Fabricio est un prédicateur évangéliste, soutenu par l’extrême droite et les milieux les plus conservateurs, farouche opposant au mariage pour tous et au droit à l’avortement, alors que Carlos est issu de la droite modérée au pouvoir et qui y est favorable.
Fabricio Alvarado, RN (Restauration Nationale) : 24,8 %
Carlos Alvarado, PAC (Parti Action Citoyenne) : 21,6 %
Antonio Alvarez, PLN ( Parti de Libération Nationale) , seul candidat à pouvoir être considéré de gauche et longtemps donné en deuxième position, n’obtient finalement que 18,9 % des suffrages.
Fabricio était donné dans les enquêtes d’opinion, il y a quelques mois encore, à 2 ou 3 %. Sans doute que son talent d’orateur aura pesé lourd dans la balance pour réussir un tel score final. Carlos se situe dans la lignée de ceux qui l’ont précédé, notamment le président Solis actuellement en place.
On savait que les évangélistes avaient, depuis un certain temps déjà, une influence notoire dans les affaires politiques au Brésil. Le fait est assez surprenant au Costa Rica.
Le droit au mariage pour tous a été le point de clivage lors de cette élection et il est très probable que Fabricio ait fait le plein des voix au premier tour, ce qui permettrait à Carlos de l’emporter assez largement, ce qu’il faut souhaiter, faute de mieux, à ce petit pays centro-américain démilitarisé qui possède une longue tradition démocratique et qui fait de la sauvegarde de la nature et de l’environnement un atout majeur.
En même temps que l’élection présidentielle, ce sont tenues également les élections législatives où 57 sièges étaient à pourvoir :
PLN : 15 députés
RN : 13 députés
PAC : 9 députés
Les 20 autres sièges se répartissent sur des petits partis ou des candidats locaux.
Il est donc clair que Carlos Alvarado est le mieux placé, dans l’immédiat, pour conduire une politique consensuelle, tâche qui s’avèrerait très complexe pour son rival, Fabricio. Il ne fait aucun doute que ce prédicateur sorti de nulle part, populiste et profondément réactionnaire, ferait courir au pays un danger imprévisible comme celui que nous pouvons constater chez le grand voisin du nord. Les Costariciens en sont réduits à choisir le moins pire des deux.
Ça vous rappelle quelque chose ?
Christian RODRIGUEZ