Cet indicateur financier et économique s’appelle « foreign direct investment ». Il s’agit des flux de capitaux investis par des firmes transnationales au sein d’un pays A.
Si le flux est positif, cela signifie que des capitaux ont été investis à l’intérieur du pays. Si au contraire, ils sont négatifs, cela revient à un désinvestissement de ces mêmes firmes transnationales.
On constate qu’en 2013, un pays comme la Grèce aurait reçu selon la Banque mondiale pour près de 3 milliards de dollars d’investissements venus de l’étranger soit 6 fois plus qu’en 2010...
Pour la même période, les autorités suisses – BNS en tête – nous présente le pays comme étant très attractif, avec une monnaie très forte, tenant le rôle de valeur refuge. Or, pour l’année 2013, la Suisse a connu une hémorragie sèche de plus de 8 milliards de dollars, soit un recul de 130% par rapport à 2010 !
Le monde financier marche sur la tête à moins que ce ne soit les gouvernants...
Nous avons reçu ce printemps les estimations pour les investissements directs des firmes transnationales en Europe pour l’année 2014. Ils auraient augmenté de 13% dans l’UE pour une valeur de 267 milliards de USD. Les heureux élus sont la Grande-Bretagne (61 milliards de $), les Pays-Bas et le Luxembourg évidemment avec sa politique fiscale 100% gagnante.
En revanche, l’Allemagne (-2.1 milliards de $), France (-6.9 milliards de $) sont en tête des perdants...
Pas un mot sur la Suisse ! Silence radio. Nous avons droit en revanche à des sondages sur l’image que les investisseurs ont du pays. A quoi cela sert-il que l’investisseur se plaise à venir en Suisse pour une séance de travail, et qu’il en retire ses « billes » ?...
La valeur de ce genre d’information s’approche de zéro aussi longtemps que nous n’avons pas le volume des flux d’investissements directs. La réalité ne change pas et la méthode Coué n’influera jamais sur les chiffres. A moins que ces études ne servent qu’à endormir la vigilance du citoyen ?
Quant à la Grèce dont les indicateurs financiers ne sont pas pires qu’ailleurs, il est utile de rappeler que ce pays possède des gisements d’or qui font saliver les très chères firmes transnationales. A tout ceci, s’ajoute la construction du gazoduc de l’allié russe qui présente de sérieuses perspectives économiques à ce pays malmené...
Il est à craindre que l’enjeu relève plus de l’avenir de la démocratie, du pouvoir et de l’autonomie d’un Etat et des droits des citoyens. La Grèce pourrait ainsi représenter une sorte de laboratoire sur lequel on testerait une potentielle mutation d’une gouvernance publique classique vers une gouvernance de style oligarchique dominée par les marchés financiers.
Le sort de la Grèce est à observer de très près et les concessions non financières qui seraient accordées pourraient être plus déterminantes que les aspects financiers purs. A suivre donc...