LA MONDIALISATION « HEUREUSE »...
C’est quand quelques dizaines d’individus ont confisqué en peu d’années autant d’argent que plusieurs milliards d’êtres humains,
C’est quand le creusement des inégalités de revenus et de richesse atteint des niveaux encore jamais vus sur la planète,
C’est quand le « salaire » et la « retraite » d’un patron équivalent à plusieurs années du salaire des ouvriers,
C’est quand les possédants organisent les paradis fiscaux et la fraude et imposent aux gouvernements la minimisation (ça s’appelle l’optimisation !) de leurs impôts,
C’est quand les banques se livrent à des méthodes de spéculation inouïes et se font rembourser leurs pertes par le contribuable.
La mondialisation « heureuse »...
C’est quand les pays développés ont laissé démolir leurs industries, délocalisées dans des pays aux salaires de misère,
C’est quand les patrons rêvent d’aligner les salaires de leurs employés sur ceux du Bangla Desh,
C’est quand les États, complices de ces liquidateurs, abandonnent la protection des travailleurs, emprisonnent les syndicalistes, piétinent le droit du travail,
C’est quand ces gouvernements considèrent que la loi du renard dans le poulailler est une loi juste.
La mondialisation « heureuse »...
C’est quand les États acceptent de renoncer aux outils de la souveraineté en rendant les banques centrales indépendantes, en acceptant des arbitrages hors de toute justice,
C’est quand les États règlent leurs politiques économiques en suivant les injonctions de la finance internationale, au bénéfice exclusif de celle-ci,
C’est quand les États acceptent la mise en place de traités et d’organisations transnationales qui annihilent toute décision démocratique (OMC, FMI, Union Européenne, euro, CETA, TAFTA, etc.).
La mondialisation « heureuse »...
C’est quand l’idéologie dominante est celle des financiers, celle de la marchandisation de toute activité humaine,
C’est celle de la « société du spectacle » qui accumule les images et vide la pensée, qui contribue sans relâche à la décérébration des populations, par la télévision, la publicité, la mode, la presse aux ordres des grands patrons, tous ces « collabos de la modernité »,
C’est l’idéologie du commerce, de la finance, du marketing qui consiste à vendre à des gens des objets dont ils n’ont pas besoin,
C’est la préférence suggérée aux étudiants pour les « études » de commerce et non pour les sciences ou les lettres utiles à leur pays,
C’est celle qui a corrompu le sport – comme tout ce que touche le capitalisme – en accordant des salaires mirobolants comme récompense du dopage organisé et des matchs truqués.
La mondialisation « heureuse »...
C’est le paysan transformé en agro-industriel, qui pollue les terres, rend le sol stérile, cultive des hybrides et des OGM, produit la malbouffe et la mauvaise santé,
Ce sont les politiques agricoles qui favorisent la concentration des exploitations, l’expulsion des paysans, créée une paysannerie de misère,
Ce sont des sols ravagés, un air irrespirable, une pollution étouffante, le réchauffement climatique et la « mort » programmée de l’espèce humaine,
Ce sont des océans vides de poissons et des forêts vides d’arbres, les pertes irrémédiables de biodiversité, l’expulsion de paysans devenus des « sans terre » dans leur propre pays,
C’est la colonisation des matières premières et des sols par des puissances financières étrangères,
Ce sont les grands chantiers inutiles qui bétonnent la planète, les « progrès » scientifiques qui se transforment en épidémies universelles de cancers, maladies neuro-végétatives, les nanotechnologies et autres perturbateurs endocriniens.
Et c’est cette « mondialisation heureuse » dont on s’étonne que les peuples ne veulent pas,...les incultes, les ingrats !