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Chavez nous quitte, Grillo arrive : le compte n’y est pas pour les peuples du monde

Beppe Grillo - Triste Clown désolant - que du vent inquiétant

Il y a trois ans éclatait l’immense « Printemps arabe » couvrant tout un sous-continent opprimé et ostracisé. Il y a deux ans détonait la révolte des ouvriers grecs, espagnols et portugais contre les mesures d’austérité imméritées. Il y a deux ans se dressaient les « indignés » réclamant la compassion des riches et l’arbitrage des flics. Il y a un an explosait le « Printemps érable » dans un coin de pays lointain, plus tout-à -fait serein. Il y a des mois pétaradait la révolte des mineurs Sud-Africains assassinés. Il y a quelques jours fulminait la hargne du peuple italien contre ces vauriens de politiciens et les mafieux larbins.

Toutes ces révoltes populaires ont la même origine, les mêmes causes et s’expriment toutes de la même manière spontanée, désorientée, désolante et impuissante. Comment, pourquoi, jusqu’à quand ce désarroi ?

Pourtant nos souffrances sont tangibles ; immanentes au système économique impérialiste qui nous assujettis via ses nervis. La crise économique systémique frappe réellement les gens du peuple et les artisans, les paysans et les manants, les travailleurs et les ouvriers, systématiquement, inexorablement, tous pareillement, aveuglément et injustement.

Nous devons tous payer et rembourser les présents qui ont été donnés aux banquiers, aux actionnaires prédateurs tout-puissants - indifférents à notre misère égrotante. Partout, sur tous les continents, indistinctement, les petits et les grands croquants, les mamans et leurs enfants, les étudiants et les manifestants, les chômeurs et les sans-papiers, les autochtones et les ouvriers, hurlent leur colère désemparée, désorientée.

Partout la crise systémique de l’impérialisme laisse à la traîne son fatras de dégâts ; son fouillis de famines ; son amoncellement de victimes ; sa flopée de noyés de la traversée de la mer des émigrés ; son lot d’assoiffée au Sahel occupé, à la frontière du Texas emmuré ; son quantum de paupérisés des cités, des casbahs et des souks ameutés ; son monceau de désoeuvrés des campagnes ; sa multitude de saqués des usines, de grand brûlés des « sweet chops » cadenassés, de délogés des taudis ; pendant que la machine à calculer les profits grince en broyant la vie de ceux qu’elle maudit.

Tous ces révoltés sur tous ces continents saignés à blanc, ont perdu leurs repères les orientant contre les omnipotents profiteurs cachés dans leurs repaires de brigands - dans la banque de Wall Street - de la City - rue Saint-Jacques et sur Bay Street - Place Vendôme et à Shanghai la tonitruante ; voilà où logent les coupables à châtier.

Quand tout un peuple prostré finit par penser qu’un bouffon grimaçant peut exprimer son désenchantement face à un système économique et politique impuissant à développer ses forces productives sociales et à assurer la reproduction élargie de la richesse collective, c’est que ce peuple a été trompé et sa colère dévoyée.

Les billevesées de ces révoltés pseudo-apolitiques mais véritablement anarchistes, mammouths politiques ni de gauche, ni de droite mais réellement d’extrême droite populiste - sont nées du vide idéologique foudroyant des milliers de révoltés désorientés qui ont vu "de leurs yeux vu" la trahison des clercs « communistes » - révisionnistes et des « socialistes » opportunistes et va-t’en guerre.

Ceux-là , tout comme les pseudo-gauches de Mai-68, traînent dans le paysage révolutionnaire depuis des années, comme leur héraut Beppe depuis quelques mois, soutenus par la presse à la solde, trop heureuse de détourner le mouvement vers des sables mouvants. Tous, ils ont trahi les sacrifices de Sidi Bouzid l’immolée ; les sacrifiés de place Tahir l’enragée ; les indignés de Wall Street l’occupée ; d’Athènes l’éternelle d’où les colonels ont un jour été chassés ; de Rome l’immortelle où les chemises noires ont un jour été écrasées ; de Berlin l’éprouvée où les chemises brunes ont un jour été laminées ; de Madrid l’endeuillée où les brigades internationales ont un jour été glorifiées ; de Montréal la spoliée d’où les jaunes ont un jour été expulsés.

Partout, les mêmes illusions réformistes, propagées via les réseaux sociaux - comme si le médium faisait le message - illusion menant droit au marais des désillusions. Puis, le feu de paille consumé, le travailleur accablé retourne à l’usine gagner de quoi payer son triste loyer.

Non, Beppe Grillo le pseudo critique défaitiste n’enfantera pas l’espérance ; pas plus que les jaunes qui l’ont précédé. Ni Beppe, ni aucun de ces gringos n’apportent la compréhension des contradictions qui minent ce système économique obsolescent qui a fait son temps. Beppe Grillo ne fait qu’amuser la galerie - distraire les révoltés de leur colère renfrognée. Il fait le jeu des porte-faix qui cherchent à gagner du temps pour le bénéfice des grands, leurs gérants, les capitalistes monopolistes tout puissants que les ouvriers doivent exproprier séance tenante.

Beppe Grillo dénonce les sous-fifres, désigne la victime comme étant le coupable, et propage la confusion sur ce qui est pourtant évident. Ils sont tous pareils et tous coupables ces politiciens bourgeois, y compris ceux qui, comme lui, opportunistes et sournois, collectent des voix en houspillant leurs malversations sans les renverser pour de bon (1).

Robert Bibeau


(1) http://www.pressegauche.org/spip.php?article13241

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