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Le message de Rohani au monde : la force tranquille sans ambiguïté

« Œuvrez à ce que le bien gagne le monde, à ce que le froid de l’hiver cède la place à la douceur du printemps. » Ferdosi, grand poète iranien.

À bien des égards, le discours de Rohani a perturbé les scénarios en cours et de fait, les pays occidentaux sont amenés, malgré les réticences d’Israël, à réévaluer leur relation avec l’Iran. Les pays européens se sont bousculés pour rencontrer le président iranien. Cependant, le message de Rohani envers les États-Unis est celui qui suscite le plus d’espoir.

Le discours du président Rohani

Une dizaine de phrases choc ont émaillé le discours du président Rohani à la tribune des Nations Unies. Nous les rapportons in extenso :

« Oui à la paix, non à la guerre. Généraliser les valeurs occidentales en tant que valeurs mondiales contredit l’honneur humain. Le changement extra-régional des régimes politiques est très dangereux. Ceux qui menacent l’Iran, sont eux-mêmes une menace à la paix et la sécurité. Ce qui arrive au peuple opprimé palestinien est une violence structurale. La crise syrienne n’a pas d’issue militaire. L’usage d’armes chimiques est interdit. L’utilisation des drones contre les civils, condamnée. Les sanctions injustes, manifestation de la violence et du bellicisme. Les sanctions nuisent à ceux qui les décident. Le monde est excédé par la guerre, la violence et l’extrémisme. L’Iran est une puissance régionale. Il n’existe pas des solutions radicales aux crises mondiales. Il n’existe pas des solutions radicales aux crises mondiales. La RII insiste sur le respect de ses droits. Si Washington le souhaite, il est possible de gérer les divergences. La paix est à notre portée. La modération est l’avenir de notre monde. »

Ce discours, c’est celui de la force tranquille. Sur tous les sujets, le ton est mesuré, l’appel récurrent à la tolérance à l’empathie et à la nécessité d’éviter la violence. Le ton est ferme concernant le droit au nucléaire civil. [1] et [2]

Soixante ans de relations tumultueuses avec les États-Unis d’Amérique

Pour l’histoire récente, les États-Unis et l’Iran du shah étaient les meilleurs amis du monde mais avant, souvenons-nous de l’« Opération Ajax ». On apprend que Washington vient de confirmer, enfin, que la CIA avait orchestré le coup d’État qui a renversé le Premier ministre iranien Mohamed Mosssadegh le 18 août 1953, après qu’il eut nationalisé le pétrole du pays.
« Pourtant, avec ses quelque 80 millions d’habitants et ses ressources pétrolières, l’Iran reste pour les États-Unis une grande puissance régionale incontournable. En 1951, le Parlement iranien vote la nationalisation de l’industrie pétrolière, dont l’intérêt économique et stratégique est de plus en plus important, et notamment l’Anglo-Iranian Oil Company, propriété des Britanniques. Dans la foulée, le nationaliste Mohamed Mossadegh est élu démocratiquement et devient Premier ministre. En 1953, la CIA lance l’« Opération Ajax », en soutien au coup d’État militaire qui renverse le gouvernement de Mossadegh. La monarchie est rétablie » . [3]

« Par la suite, en 1955, dans un contexte de guerre froide, l’Iran s’allie aux États-Unis. Téhéran rejoint ainsi le Pakistan et le Royaume-Uni au sein du « pacte de Bagdad ». Le Traité d’Organisation du Moyen-Orient, plus communément appelé Pacte de Bagdad, a été signé le 24 février 1955 par l’Irak, la Turquie, le Pakistan, l’Iran et le Royaume-Uni. (...) Le soutien américain au shah Reza Pahlavi n’a pas suffi. Le président Carter a bien tenté de faire évoluer le régime mais c’était trop tard. Le 1er février 1979, l’ayatollah Khomeini arrive à Téhéran. Désormais pour Téhéran, les États-Unis représentent le mal absolu. (...)
Le 4 novembre, des manifestants envahissent l’ambassade et prennent en otage quelques 50 personnes. Pour la majorité d’entre elles, la captivité va durer 444 jours. En avril 1980, Washington rompt les relations diplomatiques.
La Chambre des représentants américains a voté début août 2013 de nouvelles sanctions contre l’Iran, à quelques jours de l’entrée en fonction du nouveau président, Hassan Rouhani. (...)

