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Le Talon de Fer - Jack London

C’est en lisant Le Talon de fer, ouvrage rédigé par Jack London en 1908, que deux extraits de ce livre ont fait une puissante impression chez moi et ont particulièrement retenu mon attention car me semblant avoir une résonance évidente avec le contexte actuel.

Le Talon de fer décrit une révolution socialiste qui serait arrivée entre 1910 et 1920, et analysée par un observateur du XXIVème siècle. London relate le développement de la classe ouvrière américaine et ses combats contre l’oligarchie, à travers le point de vue d’Avis, jeune fille de famille riche devenue amoureuse d’Ernest Everhard, un socialiste qui prend la tête des révoltés. Cette révolution est suivie d’une répression impitoyable, rationnelle et standardisée, permise par les moyens avancés des États-Unis et par l’alliance entre capitalistes et aristocrates du syndicalisme. La révolution armée est présentée comme le remède à la misère sociale atroce provoquée par le capitalisme. En voici deux extraits montrant la clairvoyance de Jack London :

L’ANALYSE D’ERNEST EVERHARD :

« Je voudrais vous faire partager une impression qui se forme lentement dans mon esprit. Jamais, dans l’histoire du monde, la société ne s’est trouvée emportée dans un flux aussi terrible qu’à l’heure actuelle. Les rapides modifications de notre système industriel en entraînent de non moins promptes dans toute la structure religieuse, politique et sociale. Une révolution invisible et formidable est en train de s’accomplir dans les fibres intimes de notre société. On ne peut sentir que vaguement ces choses-là : mais elles sont dans l’air, en ce moment même. On pressent l’apparition de quelque chose de vaste et d’effrayant. Mon esprit se refuse à prévoir sous quelle forme cette menace va se cristalliser. Une ombre colossale et menaçante commence dès maintenant à se projeter sur le pays. Appelez cela l’ombre d’une oligarchie, si vous voulez : c’est la définition la plus approximative que j’ose en donner. »

UN POINT DE VUE SUR LA GUERRE :

« L’oligarchie voulait la guerre avec l’Allemagne pour une douzaine de raisons. Elle avait beaucoup à gagner à la jonglerie d’évènements qui susciterait une mêlée pareille, à la redistribution des cartes internationales et à la conclusion de nouveaux traités et alliances. En outre, la période d’hostilité devait consommer une masse d’excédents nationaux, réduire les armées de chômeurs qui menaçaient tous les pays, et donner à l’oligarchie le temps de respirer, de mûrir ses plans et de les réaliser. Un conflit de ce genre la mettrait virtuellement en possession d’un marché mondial. Elle lui fournirait une vaste armée permanente qu’il ne serait plus nécessaire de licencier désormais. Enfin, dans l’esprit du peuple, la devise « Amérique contre Allemagne » remplacerait celle de « socialisme contre oligarchie ».

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Titre original : What’s the matter with Kansas ? (2004, 2005, 2007) Traduit de l’anglais par Frédéric Cotton Nouvelle édition. Première parution française dans la collection « Contre-feux » (Agone, 2008) À la fin des années 1960, la concurrence internationale et la peur du déclassement transforment un populisme de gauche (rooseveltien, conquérant, égalitaire) en un « populisme » de droite faisant son miel de la crainte de millions d’ouvriers et d’employés d’être rattrapés par plus (…)
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Que ce soit bien clair : nous avons commis des erreurs, évidemment. Et nous en commettrons d’autres. Mais je peux te dire une chose : jamais nous n’abandonnerons le combat pour un monde meilleur, jamais nous ne baisserons la garde devant l’Empire, jamais nous ne sacrifierons le peuple au profit d’une minorité. Tout ce que nous avons fait, nous l’avons fait non seulement pour nous, mais aussi pour l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, les générations futures. Nous avons fait tout ce que nous avons pu, et parfois plus, sans rien demander en échange. Rien. Jamais. Alors tu peux dire à tes amis "de gauche" en Europe que leurs critiques ne nous concernent pas, ne nous touchent pas, ne nous impressionnent pas. Nous, nous avons fait une révolution. C’est quoi leur légitimité à ces gens-là, tu peux me le dire ? Qu’ils fassent une révolution chez eux pour commencer. Oh, pas forcément une grande, tout le monde n’a pas les mêmes capacités. Disons une petite, juste assez pour pouvoir prétendre qu’ils savent de quoi ils parlent. Et là, lorsque l’ennemi se déchaînera, lorsque le toit leur tombera sur la tête, ils viendront me voir. Je les attendrai avec une bouteille de rhum.

Ibrahim
Cuba, un soir lors d’une conversation inoubliable.

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