RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Tsipras ne capitule pas, il poursuit sa stratégie

A peine la nouvelle proposition du gouvernement grec était-elle sur la table, que le mot « capitulation » s’affichait sur tous les gros titres de la presse. Chaque semaine, les médias dominants croient voir leur rêve se réaliser : aucune alternative à l’austérité ne serait possible en Europe, et il faudrait que Syriza échoue pour signer la preuve définitive de cette impossibilité. Tsipras est remaquillé en traitre, et à sa suite c’est toute l’autre gauche qui est salie par ces attaques.

A lire l’accord proposé le 9 juillet par la Grèce, on ne voit pourtant pas de rupture avec la stratégie jusqu’à présent déployée par Tsipras. Elle contient au final peu de reculs par rapport à la position du 22 juin refusée par l’eurogroupe :

  • Sur la TVA c’est la même chose
  • Sur le marché du travail c’est la même chose également
  • L’excédent budgétaire primaire prévu est plus élevé, mais c’est grâce à une hausse des impôts et pas à une baisse des dépenses
  • Les privatisations vont se poursuivre mais c’était déjà prévu dans la position du 22 juin
  • Le vrai recul concerne la réforme des retraites (mesures d’économies de 0,25 à 0,5% du PIB sur les retraites dès 2015 et 1% à partir de 2016), mais il faut noter que jusqu’en 2019 le système d’aide aux retraites les plus faibles est maintenu
  • En échange Syriza maintient à la lettre ses exigences : rééchelonnement de la dette, plan d’aide de 53 milliards sur trois ans, et déblocage du « plan Juncker ».

En bref, Syriza poursuit la même stratégie qu’avant. On peut bien sûr la contester, mais elle correspond au choix des électeurs de Syriza : une ligne de crête entre le refus de l’austérité et le maintien dans la zone euro. Tsipras n’a pas de mandat pour sortir de l’euro. Son nouveau plan n’est en aucun cas une trahison par rapport au vote de dimanche dernier, puisque les Grecs se sont par leur vote opposés aux propositions de l’Eurogroupe du 25 juin mais pas aux propositions de Syriza du 22 juin.

Comme nous le disons dans notre communiqué du Parti de Gauche (https://www.lepartidegauche.fr/communique/la-question-centrale-est-la-dette-33027) , le cœur de tout cela, c’est la dette. Si Syriza obtient un rééchelonnement, il s’agira d’un pas en avant considérable pour son peuple. C’est la dette qui étrangle les Grecs, qui ont déjà fait tant d’efforts que le budget de la Grèce est aujourd’hui en excédent primaire, ce qui n’est pas arrivé à la France depuis dix ans.

S’il gagne sur la question de la dette, Tsipras dessinera un nouveau futur aux peuples européens. En desserrant l’étau financier par sa demande d’un plan de financement sur trois ans et de rééchelonnement de la dette, il se donnera le temps de mettre en œuvre son programme et de respecter, jusqu’au bout, son mandat.

Syriza est un espoir immense pour les peuples européens. Ne participons pas à la campagne de dénigrement qui vise des intérêts qui ne sont pas les nôtres.

Guillaume Etiévant, Secrétaire national du Parti de Gauche

»» http://guillaumeetievant.com/2015/0...
URL de cet article 28961
   
"Pourquoi les pauvres votent à droite"
Thomas Frank
Titre original : What’s the matter with Kansas ? (2004, 2005, 2007) Traduit de l’anglais par Frédéric Cotton Nouvelle édition. Première parution française dans la collection « Contre-feux » (Agone, 2008) À la fin des années 1960, la concurrence internationale et la peur du déclassement transforment un populisme de gauche (rooseveltien, conquérant, égalitaire) en un « populisme » de droite faisant son miel de la crainte de millions d’ouvriers et d’employés d’être rattrapés par plus (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Quand les Etats-Unis sont venus chercher Cuba, nous n’avons rien dit, nous n’étions pas Cubains.

Viktor Dedaj

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.