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Il y a 50 ans : la France écrasait un coup d’État dans une de ses ex-colonies africaines

Photo : Jean-Hilaire Aubame

Le 19 février 1964, les soldats français écrasèrent un coup d’Etat dans l’ex-colonie du Gabon, un jour après que le gouvernement de son allié proche, Léon M’ba, était renversé sans faire un seul mort. Au moins 18 Gabonais furent tués et 40 autres blessés par l’attaque française. M’ba venait de dissoudre le Parlement et avait interdit aux politiciens de l’opposition de se présenter aux prochaines élections législatives.

Ce coup d’Etat eut lieu à Libreville, capitale du Gabon, le 18 février, mené par un groupe d’officiers qui annoncèrent avoir formé un « conseil révolutionnaire. » Ils proclamèrent président le principal rival de M’ba, Jean-Hilaire Aubame. Aubame était favorable à une « africanisation » plus rapide, éliminant les conseillers français des positions d’autorité, et manifestait un intérêt de pure forme au « socialisme. » Immédiatement, les troupes françaises furent envoyées au Gabon depuis le Sénégal et le Congo voisins, également d’anciennes colonies françaises. Ces renforts rejoignirent une garnison française de 150 soldats au Gabon, pays qui faisait auparavant partie de l’Afrique équatoriale française. Ce fut plus que suffisant pour venir à bout de la maigre armée gabonaise d’environs 400 soldats.

Officiers des armées française et gabonaise

Le gouvernement de Charles De Gaulle affirma avoir agi en conformité avec un pacte signé avec le Gabon, M’ba était obstinément pro-français, et s’était en fait opposé à l’indépendance du Gabon. Le véritable objectif était de protéger les intérêts économiques de la France, dont d’importants gisements pétroliers en mer, des gisements de manganèse considérés à l’époque comme parmi les plus importants au monde, et du bois. L’impérialisme français cherchait également à faire un exemple du Gabon à l’attention de ses autres ex-colonies, et à regagner une certaine « crédibilité » après ses défaites humiliantes en Algérie et au Vietnam.

Depuis décembre 1962, des coups d’Etat ou tentatives de coup d’Etat s’étaient produits dans de nombreuses colonies françaises : le Sénégal, le Togo, la Côte d’ivoire, la République du Congo, et le Dahomey [actuel Bénin]. Des coups d’Etat et des troubles avaient également eu lieu dans les anciennes colonies britanniques du Kenya, la Tanganyika et le Zanzibar [Tanzanie actuelle], l’Ouganda, et le Ghana (ou le président Kwame Nkrumah survécut à cinq tentatives d’assassinat depuis 1962), pendant que l’Éthiopie et la Somalie étaient impliquées dans des escarmouches frontalières et qu’au Congo belge [Zaïre puis renommé République démocratique du Congo], le régime pro-occidental établi après le meurtre de Patrice Lumumba commis avec l’aval de la CIA en 1961, était engagé dans une guerre contre-insurrectionnelle. Tel était l’état de l’« indépendance » en Afrique sub-saharienne en 1964.

« Bien sûr que les coups d’Etat sont illégaux, » commenta un membre de l’opposition gabonaise. « Mais peut-ont parler de liberté pour un pays, quand une puissance étrangère est le seul arbitre pour décider si un coup d’Etat est populaire ou ne l’est pas ? »

wsws.org

»» http://www.wsws.org/fr/articles/2014/fev2014/ecra-f20.shtml
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Washington contre Cuba.
Salim LAMRANI
WASHINGTON CONTRE CUBA - L’affaire des Cinq. Un demi-siècle de terrorisme, dirigé par Salim Lamrani. Edition le temps des cerises Textes de : Howard Zinn, Noam Chomsky, William Blum, Michael Parenti, Piero Gleijeses, Ignacio Ramonet, Leonard Weinglass, Wayne S. Smith, Saul Landau, Michael Steven Smith, James Petras, Jitendra Sharma, Ricardo Alarcon, Gianni Mina, Nadine Gordimer. « Les Etats-Unis n’ont jamais annexé Cuba, mais ils en ont fait une colonie virtuelle jusqu’à ce que, en (…)
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"De toutes les ironies exprimées par la politique étrangère américaine, notre position vis-à -vis de Cuba est la plus paradoxale. Une forte dégradation de la situation économique a provoqué une poussée du nombre de Cubains entrant illégalement aux Etats-Unis.

Nous faisons tout ce que nous pouvons pour détériorer la situation économique et ainsi accroître le flux. Nous encourageons également cet exode en accordant aux Cubains, qui arrivent illégalement ou qui s’approchent par voie de mer, un statut de résident et une assistance pour s’installer.

Dans le même temps, nous n’avons pas respecté les quotas de visas pour les Cubains désireux d’immigrer aux Etats-Unis [...] quand Castro tente d’empêcher des cubains malheureux de quitter leur pays infortuné, nous l’accusons de violer des droits de l’homme. Mais quand il menace d’ouvrir grand les portes si nous continuons à accueillir sans limites des cubains sans visas - y compris ceux qui ont commis des actes de violence pour aboutir à leurs fins - nous brandissons des menaces imprécises mais aux conséquences terribles. "

Jay Taylor, responsable de la section des intérêts américains à Cuba entre 1987 et 1990, in "Playing into Castro’s hands", the Guardian, Londres, 9 août 1994.

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