Dans un communiqué diffusé à l’occasion de la journée mondiale de soutien aux victimes de la torture, la campagne internationale pour la libération du Libanais Georges Abdallah redonne de la voix. Dans un communiqué, elle souligne que "la définition adoptée par le comité de lutte contre la torture considère que la privation de liberté après qu’une peine ait été purgée est une forme de torture psychologique subie par le prisonnier. Ainsi, le prisonnier Georges Abdallah serait victime de torture psychologique dans les prisons françaises, tout en étant victime d’arrestation arbitraire".
Agé de 62 ans, l’ancien chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), arrêté en 1984 puis condamné à perpétuité pour complicité dans les assassinats de deux diplomates, un Américain et un Israélien, en est à sa huitième demande de libération conditionnelle.
Le 4 avril dernier, la Cour de cassation de Paris a rejeté la demande de libération conditionnelle de l’ancien militant libanais. Dans un arrêt obtenu par l’AFP, la plus haute juridiction criminelle déclare "irrecevable la demande de libération conditionnelle". Elle estime que M. Abdallah "ne pouvait se voir accorder une libération conditionnelle sans avoir été obligatoirement préalablement soumis, à titre probatoire, à une mesure de semi-liberté ou de placement sous surveillance électronique pendant une période d’un an au moins".
Avec ce rejet, la Cour de cassation, "en mesure de mettre fin au litige" de cette complexe procédure judiciaire, a donc douché les espoirs du Libanais de sortir prochainement de prison.
Les soutiens de l’ancien activiste détenu à Lannemezan (sud-ouest de la France), qui organisent régulièrement des manifestations à proximité des ministères français de la Justice ou de l’Intérieur ainsi que devant l’ambassade de France au Liban, l’estiment "séquestré par l’État français sur pressions états-uniennes".