Candidat du Mouvement vers le socialisme (MAS) à l’élection présidentielle du 18 octobre en Bolivie, l’ancien ministre de l’Économie dénonce le climat de tension et de violence entretenu par la droite et l’extrême droite tout au long de la campagne. Ses priorités en cas de victoire : la santé, l’éducation, l’emploi et la restauration des politiques sociales conduites sous les mandats d’Evo Morales, évincé de la présidence par un coup d’État en novembre 2019. Entretien réalisé par Rosa Moussaoui, envoyée spéciale.
Quelle est l’atmosphère de cette fin de campagne ?
LUIS ARCE CATACORA Nous constatons une écoute attentive des classes populaires et des classes moyennes appauvries, auxquelles nous nous adressons, et nous voyons un resurgissement des mouvements sociaux. Nous avons travaillé à renforcer tout ce processus, et ces mouvements prennent activement part à la campagne, d’une façon que nous n’avions plus vue depuis longtemps. Tous les camarades nous disent, dans les neuf départements de Bolivie, qu’il y a deux fois plus de personnes impliquées dans cette campagne que dans celle conduite l’an dernier. C’est une force précieuse, décisive pour le Mouvement vers le socialisme (MAS).
Les candidats du MAS aux élections parlementaires, comme vous-même, sont aussi confrontés au climat de violence et de tension entretenu par leurs adversaires...
LUIS ARCE CATACORA Nous sommes confrontés à des violations des droits humains. Nous vivons depuis un an sous le régime d’une dictature, même si elle se dissimule, ne dit pas son nom. Nous sommes persécutés, poursuivis. Cette semaine encore, l’une de nos candidates a été arrêtée par la police, en plein processus électoral ! Ce sont là des procédés lamentables. Il n’y a pas de démocratie. Comment parler de démocratie, lorsque les militants du MAS sont empêchés de faire campagne, d’informer les électeurs sur nos propositions dans certaines zones passées sous le contrôle de groupes paramilitaires, de milices armées ?
Des témoins doivent constater la façon dont nous sommes persécutés, empêchés de faire campagne, cible d’une incroyable propagande.
Après toutes les tentatives d’invalidation de votre candidature, après les entraves posées à celle d’Evo Morales pour le Sénat, qu’est-ce qui peut garantir la transparence de ce scrutin et le respect du verdict des urnes en cas de victoire du MAS ?
LUIS ARCE CATACORA Nous sommes extrêmement préoccupés par ce qui se passe. Le Tribunal suprême électoral est en train de procéder à des modifications qui affectent la transparence de ce processus. Par exemple, lors des précédents scrutins, les tribunaux départementaux rendaient publics les résultats bureau par bureau. Il est désormais question de publier des résultats consolidés par groupes de dix à quinze bureaux. Il se cache là quelque chose (...)
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C’est très dur d’être libre lorsqu’on est acheté et vendu sur le marché. Bien sûr, ne leur dites jamais qu’ils ne sont pas libres, parce qu’alors ils vont se mettre à tuer et estropier pour prouver qu’ils le sont. Pour sûr, ils vont vous parler, et parler, et parler encore de droits individuels. Mais lorsqu’ils voient un individu libre, ça leur fout les jetons.
Jack Nicholson, dans le film "Easy Rider"