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On peut tirer, chef ?

Ce n’est pas d’aujourd’hui, ni même d’hier, que les gendarmes mobiles et les CRS sont appelés à "maintenir l’ordre", à castagner comme on voudra. Ils sont entraînés physiquement à cela, et même psychologiquement (si, si). Il faut, en effet, avoir accepté et enduré un vrai conditionnement pour balancer deux grenades dans une caravane en insultant les occupants ou tirer dans le dos d’un manifestant une grenade offensive (selon certains experts, quasiment à bout portant, l’enquête le dira). Sans ciller. Sans état d’âme.

Un blogueur nous aide à faire un peu d’histoire en nous ramenant à Brest, il y a soixante-quatre ans.

LGS

Revenons un peu en arrière, nous sommes le 17 avril 1950, les ouvriers dockers et ceux de la reconstruction de Brest ont décidé de manifester pour une augmentation de salaire. Si, si, je vous jure que cela existait… Soudain, des coups de feuMazééclatent, les forces de l’ordre viennent de faire usage de leurs armes. Il y aura une quarantaine de blessés et un homme ne se relèvera pas, il est mort d’une balle en pleine tête. Il s’appelait Édouard MAZE.

À la demande de la CGT, le cinéaste René Vautier qui venait de terminer Afrique 5O, un brûlot dénonçant la politique coloniale, est appelé pour réaliser un documentaire sur l’événement. Le film sera projeté 88 fois dans les rues de Brest, la 89è lui est fatale. Il ne reste pas trace du film. Des auteurs de BD aux éditions Futuropolis (Kris et Davodeau – Lulu femme nue) ont repris l’histoire sous le titre « Un homme est mort » qui est emprunté à un poème de Eluard en hommage à Gabriel Péri :

Un homme est mort qui n’avait pour défense
Que ses bras ouverts à la vie
Un homme est mort qui n’avait d’autre route
Que celle où l’on hait les fusils
Un homme est mort qui continue la lutte
Contre la mort contre l’oubli
Car tout ce qu’il voulait
Nous le voulions aussi
Nous le voulons aujourd’hui
Que le bonheur soit la lumière
Au fond des yeux au fond du cœur
Et la justice sur la terre
Il y a des mots qui font vivre
Et ce sont des mots innocents
Le mot chaleur le mot confiance
Amour justice et le mot liberté
Le mot enfant et le mot gentillesse
Et certains noms de fleurs et certains noms de fruits
Le mot courage et le mot découvrir
Et le mot frère et le mot camarade
Et certains noms de pays de villages
Et certains noms de femmes et d’amies
Ajoutons-y Péri
Péri est mort pour ce qui nous fait vivre
Tutoyons-le sa poitrine est trouée
Mais grâce à lui nous nous connaissons mieux

Tutoyons-nous son espoir est vivant.

Paul Éluard

Soixante-dix ans plus tard, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Une marée-chaussée de plus en plus militarisée, aux ordres d’un pouvoir empêtré dans ses conflits d’intérêt, fait usage de moyens disproportionnés pour défendre le pré carré d’une poignée de producteurs de maïs assoiffés qui vendraient leur mère pour un verre d’eau… Oui, à nouveau, un homme est mort. Sacrifié sur l’autel du productivisme en défendant quelques arpents de bois face aux appétits féroces d’industriels agricoles qui n’ont plus de paysans que la caricature. Un homme est mort et je suis en colère. Allez, portez vous bien et à demain peut-être.

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Les Chinois sont des hommes comme les autres
Maxime VIVAS
Zheng Ruolin (Ruolin est le prénom) publie chez Denoël un livre délicieux et malicieux : « Les Chinois sont des hommes comme les autres ». L’auteur vit en France depuis une vingtaine d’années. Son père, récemment décédé, était un intellectuel Chinois célèbre dans son pays et un traducteur d’auteurs français (dont Balzac). Il avait subi la rigueur de la terrible époque de la Révolution culturelle à l’époque de Mao. Voici ce que dit le quatrième de couverture du livre de ZhengRuolin : (…)
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"La vérité, c’est que le gouvernement ne peut construire une prison qui soit pire que celle qui consisterait à trahir ma conscience ou mes principes."

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