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Aujourd’hui, j’ai peur.

J’ai peur quand je vois,
Les forces propagatrices
De la foi mercantile offrir en sacrifice
Leurs frères aux violentes appétences des dieux de l’économie
d’expansion
Pour assouvir leur décadente marche vers les mondes pompeux de
l’élévation.

J’ai peur quand je vois,
Ceux qui parvenus par la faveur de la confiance populaire
À se faire ordonner grand dignitaire,
Renier leurs promesses et leurs qualités,
Attirés par les éclats du dogme de l’apparence cher aux prosaïques
chercheurs de félicité,
Pour se faire courtisans et serviles valets du déshonneur de maîtres
spécieux
dont les congratulations sont les gages d’obtention de miettes de leurs
pouvoirs captieux.

J’ai peur quand je vois,
Des enfants civilisés par des états prônant l’égalité
S’abîmer dans des rêves de paradis morbides issus de substances
prohibées
Dont certains font bon commerce ; et forts du pouvoir que leur procure
cette comminatoire manne :
Ils usurpent des trônes, imposent de démocratiques mystificateurs que
les peuples condamnent
Pour s’être faits chevaliers du déshonneur, de la déliquescence, et
du détournement.

Et pour se blanchir à la face du monde,
Ces maîtres combattent cette gangrène seulement chez ceux qui,
Faute d’exemple venant d’en haut ont le tort d’être les
commissionnaires immondes
D’une économie parallèle de marché
Dont les cupides dividendes gavent quelques grands de la haute société :
Ces margoulins asservis à des comptoirs mafieux et frauduleux
Que les plénipotentiaires de la finance tolèrent au nom de la croissance
 : leur rêve capiteux.

J’ai peur quand je vois,
Les maîtres auto proclamés de la conscience du bien universel et de la
juste raison
Déverser sur des nations jadis amies, accusées de trahison,
Des cataractes de feu, des déluges de malheurs
Pour les assujettir à leurs dieux mercantiles et spoliateurs.

J’ai peur quand je vois,
De pitoyables fanfarons directeurs du<>
Instaurer : la haine, l’intolérance, la division et la fronde
Par leur superbe hégémonie, faisant naître des dieux vengeurs
Au cœur d’hommes dont la seule religion est de mourir pour trouver le
paradis promis par leur sauveur.

J’ai peur quand je vois,
Des bigots travestir la parole des prophètes,
Exécrer la vie, former des exaltés, préparer des estafettes
Pour répandre des messages de haine, d’intolérance, poussés au
paroxysme de leur foi
Dans des cités à leur yeux incultes pour les remplir d’effroi.

J’ai peur quand je vois ces enfants des terres brûlées
Mourir en direct dans l’indifférence de leur corps décharnés
Par des hommes aux bras armés d’engins de mort obsolètes,
Mais combien destructeurs que les nations rapaces et guerrières
Négocient afin de leur soustraire leurs matières premières.

Et pour apaiser leur conscience aux yeux du monde,
Ces maîtres organisent moult forums et tables rondes
Pour lâcher quelques miettes de leur orgiaques superflus
Joués dans des pandémoniums, là où les experts du flux et du reflux
Des devises assurent à leurs coreligionnaires les dividendes de leur
cupidité.
Pendant que se meurt l’enfant qui devant nous, de son regard meurtri, et
de son innocence
Gémit dans l’indifférence, toute la souffrance
D’un monde sans égard qui croit que la faim et la misère ne sont pour
eux que songe.

J’ai peur quand je vois,
Des héros de pacotille destructeurs et conquérants vampiriser
La candeur, les rêves d’espoirs et la conscience de la jeunesse du
monde,
Pour faire de ces enfants en mal d’idéaux nettoyés de tous corrupteurs,
des disciples ou des victimes de la force des magnums et du crime.

J’ai peur de voir,
De jour en jour s’éteindre la flamme de l’espoir

J’ai peur :
Que le monde entier soit plongé dans le noir
Par manque de vigilance.

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Missions en conflit
Piero GLEIJESES
Cet ouvrage présente un récit haletant de la politique cubaine en Afrique de 1959 à 1976 et de son conflit croissant avec les États-Unis. L’auteur conduit le lecteur des premiers pas de Cuba pour aider les rebelles algériens combattant la France en 1961, à la guerre secrète entre La Havane et Washington au Zaïre en 1964-65 — où 100 Cubains menés par le Che Guevara ont affronté 1 000 mercenaires contrôlés par la CIA — et, finalement, à l’envoi héroïque de 30 000 Cubains en Angola en 1975-76, (…)
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Un écrivain doit désormais être un homme d’action... Un homme qui a consacré un an de sa vie aux grèves dans la métallurgie, ou aux chômeurs, ou aux problèmes du racisme, ou qui n’a pas perdu son temps. Un homme qui sait où est sa place. Si vous survivez à une telle expérience, ce que vous raconterez ensuite sera la vérité, la nécessité et la réalité, et perdurera.

Martha Gellhorn, 1935

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