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Bénis soient les riches (Information Clearing House)

Bien que Koch ait été élevé riche et amassé depuis une fortune personnelle estimée à $34 milliards, il nous a récemment gratifié d’un aperçu de sa véritable valeur, évaluée non pas en dollars, mais en moralité.

« Nous voulons être plus efficaces pour aider les défavorisés et les plus pauvres du pays » a-t-il déclaré. Excellente idée – Roosevelt n’aurait pas dit mieux ! Faisant remarquer que le gros problème des pauvres était que les pouvoirs en place « persistent à placer des obstacles sur leur chemin », Koch a coupé court pour en venir au fait, en déclarant « Il faut retirer ces obstacles ».

Charlie, je te suis ! Il faut retirer les obstacles tels que les délocalisations des emplois, la répression syndicale, le sous-financement des écoles, l’absence d’un système de santé accessible, le manque de logements et le problème de la garde des enfants.

Mais hélas, ce n’est pas ça du tout que Koch avait à l’esprit en parlant d’obstacles à retirer. A la place, il propose « d’aider » les pauvres en éliminant – vous êtes prêts ? - « le salaire minimum ». Pourquoi ? Parce que, nous explique cet abruti fils-de-riche, le salaire minimum « réduit la mobilité de la main-d’œuvre ».

Au cas où vous ne fréquenteriez pas le monde imaginaire, ploutocrate et narcissique dans lequel traîne Koch et ses semblables, « mobilité de la main-d’œuvre » est le psycho-baratin de la droite pour désigner le darwinisme social. Retirez toutes les protections sociales, théorisent-ils froidement (tout en se vautrant eux-mêmes dans leurs nids douillets de luxe), et les pauvres seront « libres » de devenir des milliardaires.

Selon Charlie, si les défavorisés ne bénéficiaient plus de protections sur leurs lieux de travail ni de programmes d’état pour soulager leur misère, ils n’auraient plus d’autre choix pour survivre que de grimper l’échelle sociale, se libérant ainsi de leur dépendance vis-à-vis de la charité d’état. Se libérer pour faire quoi ? Eh bien, nous dit Koch, ils pourraient ensuite « créer une société... conduire un taxi... devenir coiffeur. »

Quelle visionnaire, ce type ! Là où vous et moi pourrions voir des gens coincés dans une misère aliénante, Charles voit un Meilleur des Mondes peuplé de coiffeurs milliardaires !

Mais il n’est pas le seul membre des 1% possédés par des visions utopiques en faveur des plus défavorisés.

Par exemple, je ne sais pas à quel point les sans-abris seront reconnaissants une fois qu’ils auront pris connaissance des propositions d’Andy Kessler, qui a longuement et mûrement réfléchi sur leur sort, en cherchant des moyens pour les sortir de leur situation inextricable.

Kessler est un ancien magicien de hedge-funds, ce qui signifie que son travail consistait à... eh, bien, faire de l’argent. Beaucoup d’argent. Mais après avoir vu son fils de 16 ans se porter volontaire dans un centre d’accueil de sans-abris, il s’est senti motivé pour développer un plan pour résoudre ce problème – et le voici : arrêter de leur servir la soupe, et fermer tous ces satanés centres !

Le problème des sans abris, a-t-il récemment écrit dans un article publié par le Wall Street Journal, est provoqué par « tout ce bénévolat et charité » de bons samaritains tels que son fils. Les sans-abris devraient travailler, conseille-t-il, mais ils ne le font pas, « parce que quelqu’un les nourrit, les habille et même les lave. »

Mince, Andy, je me souviens que Jésus avait dit quelque chose à propos de notre devoir sacré de nourrir et vêtir les miséreux – et même de leur laver les pieds.

Mais apparemment, Jésus n’avait pas saisi l’essence de la vraie morale. « Bénis soient les riches ! » est le mantra spirituel de Kessler. « D’où provient l’argent.. pour aider les malheureux ? » demanda-t-il. Et là, en vérité je vous le dis, le Saint Négociant en Hedge-Funds a répondu lui-même à sa question profonde : l’argent provient de « quelqu’un qui a travaillé de façon productive et qui a crée de la richesse. »

Ainsi, conclut-il avec sagesse, la solution à la pauvreté, pour vraiment aider les pauvres, n’est pas de les chouchouter, mais d’accorder plus de réductions fiscales aux producteurs de richesses (comme lui) – à ceux qui produisent « une bonne vieille croissance économique à l’ancienne ».

Eh ben, voilà un sacré modèle pour la jeunesse – y compris pour son fils dévoyé ! Si on pouvait acheter Andy et Charles au prix qu’ils valent pour les revendre au prix qu’ils s’estiment, on aurait de quoi financer un sacré paquet de programmes pour les sans-abris.

Jim Hightower

http://www.informationclearinghouse.info/article35652.htm

Traduction « comment dit-on HEC aux Etats-Unis ? » par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

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Lorsque l’on tente, comme ce fut le cas récemment en France, d’obliger une femme à quitter la Burqa plutôt que de créer les conditions où elle aurait le choix, ce n’est pas une question de libération mais de déshabillage. Cela devient un acte d’humiliation et d’impérialisme culturel. Ce n’est pas une question de Burqa. C’est une question de coercition. Contraindre une femme à quitter une Burqa est autant un acte de coercition que l’obliger à la porter. Considérer le genre sous cet angle, débarrassé de tout contexte social, politique ou économique, c’est le transformer en une question d’identité, une bataille d’accessoires et de costumes. C’est ce qui a permis au gouvernement des Etats-Unis de faire appel à des groupes féministes pour servir de caution morale à l’invasion de l’Afghanistan en 2001. Sous les Talibans, les femmes afghanes étaient (et sont) dans une situation très difficile. Mais larguer des "faucheuses de marguerites" (bombes particulièrement meurtrières) n’allait pas résoudre leurs problèmes.

Arundhati Roy - Capitalism : A Ghost Story (2014), p. 37

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