Sur le nucléaire, les premières sanctions sont tombées en 2006 avec une résolution de l’ONU.
Résultat, les États-Unis ont mis sous embargo les investissements dans les domaines énergétiques. Depuis, les résolutions du Conseil de sécurité se sont multipliées. Le dossier du nucléaire iranien est mis en avant par Israël qui a menacé à plusieurs reprises d’intervenir militairement. Le président Obama s’est montré plus prudent sur la question, privilégiant les discussions. « Depuis l’élection de Rohani le 14 juin, les signaux envoyés par l’Iran ont été très positifs. Parmi ces signaux, l’ancien ambassadeur de la République islamique d’Iran aux Nations-Unies, Javad Zarif, a été nommé au poste de ministre des Affaires étrangères par le président Rohani. Zarif a eu son doctorat aux États- Unis. » [4]

Le désir de Rohani de dénucléariser le Moyen-Orient

« Tant que les armes nucléaires existent, le risque de leur utilisation et la menace de leur prolifération persistent », a déclaré M. Rohani, lors d’une réunion des pays non alignés, en marge de l’assemblée générale des Nations Unies. « Israël, seul dans la région qui ne soit pas partie du Traité de non-prolifération nucléaire, devrait le faire sans délai supplémentaire », a-t-il poursuivi. « Une question de mois, pas d’années. » M. Rohani a cependant affirmé sa volonté d’arriver à une solution rapide dans le dossier nucléaire. Dans une interview au Washington Post, il a évoqué un calendrier de « trois mois ». Six mois seraient « encore bons », mais cela devrait être une question de « mois, pas d’années », a-t-il dit. « Mon gouvernement a tout pouvoir pour conclure les pourparlers sur le nucléaire », a-t-il insisté. L’Iran veut que ses « droits nucléaires » soient reconnus, notamment celui de l’enrichissement d’uranium sur son sol, et promet en échange une « totale transparence » sur ses activités, a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a entamé jeudi 26 septembre 2013, une rencontre sans précédent à New York avec ses homologues des grandes puissances, dont les États-Unis, sur le dossier nucléaire iranien. C’était la première fois que le ministre iranien des Affaires étrangères et son homologue américain John Kerry se retrouvaient autour d’une même table pour aborder le programme nucléaire iranien que les Occidentaux soupçonnent de cacher un volet militaire. La rencontre de jeudi visait à rappeler à l’Iran qu’il y a « une offre sur la table », issue de la dernière réunion d’Almaty, au Kazakhstan, en avril. [5]

L’Empire perse et les juifs dans l’histoire

Le moins que l’on puisse écrire est qu’Israël n’est pas reconnaissante envers l’Iran des Perses et de Darius. Nous lisons dans l’encyclopédie Wikipédia :
« La communauté juive en Iran est parmi les plus anciennes du monde ; ses membres descendent des juifs qui sont restés dans la région après l’exil en Babylone, quand les souverains achéménides du premier Empire perse ont permis aux juifs de retourner à Jérusalem. Le Deuxième livre des Rois, dans les versets (17,6 ;18 ;9-12), situe en 622 av J.-C. l’exil de la minorité juive, de Babylone vers l’Empire Mède, par le roi Assurbanipal. Plus tard, Cyrus II, laissera les juifs retourner à Jérusalem. Les juifs d’Ispahan, de même que ceux de Médie, ont une tradition orale qui les rattache à l’exil de Babylone. L’Empire iranien, créé par Cyrus II (dit Cyrus le Grand) dura plus de mille ans, puis succomba à la conquête arabe en 642 ap. J-C. (...) Les juifs accueillirent favorablement les Arabes qui prirent Ispahan en 642. Certains se convertirent à l’islam. Mais la majorité conserva son identité, l’islam tolérant à l’époque le judaïsme. De par le statut de dhimmi, ils s’engagèrent à payer l’impôt de capitation Jizya, qui fut historiquement institué auparavant dans l’Empire byzantin ». [6]

Le désarroi israélien

Pour la première fois, les stratèges israéliens n’ont pas apparemment trouvé la parade à la parole désarmée de Rohani qui a du même coup enlevé le fond de commerce et le brouillard mis en place par Israël au nom de sa sécurité pour diaboliser l’Iran, le casser éventuellement et donner un enterrement de première classe à la cause palestinienne malgré le délire de Abbas qui annonce une fois de plus qu’il « exhorte » la communauté internationale à proclamer un État palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem comme capitale.

