Unis est donc extrêmement dangereuse. Washington joue à la poule mouillée nucléaire avec la Russie. Le site attaqué était à portée de l’ATACMS américain ; je ne sais pas si d’autres installations russes similaires sont à portée de l’ATACMS, ou peut-être même des missiles allemands Taurus, qui ont une portée plus longue que l’ATACMS et les missiles britanniques Storm Shadow. Malheureusement, nous pourrions bientôt le savoir, car les fous de Washington, de Kiev et de Bruxelles semblent déterminés à déclencher la troisième guerre mondiale. »

— Wilfried Schreiber, colonel (retraité), chercheur principal au WeltTrends Institute for International Politics, Potsdam, Allemagne :
« Il existe manifestement des forces en Ukraine et au sein de l’OTAN qui sont prêtes à prendre le risque d’une confrontation militaire directe entre l’OTAN et la Russie. Les responsables politiques allemands seraient bien avisés de prendre au sérieux les avertissements des Russes concernant une nouvelle guerre mondiale et de veiller à ce que les dernières lignes rouges ne soient pas franchies. En tant que pays industrialisé moderne au cœur de l’Europe, l’Allemagne n’est pas en mesure de participer à un conflit européen majeur, même sans armes nucléaires. Les hommes politiques allemands doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour désamorcer l’affrontement militaire croissant et s’engager en faveur d’une solution diplomatique au conflit ».

— Richard H. Black, colonel (retraité) ancien sénateur de l’État de Virginie :
« Il s’agit de la poursuite du schéma selon lequel les forces de l’OTAN reconnaissent qu’elles sont en train de perdre la guerre en Ukraine, que les lignes de défense fragiles se brisent et que la réponse de l’OTAN est l’escalade. Il ne s’agit pas d’un accident, mais d’une action délibérée. Ce n’est pas la première attaque contre la triade nucléaire russe. Les idéologues voient leur monde s’effondrer, après avoir fait flotter leur drapeau sur les pays conservateurs et [mené] des guerres perpétuelles. Ils sont affolés et pourraient recourir à la guerre nucléaire pour se sortir de ce guêpier. Ils font une série de petits pas et répondent qu’ils ne font rien en réponse, et ils continuent à faire des petits pas jusqu’à ce que l’un d’entre eux tombe sur une mine et que nous entrions dans la Troisième Guerre mondiale. Je l’ai dit, Helga Zepp-LaRouche l’a dit. Poutine est très conscient de la déconnexion de l’Occident, qui ne cesse de dire qu’il ne fait que lancer des coups de sabre, mais ce n’est pas le cas - il informe l’Occident de la dangereuse réalité ».

— Dominique Delawarde, général (retraité) expert du renseignement militaire
« Je m’attends à ce que les militaires américains, confrontés à une situation vitale, se comportent de manière plus raisonnable et plus consciente que les civils ».

— Graham Fuller, ancien diplomate, officier de la CIA et vice-président du Conseil national du renseignement :
« Il est clair que cela n’aurait pas pu se produire sans le soutien total des États-Unis. Je ne peux pas faire de commentaires adéquats tant que je n’en sais pas plus, mais il s’agit manifestement d’une escalade et je vais me pencher sur la question ».

— Richard Sakwa, professeur émérite de politique russe et européenne, Kent University (Royaume-Uni) ; auteur sur la Russie et l’Ukraine :
« Ils sont dans une spirale d’escalade, surtout après ce que Blinken a dit à l’Ukraine, à savoir qu’ils pouvaient ‘faire ce qu’ils voulaient avec leurs missiles’. Cela démontre l’irresponsabilité des dirigeants américains. Nous nous dirigeons vers l’escalade nucléaire. L’Occident est confronté à une défaite en Ukraine, et c’est pourquoi il se lance dans l’escalade pour éviter la défaite ».

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