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Quelle issue pour les pays "périphérisés" par la division internationale du travail ?

Le monde se dévoile

Quelle issue pour les pays "périphérisés" par la division internationale du travail ? C’est la seule question qui n’est pas posée.

Tous les "économistes", imposés par un contrôle pointilleux, sur la pensée économique et sociale, des institutions au pouvoir et de la machine médiatique mondialisée, n’accordent aucune place aux rapports de production impulsés dès le XIXe siècle, qui configurent la planète en deux mondes distincts. Un Nord industrialisé et développé, représenté par le Groupe des 8, et un Sud voué au sous-développement et à une dépendance multiforme de ce Nord. De ce fait les incommensurables inégalités de potentialités, les immenses disparités en termes de rapports de forces technologiques, économiques et militaires, sont évacuées du champ du discours.

Alors que ces facteurs pèsent de tout leur poids dans un système où seul le profit est le moteur, où la concurrence commerciale féroce est la règle et le moyen privilégié et où la domination, voire l’hégémonie politique, est une donnée déterminante. Sont omises de même, par les "analystes", les mécanismes d’élaboration des règles qui régissent le commerce mondial et celle des politiques et stratégies de gouvernance en vigueur au Sud. Sont par contre mises en évidence, les panacées, les directives libérales qui dictent encore plus de soumission aux "forces du marché", par l’ouverture sans conditions des espaces nationaux à la déferlante de la production des pays industrialisés, en mal de débouchés, et à la libre-entreprise, notamment la spéculation financière.

Au moins, depuis deux décennies, ce processus fait valeur de religion et, en tant que tel, est posé comme impératif incontournable, malgré la mise en faillite de nombreuses économies et malgré les gravissimes signes d’effondrement visibles au sein des bastions du libéralisme. Ceci étant, l’aggravation du sous-développement est imputé non pas aux causes réelles, puisqu’occultées, mais paradoxalement à la gouvernance locale, dont les termes sont élaborés à Washington sous la dictée de Wall-Street et de ses représentants institutionnalisés, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, "conseillers" omnipotents des gouvernements. Heureusement que la crise actuelle qui ravage les certitudes et étale, à souhait, les résultats des préceptes prescrits, a ouvert des brèches qui mettent à mal les thèses des "économistes". De plus en plus de pays se rebiffent et rompent le rang, pointant du doigt la nocivité de l’ordre en vigueur. En réaction le climat sécuritaire international connaît une dégradation manifeste et la paix mondiale est menacée. D’autant que, dans le même temps, le marché s’est rétréci et que de nouveaux prétendants de poids bousculent mortellement les mainmises commerciales traditionnelles.

Les bruits de bottes s’intensifient, exprimant la volonté des États-Unis et de leurs satellites de maintenir leur suprématie et de préserver l’état des lieux, au mieux de leurs intérêts, pudiquement appelé "american way of life". Signifiant par-là, qu’il ne serait pas question que la première puissance mondiale accepte de renoncer à son niveau de consommation, en faveur d’une redistribution moins inique des ressources planétaires. La décennie à venir sera, ainsi, marquée par un affrontement plus ou moins violent autour de cet enjeu. Les peuples plus que les États pèseront dans l’arène.

Ahmed Halfaoui

»» http://www.lesdebats.com/editions/220713/les%20debats.htm
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