« Déterminé à marquer la transition avec son prédécesseur, Hassan Rohani a reconnu et condamné les crimes nazis commis envers les juifs durant la Seconde Guerre mondiale ».
Melty.fr vous en dit plus...
Le nouveau président iranien a pris le contre-pied de son prédécesseur Mahmoud Ahmadinejad en reconnaissant et condamnant « les crimes que les nazis ont commis envers les juifs ».
« (...) le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahu qui s’en ´´fout des Palestiniens et du droit international´´ reste très prudent à l’égard de l’Iran, qualifiant l’intervention de Rohani comme étant « cynique » et « hypocrite » et traduisant « exactement la stratégie iranienne qui consiste à parler et à gagner du temps pour faire progresser ses capacités à se doter d’armes nucléaires. » [7]

Israël, en première ligne contre le programme nucléaire de Téhéran, risque de se retrouver isolé dans une communauté internationale réceptive au ton beaucoup plus conciliant adopté par le nouveau président iranien Hassan Rohani, (...) « La diplomatie du sourire de Rohani a atteint son but et Israël est désormais menacé d’isolement », a estimé mercredi le commentateur politique de la radio publique Chico Menache. Selon le quotidien Yédiot Aharonot, le Premier ministre va tenter de « minimiser les différences entre Rohani et Ahmadinejad en soulignant que le président actuel aspire aux mêmes objectifs : détruire Israël et attaquer l’ensemble du monde occidental ». [8]

La géopolitique du Moyen-Orient : l’Iran acteur majeur

Pour rappel le Conseil de sécurité de l’ONU a voté six résolutions, dont quatre assorties de sanctions, pour contraindre Téhéran à suspendre certaines activités nucléaires. Elles ont été renforcées par un embargo financier et pétrolier des États-Unis et de l’Union européenne. ´´Au lieu de cette voie, ils (les Occidentaux) doivent en choisir une autre qui soit basée sur l’interaction, la négociation et l’entente´´, a-t-il dit » [9]

De quel côté que l’on prenne le problème l’Iran est incontournable si l’on veut stabiliser le Moyen-Orient et l’Extrême-Orient. L’Iran peut contribuer à stabiliser l’Afghanistan, elle est essentielle en Irak pour garantir la paix entre sunnites et chiite. Nous avons eu son rôle central en Syrie et au Liban avec le hezboallah. L’Iran ayant les moyens de se défendre n’est pas intéressé par la bombe, elle mise sur le futur, les nouvelles technologies ; n’a-t-elle pas envoyé plusieurs satellites dans l’espace et même une capsule de vie ? N’a-t-elle pas produit ses propres avions et missiles et surtout, exploit majeur, elle a pu prendre les commandes d’un drone américain espion, de dernière génération « reaper » en le faisant atterrir sans encombre. Selon ces chercheurs, les États-Unis pourraient avoir besoin d’un régime iranien plus coopératif pour des raisons qui ne sont pas toutes liées au programme nucléaire de ce pays. « Une percée diplomatique avec l’Iran pourrait permettre de mettre terme au désordre qui règne au Moyen-Orient », souligne Uzi Rabi, en ajoutant que l’Iran « profite de la saga syrienne ». [10]

Le vrai danger : la capacité de nuisance de l’Arabie Saoudite

Dans son discours d’investiture, le président Rohani avait parlé aussi de la nécessité d’un rapprochement avec les autres pays musulmans. Ce n’est apparemment pas l’avis des Saoudiens qui font tout ce qu’ils peuvent pour imposer, avec leur pétrodollars, sous l’œil bienveillant, un Ordre visant à amoindrir le poids de l’Iran. Riyadh a également pesé de tout son poids pour soutenir le coup d’État militaire en Égypte, commençant par y applaudir, avant de se co-fendre, avec d’autres États du Golfe, dont les Émirats, d’un chèque de douze milliards de dollars, comme « aide au changement ! » (...)

