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À qui profite le crime ?

Yasser Arafat n’est pas mort de vieillesse ou de maladie. Comme les grands révolutionnaires qui ont incarné, y compris dans leurs défauts très humains, les aspirations des opprimés, il a été assassiné. Il voulait être un chahid, une enquête scientifique est en train de confirmer qu’il est mort en combattant.

Beaucoup de Palestiniens le disaient depuis longtemps avec la conviction forte qu’il était, malgré sa disponibilité au compromis, le grand obstacle à la « liquidation » de la cause.
Cette conviction, les expertises russes et suisses viennent de l’étayer de manière raisonnable. Le président palestinien a été empoisonné au polonium, une substance réservée à quelques États dont Israël. « Nos résultats soutiennent raisonnablement la thèse de l’empoisonnement », a résumé jeudi le Dr François Bochud, directeur de l’Institut de radiophysique appliquée de Lausanne, un des auteurs du rapport suisse.

Le président de la commission d’enquête palestinienne sur la mort de Yasser Arafat, Tawfiq Tiraoui, a enfoncé une porte ouverte en déclarant qu’Israël était le « principal et unique suspect de l’assassinat » de Yassar Arafat. Les responsables israéliens avaient exprimé publiquement et à maintes reprises leur volonté de le « liquider » et cela équivaut signature.

Les démentis d’Israël sont prévisibles et pas crédibles. Par contre, l’insistance de Tiraoui à faire d’Israël « le principal et unique suspect » semble trop lourde. Comme s’il s’agissait d’évacuer le grand sujet qui fâche, à savoir que l’empoisonnement a probablement été réalisé par des mains palestiniennes.
Certains dirigeants palestiniens accusent même l’entourage de l’ancien chef du Fath. Les Palestiniens n’étant pas amnésiques n’oublient pas que Yasser Arafat était devenu pour certains dirigeants celui qui entrave la « solution » par sa seule « existence », par son « entêtement » à s’accrocher aux fondamentaux de la cause palestinienne.
Par son souci exacerbé d’éviter que les clivages politiques et idéologiques entre Palestiniens ne se transforment en division et affrontements. L’homme avait pris le risque d’Oslo mais ne renonçait pas à la résistance. Même quand le piège s’est refermé sur lui dans une mouqataa assiégée par les chars de l’occupant, il est resté sans concession sur ce qu’il considère les fondamentaux.

Israël avait évidemment toutes les raisons du monde pour l’éliminer. mais des palestiniens ambitieux, appâtés ou tout simplement naïfs se sont laissé également convaincre que Yasser Arafat était un obstacle.
Sa mort a affecté le moral des palestiniens, l’alternative en termes de leadership s’appelait Marwan Barghouti et il est en prison.
Sa liquidation a permis aux négociateurs du vent de mener la barque et d’engager les palestiniens dans un cul-de-sac où ils donnaient sans rien recevoir en contrepartie. Elle a surtout permis à certains aventuriers d’engager de manière insouciante une guerre civile inter-palestinienne à Ghaza.
Le crime a bien profite à Israël, mais cela n’en fait pas l’unique suspect, et cela doit hanter bien des consciences.

M. Saadoune

»» http://www.lequotidien-oran.com/
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P.Barnevick, ancien président de la multinationale ABB.

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