Des forces spéciales américaines entraînent des "rebelles" syriens en Jordanie

Georges Malbrunot

Des instructeurs américains entraînent des rebelles de l’"armée syrienne libre" (ASL) passés en Jordanie, nous affirme une source militaire française au Moyen-Orient.

« Ils structurent, encadrent et donnent des conseils aux insurgés syriens depuis la fin de l’année dernière », poursuit notre source.

Cette formation se déroule au « King Abdallah special operation training center » (Kasotec) situé au nord d’Amman, la capitale jordanienne.

Les membres des Forces spéciales américaines participent à cette instruction en vue de renforcer la capacité d’action des opposants à Bachar el-Assad. Ceux-ci peinent en effet face à la supériorité aérienne de l’armée syrienne. Des Forces spéciales britanniques et une poignée de Français aident également les rebelles syriens, toujours au Kasotec.

Les Forces spéciales américaines déployées en Jordanie font également « des pénétrations en territoire syrien » pour surveiller les armes chimiques du régime. Leur dissémination aux mains des djihadistes ou du Hezbollah libanais pro-iranien suscite la plus grande inquiétude en Israël, aux Etats-Unis mais également chez l’allié russe de Bachar el-Assad.

Nous révélions l’autre jour que des unités Delta des Forces spéciales américaines étaient déployées à Harissa au nord de Beyrouth. Officiellement pour la formation de leurs homologues libanaises. Mais en fait, ces unités Delta font également de la pénétration en territoire syrien.

Hier à Rome, John Kerry, le nouveau secrétaire d’Etat américain, a annoncé des aides non léthales à la rébellion syrienne (gilets par balles, véhicules blindés et de l’entraînement). Mais comme souvent lors d’un conflit, les Forces spéciales n’ont pas attendu les annonces officielles pour passer à l’action. Dans le plus grand secret, bien sûr....

http://blog.lefigaro.fr/malbrunot/2013/03/des-forces-speciales-americain.html

COMMENTAIRES  

10/03/2013 10:34 par chb

Le gendarme du monde aide les rebelles ? Ce "scoop"-là a dix jours. Et depuis deux ans, le rôle de nos propres barbouzes a été évoqué à plusieurs reprises, sans faire de vagues.
Maintenant, en voilà une vague mais c’est la Vague Blanche ! De quoi se mêle-t-on en Syrie ?
Pendant que nos services secrets aggravent autant qu’ils le peuvent la situation, l’opération intitulée «  laVagueBlanchePourLaSyrie » en appelle à notre affectif, avec force vidéos effrayantes (on appelle cela propagande). Elle est développée à un moment clé : l’armée syrienne n’est pas débordée voire regagne du terrain, elle ne perd pas massivement ses conscrits au profit de l’opposition.
Les USA et G-B, tout en renforçant leur aide aux rebelles, n’osent pas encore les armer officiellement. L’opposition de Doha annonce vouloir négocier, mais se heurte à son principe fondateur de surtout ne pas permettre un maintien du régime. La France, dont des troupes sont, selon Juppé, dans la région et «  prêtes à intervenir » depuis 2011, est particulièrement en porte-à -faux puisqu’elle combat au Mali le même jihadisme qu’elle appuie en Syrie.
Dans ce contexte, dénoncer les massacres en Syrie sans dire clairement les responsabilités ni les enjeux permet aux tenants de l’ingérence de s’auto-justifier dans leur implication «  humanitaire »... contre le régime, et en soutien diplomatique, économique, militaire (le matériel «  non létal » a déjà fait l’objet de livraisons officielles). Dire «  stop » à toute violence, c’est beau a priori, sauf que cela devient ignoble quand cela prépare d’autres violences sous l’égide du gendarme du monde.
Que le scoop de Malbrunot soit confirmé ou pas, il aide à comprendre la duplicité de cette Vague blanche.

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