Nul besoin d’effort intellectuel pour comprendre le positionnement de l’Arabie Saoudite, pour qui l’Iran chiite et les Frères musulmans constituent un péril mortel. Et, tout comme elle s’en est pris aux Frères musulmans en Égypte, Riyadh ne cache pas ses ambitions de formater la révolution syrienne, pour miner l’emprise iranienne dans la région.
Loin de cet inextricable embrouillamini, plusieurs événements ont secoué la légendaire léthargie diplomatique de Riyadh et poussé l’Arabie à faire basculer la géopolitique régionale en faveur de ses intérêts stratégiques : l’élection en Iran, de Hassan Rohani, un pragmatique qui ne cache pas le désir de normaliser les relations de son pays avec l’Occident, l’alignement du Hezbollah sur Téhéran, à propos de la question syrienne, avec le risque accru de renforcement du « Croissant chiite » et l’arrivée au pouvoir, par les urnes, des islamistes apparentés aux « Frères musulmans », en Tunisie et en Égypte, au détriment des courants salafistes d’obédience saoudienne. Si ces trois événements inquiètent, à coup sûr, le pouvoir saoudien, c’est dans la guerre de succession qui fait rage dans les arcanes du Palais qu’il faut chercher l’essentiel de sa soudaine hyperactivité. (...)

Le prince Bandar qui n’ignore rien de ce postulat est déterminé à user de toute son influence, pour entraîner les Américains dans la guerre en Syrie, tout comme il l’avait fait pour l’Irak du temps de la maladie du roi Fahd Bin Abdelaziz, convainquant ce dernier de la prétendue existence « d’armes de destruction massives, aux mains de Saddam Hussein (...) ». [11]
« L’intolérance, déclare le président Rohani, est le plus grand défi auquel fait face notre monde d’aujourd’hui. Il faut cultiver la tolérance à la lumière des pensées religieuses, des convictions culturelles et des solutions politiques.
Il ne faut pas seulement tolérer les autres, il faut travailler avec les autres. »

Au verset 105 de la sourate XXI, les Prophètes et dans la droite ligne de ce que propose le président Rohani, on peut adjoindre cet appel à la concorde, le verset suivant de la Bible, Esaie (2:4 ; Psaume 46:9) :

´´Et ils devront forger leurs épées en socs de charrue et leurs lances en cisailles à émonder.
Une nation ne lèvera pas l’épée contre une nation, et ils n’apprendront plus la guerre.´´

Plus de guerre ni de violence. Allons vers un monde sans bombe nucléaire et autre :
« Œuvrez, déclare Rohani, à ce que le bien gagne le monde, à ce que le froid de l’hiver cède la place à la douceur du printemps ». Ainsi soit-il !

Pr Chems Eddine Chitour

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COMMENTAIRES  

30/09/2013 14:23 par Dwaabala

Après le holà sur l’intervention directe en Syrie, ce discours est le deuxième évènement marquant pour les forces anti-impérialistes.

30/09/2013 14:37 par AF30

Ce n’est pas parce que les USA sont ce qu’ils sont pour le malheur de la majorité de sa population et celui de beaucoup de peuples dans le monde, ce n’est pas parce que Israël a une politique indéfendable qu’il faudrait par un naïf contre-point faire de ce monsieur et de son régime des parangons politiques.
Evidemment oui à la paix et non à la guerre ( d’ailleurs même ceux qui sont pour la guerre affirment la même chose. le fameux la guerre c’est la paix ) encore faut-il que de telles vertueuses affirmations soient mises en pratique dans son pays (http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/10/23/le-nombre-des-executions-en-iran-demeure-eleve_1779427_3218.html).
Quant à la théocratie......

30/09/2013 16:23 par Dwaabala

Sans aucune portée politique, comme ce que l’on dit à sa compagne à une table de bistrot : regarde la tête de ce type, on jurerait Patrick Le Hyaric, le directeur de L’Huma ! Avec la barbe et le turban bien sûr.

30/09/2013 16:27 par Eric

Bonjour

ça s’adresse au commentaire de dessus
c’est le retour du NINI :) .
Ensuite prendre comme référence le Monde, un solide journal de propagande, ça ne va pas émouvoir beaucoup de gens de LGS qui sont habitués à d’autres infos que celle de journal à grand tirage, pratique pour allumer le feu :)
Eric Colonna

30/09/2013 18:21 par Dédé

Observons au passage que ça n’a rien de très étonnant ni de très neuf que l’Iran tienne un discours pacifique, il doit falloir remonter 3 siècles en gros pour voir ce pays impliqué dans une guerre de sa faute !

D’autre part ses prédécesseurs n’ont jamais menacé personne, il ont juste parlé de se défendre si on les attaquait, nance ! Et vu que certains ne cessent de les menacer depuis 30 ans on peut le comprendre..........................

