Désolé pour ceux qui, sincères, pensent qu’il s’agit d’une "erreur".
Ce type d’incident dans la presse "ex-communiste" est, a été, tout à fait courant. Même si moins visible il a TOUJOURS interpellé les Travailleurs du Livre et les Journalistes de cette presse, (FILPAC et SNJ-CGT). Dès les années 70 et la Création du Comité de la Presse au CC du PCF qui privilégiait les intérêts de l’"Humanité", l’Organe central du Parti, sur ceux de toute la Presse communiste, mais surtout après 1981, avec la participation opportuniste des Ministres communistes, (Qui ne sont pas resté "communistes" longtemps), l’arrivée de nouveaux cadre plus imprégnés d’idéologie dominante, ainsi que la mise en place d’une stratégie idéologique opportuniste de circonstance afin de financer par "tous les moyens" la diffusion de cette presse et engranger les "aides" d’état et les recettes publicitaires..
Longtemps cela n’a pas été visible aux militants extérieurs, Tout d’abord parce que ces manquements à la déontologie communiste et révolutionnaires ont été souvent des "manquements par omission". On évitait de publier les nouvelles politiques et sociales qui "dérangeaient" les gros annonceurs ou on les édulcorait. Ensuite parce qu’il était inimaginable, en particulier pour les "militants historiques", que de tels agissement existent au sein d’organismes et de médias gérés par le PCF au moins en partie dans leurs Conseils d’administration.
A l’intérieur, pour les militants syndicaux et politiques conscient ça a été très loin d’être un long fleuve tranquille. Non seulement ils payaient de leur personne en heures maxima et en salaires à minima afin de maintenir "leur" presse en vie ; mais en sus leurs critiques constructives, déformées pour la circonstance, permettait aux dirigeants de les clouer au pilori comme étant des fauteurs de trouble quand ils n’étaient pas soupçonnés d’être des ennemis de la Classe ouvrière désirant la mort de son média privilégié.
Pour avoir été, (Et je ne le renie nullement), durant plusieurs décennies militant communiste PCF, et syndicaliste CGT FILPAC, et CADRE, au sein du quotidien dont il s’agit ci-dessus, (Délégué cadre au CE puis Délégué Syndical de l’UD FILPAC), je peux témoigner très, très tranquillement du fait que la "trahison" des élites n’a pas débuté aujourd’hui, alors que ce quotidien est devenu une ruine et un simulacre grâce à la politique mortifère des ses dirigeants durant au moins trois décennies, et même quatre. Et que si ce quotidien est encore "vivant", même si "mort" politiquement c’est uniquement parce qu’il est nécessaire à son concurrent direct "La Provence" qu’il continue d’exister à l’état larvaire afin de permettre à "La Provence" d’éviter de se retrouver en situation de monopole et perdre ainsi une partie conséquente des Aides gouvernementales à la pluralité de la presse quotidienne et régionale.
En fait la "situation" de ce média a suivi la déliquescence organisationnelle et sociale des organismes politique et syndicaux qui constituaient sa raison d’être tant au niveau politique qu’au niveau économique.
Ce qu’il y a de nouveau c’est qu’aujourd’hui la petite poignée de travailleurs qui existe encore en son sein et pour laquelle il est l’outil de travail au quotidien, Journalistes et Administratifs, (Le "technique" a disparu dans les derniers sursauts des dépôts de bilan successifs), se rend compte que ce genre d’encart scelle la fin totale de la crédibilité du "Canard bien vivant". Appellation mal contrôlée dont un des ses fossoyeurs rédac-chef, disparu aujourd’hui, l’avait nommé dans les années 80 quand le média était passé au format tabloïd.
Mais je peux témoigner au moins d’un incident en interne dans les années 80 ou le personnel du Centre d’impression de Marseille, qui imprimait divers "supports" de diverses tendances en sus du quotidien, avait dû menacer d’avoir recours à une cessation de travail si un média du FN, en rupture de centre d’impression à Vitrolles, avait été, (comme prévu par le service technico-commercial), réalisé et imprimé dans nos locaux et sur nos rotatives. En tant que Cadre, Communiste, et Délégué d’entreprise, ça n’avait pas été très facile à gérer pour mes camarades et moi.
Et encore désolé pour ceux à qui ça pourrait lever les quelques illusions qui leur restent mais si "La Marseillaise" existe encore aujourd’hui ça n’est pas parce qu’elle "défend" efficacement les Travailleurs, sinon elle aurait rejoint les autres quotidiens et magazines communistes défunts, ("Liberté de Lille", L’Echo du Centre", le "Travailleur catalan", La Terre", et j’en passe), au Nirvana des Médias du Peuple détruits de l’intérieur par des gestionnaires scélérats, achetés, ou incompétents. Mais si elle est encore là c’et tout simplement pour servir de raison d’exister à son concurrent "La Provence".
Bon courage aux Camarades qui viennent de "se réveiller", je ne les connais pas, on n’est pas de la même génération. Et quand je viens à Marseille, (En général pour les manifs), j’évite de passer du côté du Cours d’Estienne-d’Orves. En quarante ans de service, trop de bons, mais aussi trop de mauvais souvenirs.
Mais qu’ils sachent au moins que bien avant eux d’autres se sont battus à l’intérieur... A l’intérieur de notre Presse, de notre Parti et de nos Syndicats. Et ça n’a pas été la plus facile de nos batailles.
Et on perdue la bataille des idées. Comme dans bien d’autres domaines d’ailleurs.
Note aux modos : Vous n’êtes pas obligés de publier ma réponse, (Bien que ça pourrait au moins en aider certains qui n’ont toujours pas compris comment on s’est fait avoir dans la compréhension historique des événements), mais je tenais au moins à ce que vous puissiez intégrer la situation réelle et ce qui s’est réellement passé lors de la lente descente aux enfers des médias communistes, syndicalistes, et mutualistes.
Fraternellement.
Gabriel.