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Les arrestations d’opposants politiques se poursuivent en Bolivie

photo : Pedro Damián Dorado et César Navarro

Le gouvernement putschiste a arrêté trois dirigeants du parti d’Evo Morales, puis en a relâché deux, mais pas sa mandataire, qui était chargé de l’inscrire comme candidat aux prochaines élections.

Le gouvernement putschiste bolivien continue la traque des partisans d’Evo Morales. Dans sa décision de brider la présence du MAS lors des prochaines élections, le gouvernement de l’autoproclamée Jeanine Áñez a arrêté l’ancien ministre des mines César Navarro, l’ancien vice-ministre du développement rural Pedro Damián Dorado et Patricia Hermosa, la représentante légale d’Evo Morales réfugié en Argentine.

Navarro et Dorado étaient tous deux réfugiés à l’ambassade du Mexique en Bolivie et avaient un sauf-conduit pour se rendre à Lima sur un vol commercial. Au moment de leur arrestation, alors qu’ils se rendaient à l’aéroport d’El Alto vers 4 heures du matin, ils étaient accompagniés des ambassadeurs du Mexique et de l’Union européenne. Dans le cas des deux hommes, la mesure a été annulée, a déclaré le ministre de l’Intérieur Arturo Murillo : « Il y a malheureusement eu un manque de coordination entre le ministère public et la police ». Le ministre a dû clarifier l’affaire car son gouvernement avait promis de permettre aux deux anciens fonctionnaires de partir, ce qu’il a confirmé en leur remettant de nouveaux billets pour se rendre au Mexique via Lima.

L’ancien ministre César Navarro et l’ancien vice-ministre Pedro Damián Dorado, ont obtenu hier un sauf-conduit. Après 82 jours d’asile à l’ambassade du Mexique en Bolivie. Le gouvernement de facto a tué 36 frères et sœurs et continue d’emprisonner des innocents. #DictaduraEnBolivia pic.twitter.com/diuLHTElt3
– Evo Morales Ayma (@evoespueblo) 1er février 2020

Au vu et au su de l’ensemble de la communauté internationale mais avec son silence complice, le gouvernement de facto mène une opération d’interdiction politique de fait, bien que présentée par les médias comme des questions policières ou liée au crime de « sédition ». Les arrestations d’opposants politiques sont quotidiennes, avec pour conséquence la violation des garanties constitutionnelles. Le pouvoir exécutif, le pouvoir judiciaire et les forces de police sont tous impliqués dans cette opération avec la complicité des principaux médias.

Evo Morales a rendu publiques ces arrestations, auxquelles s’ajoute celle de Patricia Hermosa vendredi, dans le cadre d’une manœuvre visant à empêcher sa candidature à l’assemblée : « Je dénonce auprès de la communauté internationale la détention illégale de ma mandataire Patricia Hermosa, responsable de l’exécution des procédures de dépôt de ma candidature à l’assemblée et la séquestration de tous mes documents personnels, dont mon carnet de service militaire », a-t-il déclaré sur son compte Twitter.

Je dénonce auprès de la communauté internationale la détention illégale de ma représentante Patricia Hermosa, responsable de l’exécution des procédures relatives à ma candidature à l’Assemblée et l’enlèvement de tous mes documents personnels, y compris mon dossier de service militaire. #Dictature en Bolivie
– Evo Morales Ayma (@evoespueblo) 31 janvier 2020

En Bolivie, la guerre juridique (lawfare) est appliquée ouvertement, complètement assumée, sans dissimulation ni demi-mesure. Ainsi, le candidat du MAS à la présidence, Luis Arce, élu par les délégués de ce parti en Argentine puisque les conditions en Bolivie n’étaient pas assurées, a été convoqué par la justice dès son retour dans son pays pour entamer sa campagne. Les élections sont prévues pour le 3 mai 2020 et la droite bolivienne, avec le soutien des États-Unis et le silence de la plupart des pays de la région, tente de s’assurer que le coup d’État qu’elle a mené sera consolidé par des élections manipulées.

Source : https://www.tiempoar.com.ar/ Traduction : Venesol

»» https://venesol.org/2020/02/02/les-...
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