30/09/2013 18:49 par latitude zero

Ce qui se passe actuellement avec la Syrie , l’Iran et Obama me fait doucement sourire , d’un coté voilà Obama obligé de faire machine arrière en Syrie sur les armes chimiques par un de ces retournements diplomatiques initié par la Russie et sur une gaffe de J.Kerry, de l’autre voilà Obama de nouveau obligé d’en rabattre avec l’Iran.

Ce qui m’amuse c’est qu’en réalité les armes chimiques Syriennes et atomiques Iraniennes n’intéressent absolument pas Obama et ses maîtres, ces 2 affaires n’étant que des prétextes à jeter aux opinions internationales.
La première pour justifier les bombardements en Syrie en vue de virer Bachar Al Assad et livrer ce pays au « chaos constructeur » , la deuxième n’étant qu’une préparation de l’opinion US et internationale pour les futures interventions en Iran.
Pour une fois leur splendide hypocrisie se retourne contre eux et leur agenda !
Dur la vie des néo-cons US ! Contraints de faire semblant de négocier et de discuter sur des faits dont ils se foutent royalement !

30/09/2013 19:17 par AF30

à Eric
Mon commentaire ne veut surtout pas emprunter aux discours sans cesse rebattus du tous pareils qui est, bien évidemment, l’acceptation implicite de l’état actuel des choses. Pour ce qui concerne le journal le Monde, y’a longtemps, très longtemps que je ne le lis plus sans doute vers les années 80 ( de mémoire ), comme d’ailleurs Libé et tant d’autres. Quant aux info. télé, j’en ai fait là aussi, depuis 1 dizaine d’années, le deuil.
Pour revenir à l’article il me semble qu’il y a de part le monde ou dans des projets politiques d’autres modèles que celui là. Il faut souhaiter que l’alternative au capitalisme US ne se limite pas à l’exemple iranien. Putain ça serait triste.

30/09/2013 22:26 par Libre Plume

Théocratie et libertés ne font pas bon ménage. Alors, le discours est beau mais franchement cela pourrait bien n’être que des mots.
De quel espoir parlez-vous Mr Chitour ?
L’espoir n’est pas dans une culture de la consommation, de l’argent et du paraître véhiculée par un capitalisme exacerbé en occident, mais il n’est pas plus dans un état théocratique flirtant régulièrement avec l’intégrisme religieux (enfin, l’Iran s’ouvre au monde petit à petit, mais c’est pas gagné quand même).
L’article reste intéressant mais présenter ce discours comme un espoir pour le monde ... là, difficile d’adhérer.
Cordialement

30/09/2013 22:43 par Quidam

latitude zero

"(...) Ce qui m’amuse c’est qu’en réalité les armes [...] atomiques Iraniennes n’intéressent absolument pas Obama et ses maîtres, ces 2 affaires n’étant que des prétextes à jeter aux opinions internationales. (...)"

Quelles armes atomiques iraniennes ? L’Iran est sous le contrôle de l’AEIA comme tous les pays signataires & tout le monde sait qu’ils n’en ont pas primo, & qu’ils ne veulent pas s’en doter, ayant à maintes reprises même expliqué pour quelles raisons. (Impossibilité de s’en servir, coût prohibitif, risques d’accidents +++ & incompatibilité éthique avec leur religion & leurs valeurs)

Rappelons-nous au passage que l’Iran c’est une des plus anciennes civilisations de la planète ! L’Occident peut aller se rhabiller à côté ! :-)

30/09/2013 22:58 par Antar

En effet AF30, ça serait triste… J’aurai aimé un Fidel Castro à la place de Hassan Rouhani, et un État progressiste et laïque à la place d’une théocratie en Iran. Mais bon, les choses étant ce qu’elles sont, on a donc 2 choix : soit on s’enferme dans le discours du Ni Ni et on continue à hurler avec les loups (du Monde ou autres torchons propagandistes), soit on se résout à soutenir la résistance des Iraniens (et pas seulement des Gouvernants) et espérer l’émergence rapide d’un monde multipolaire avec la Russie et la Chine (même si on préfère d’autres figures politiques que Poutine et Xi Jinping). C’est la seule option qui existe à court terme pour freiner l’arrogante avalanche néolibérale qui risque de nous emporter tous.

01/10/2013 00:48 par latitude zero

Quidam,

Quelles armes atomiques iraniennes ?

Complètement d’accord , dans la précipitation je me suis très mal exprimé, je voulais dire les soi-disant velléités de l’Iran de se doter de l’arme nucléaire.

