Juillet 2006
Ils s’appellent José, Emma, Virginie, Pierre, Rachid... et sont à pied d’oeuvre pendant les saisons touristiques. L’hiver dernier à Chamonix, ils ont témoigné à l’invitation de la Cgt de leurs conditions de travail. Leurs récits sont édifiants. Mal payés, pas toujours déclarés, logés dans des conditions indécentes, ils méconnaissent pour la plupart leurs droits et ont du mal à les faire respecter.
Alors que commencent les congés d’été, la Cgt lance une campagne nationale en direction de ces salariés saisonniers. Des permanences s’organisent dans certaines unions locales, notamment en Poitou-Charente, dans les Côtes-d’Armor, le Morbihan, le Pas-de-Calais (retrouver les initiatives). Ce sera pour les militants Cgt l’occasion de distribuer le Guide du saisonnier et de faire connaître les accords interprofessionnels signés dans les Alpes, portant notamment sur les conditions de travail et le logement.
« Je suis réceptionniste de nuit dans un hôtel 3 étoiles).Je parle anglais et espagnol. Je suis payé 8.03 € de l’heure, le Smic (de 20 h le soir à 8h le matin) et payé 39 heures/semaine. Je n’ai aucun jour de repos. Durant la saison, ces deux jours supplémentaires de travail sont payés au « black » et font la différence au niveau salaire. Je cumule des petits boulots en plus. Ma saison dure 128 jours non stop [...] Je suis nourri/logé par l’employeur. Le logement ? Un couloir de 1,20 m de large sur 9 m de long, 1 fenêtre au bout et 3 lits qui se suivent, le plongeur, 1 serveur, et moi qui n’ai pas du tout les mêmes horaires de jour et de nuit. J’accepte ces conditions seulement 4 mois dans l’année et suis vidé les deux mois suivants et je repars avec un peu d’argent. C’est ma troisième saison d’hiver ».
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"La science permet de savoir comment faire fonctionner un train, l’histoire de savoir qu’il peut parfois aller à Auschwitz."
Jean-Christophe Defraigne, professeur, Université de Louvain