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Libye : ces morts qui indiffèrent

Où sont-ils ces « amis du peuple libyen », ces patrons de presse et leurs reporters, ces ONG, qui se sont mobilisés des mois durant pour nous faire croire que les Libyens faisaient une « révolution » ? Où se terrent ces « analystes » de plateaux qui ont fourni au monde l’image de « révolutionnaires » épris de liberté, de démocratie et de justice ? Que peut dire, aujourd’hui, Barack Obama qui a lâché ses vassaux sur la Libye et les a aidés à la détruire, au nom de sa « libération » de la « dictature » de Mouammar Kaddafi ? Plus personne n’est là pour répondre de son crime ou de sa participation au crime. L’affaire a été pliée, on passe à autre chose, la Syrie.

Mais là-bas c’est plus coton que prévu. En Libye les « révolutionnaires » se disputent les lambeaux du pays ravagé par l’armada aéroportée de l’OTAN. Ils se coupent des morceaux de territoire, terrorisent, emprisonnent et tuent. Ces jours-ci les Zentanis et les Misratis s’entre-tuent pour le privilège de garder les infrastructures pétrolières. Les morts qui s’accumulent ne comptent pas. Personne ne s’attarde à leur chevet. Ils ne sont pas intéressants pour l’épopée « civilisatrice ». Quand on en parle c’est en passant, sans commentaires. Simple statistique qui illustre un article. Les milliers de prisonniers torturés par les milices, aussi, n’existent presque pas, sauf quand une ONG reconnue veut faire bonne figure, obligeant les Nations unies à se fendre d’un communiqué qui déplore les faits.

Le pouvoir issu de la « révolution no fly zone » n’en peut mais. A-t-il seulement été prévu pour diriger quoi que ce soit ? Nul doute que non, puisqu’il étale superbement sa nature de fiction politique héritée de ce CNT exhibé dans les capitales occidentales, le temps que les bombardements « chirurgicaux » fassent leur œuvre. C’est-à-dire fournir le tapis de cadavres sur lesquels vont s’avancer les « Thouars », drapeau d’Idriss au vent, jusqu’à ce jour où fut assassiné Kaddafi provoquant le rire carnassier de Hillary Clinton et de ses compères dans la prédation. Maintenant, peut-être, puisque la guerre que se mènent les hordes armées compromet quelque peu l’exploitation du pétrole, va-t-on assister à un retour des « amis ». Cette fois-ci, pour mettre tout le monde d’accord. Ce qui expliquerait ce silence sidéral sur la situation qui prévaut. Un appel éploré viendra certainement de ce pouvoir confiné dans ses quartiers à Tripoli, qui appellera à l’aide. Plus besoin ni de l’ONU et pas de risque de veto russo-chinois. Il s’agit d’une affaire qui relève de la « souveraineté » libyenne. Se concrétiseront alors les objectifs de la « révolution no fly zone ».

Reste à savoir jusqu’où l’OTAN laissera faire ceux à qui elle a fait croire qu’elle leur a réellement donné un pays. Possiblement, parce que la chose est dans l’air, il sera attendu que se fasse la partition de la Cyrénaïque, c’est-à-dire des gisements d’hydrocarbures, ce qui permettra de se débarrasser de quelques millions de Libyens qui prétendent à la manne. Ils n’auront qu’à se débrouiller avec ce qu’il leur restera comme désert à fructifier, s’ils le peuvent et s’ils arrivent à se mettre d’accord.

Nazim Rochd

»» http://www.lejourdalgerie.com/Editions/300613/une/Lejour.htm
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Que ce soit bien clair : nous avons commis des erreurs, évidemment. Et nous en commettrons d’autres. Mais je peux te dire une chose : jamais nous n’abandonnerons le combat pour un monde meilleur, jamais nous ne baisserons la garde devant l’Empire, jamais nous ne sacrifierons le peuple au profit d’une minorité. Tout ce que nous avons fait, nous l’avons fait non seulement pour nous, mais aussi pour l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, les générations futures. Nous avons fait tout ce que nous avons pu, et parfois plus, sans rien demander en échange. Rien. Jamais. Alors tu peux dire à tes amis "de gauche" en Europe que leurs critiques ne nous concernent pas, ne nous touchent pas, ne nous impressionnent pas. Nous, nous avons fait une révolution. C’est quoi leur légitimité à ces gens-là, tu peux me le dire ? Qu’ils fassent une révolution chez eux pour commencer. Oh, pas forcément une grande, tout le monde n’a pas les mêmes capacités. Disons une petite, juste assez pour pouvoir prétendre qu’ils savent de quoi ils parlent. Et là, lorsque l’ennemi se déchaînera, lorsque le toit leur tombera sur la tête, ils viendront me voir. Je les attendrai avec une bouteille de rhum.

Ibrahim
Cuba, un soir lors d’une conversation inoubliable.

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