D’accord aussi pour le reste de ton commentaire .

01/10/2013 10:12 par babelouest

Ajoutons aussi que le fait de mettre en avant un discours enfin raisonnable face aux sanglantes philippiques occidentales, sera la meilleure façon pour faire entrer par la grande porte l’Iran dans le concert des nations : cela permettra certainement, par ricochet d’adoucir la théocratie qui règne là-bas, pourtant moins contraignante que celle de l’Arabie Saoudite, mais dont on parle plus.

01/10/2013 12:14 par Quidam

Les Iraniens sont assez grands pour choisir LEUR système politique, je ne vois pas bien ce que des Occidentaux auraient à y redire, en 1979 ils ont choisi, ça ne regarde qu’eux !

Si la prétendue "gauche" se met à reprendre les travers des "civilisateurs" les plus réactionnaires, où va-t-on ? :-(

01/10/2013 22:55 par Mohsen

@Quidam
"en 1979 ils ont choisi " . Vraiment ?!

"Ils" et "elles" aussi, ont été poussés "un peu" ......quand même !, et, bon nombre d’entre les "ils" et "elles" ont été poussés brutalement vers la guillotine du "bon" docteur Guillotin, ce "rasoir républicain" symbole de cette Terreur institutionnalisée par les Robespierre et les Lazare Carnot membres du fameux Comité révolutionnaire.

Le génocide franco-français de la Vendée en 1793 (175.000 morts), les noyades de Nantes, les horreurs du bagne de Toulon, les massacres de Lyon, de la prison de Vincennes, les fosses communes de Montparnasse et les deux autres du jardin de Picpus (1306 guillotinés, toutes conditions de sexe, d’âge et de statut social confondues) et bien d’autres méfaits révolutionnaires, restent à jamais une tâche noire que, ni la vérité officielle, menteuse et honteuse, ni les commémorations somptueuses de 2009 ne parviendront à effacer des pages de l’histoire de France.

" Le mot terrorisme est une invention bien française, sémantiquement, linguistiquement à partir de la Terreur de la Révolution française. Cette Révolution a inventé la Terreur et elle a apporté au monde non seulement le terrorisme mais aussi le mot terrorisme . Le terme même de "Terrorisme" est rentré dans les langues modernes à partir de 1793, à partir de la terreur française. Et lorsqu’aujourd’hui on critique "Al-Quaida", il faut se dire que le terrorisme d’"Al-Quaîda" a, si je puis dire, linguistiquement et sémantiquement une origine en France en 1793. ( La Révolution - rupture culturelle -, conférence prononcée par le philosophe Jean-François Mattei à Marseille le 21 janvier 2008 ).

Si, ce que j’écris peut heurter les croyances de quelques-uns, là n’est pas mon intention qui reste uniquement de coller aux faits&documents (disponibles), rien que les faits&documents.

02/10/2013 02:45 par erwin

L’Empire iranien, créé par Cyrus II (dit Cyrus le Grand) dura plus de mille ans, puis succomba à la conquête arabe en 642 ap. J-C. (...)

Euh oui mais là non !

330 av. J.-C., conquête par Alexandre le Sanguinaire (quoi c’est pas çà son petit nom ?), puis l’empire Séleucide (Séleucos, diadoque d’Alex, et ses descendants, donc pas si iraniens que çà, même si Séleucos a épousé une iranienne) jusqu’au Ier siècle av. J.-C., puis les Parthes qui prennent progressivement le dessus, puis les Sassanides.

Donc au temps pour l’empire millénaire de Cyrus le Bourrin (décidément, les surnoms et moi...). Il y eut plutôt une succession d’empires bien différents, tant par leur assise géographique que par leur caractère "iranien".

Çà n’enlève rien (ou si peu) à la démonstration de l’auteur et au fait que les juifs, au vu de l’histoire, ont de meilleures raisons de se méfier des occidentaux que des Iraniens et autres musulmans (l’exemple de la "Reconquista" est atrocement parlant à ce sujet).

02/10/2013 11:20 par Dwaabala

@ Mohsen
Il y a au moins deux façons bien distinctes de lire l’histoire : l’une qui fait la comptabilité des victimes et s’en tient là, le point de vue moral, et l’autre qui étudie les forces en jeu et ce qu’elles représente pour l’avenir de la société, le point de vue proprement historique.

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