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Derrière le mot camp

Derrière le mot camp

migreurop, 16 novembre 2004

L’usage du terme camp continue de faire débat pour désigner les formes contemporaines d’enfermement et d’exclusion des étrangers. Il permet pourtant de conjuguer rigueur sémantique, analytique et dénonciation militante.

Avec les déclarations d’Otto Schily et Giuseppe Pisanu, ministres allemand et italien de l’Intérieur, qui, le 12 août 2004, ont appelé à la création de
« portails » en Afrique du nord pour les migrants souhaitant atteindre les rivages de l’Europe, la question des camps d’étrangers a fait de nouveau irruption dans les préoccupations de tous ceux qui à titre divers (fonctionnaires et élus européens, dirigeants nationaux, associations, ONG, activistes...) s’intéressent à la politique communautaire d’asile et d’immigration. Alors que le programme adopté en la matière par les chefs d’Etat et de gouvernement pour les cinq prochaines années (dit « programme de La Haye ») est potentiellement porteur de régressions inquiétantes pour les demandeurs d’asile et d’une vision sécuritaire et utilitariste pour l’ensemble des migrants, une querelle sémantique fondée sur un différend éthique menace l’indispensable front commun de tous ceux qui défendent les droits des étrangers. Cette querelle porte sur l’usage, notamment par le réseau Migreurop, du terme « camp », suspecté de véhiculer de douteux amalgames.

Pourtant, jamais dans les écrits ni les prises de paroles des membres du réseau Migreurop qui est à l’origine de l’Appel européen contre les camps, il n’est fait de parallèle entre les desseins actuels de l’Union européenne, c’est-à -dire l’enfermement contemporain des étrangers sur le territoire et aux marges de l’UE, et les camps d’extermination de la Seconde guerre mondiale. Cet amalgame empêcherait toute compréhension de la nature des camps contemporains. Il ne s’agit pas pour autant de s’interdire le recours aux comparaisons historiques : les mécanismes à l’oeuvre dans les camps d’aujourd’hui étaient, par exemple, déjà au principe des « camps de la plage » que la France réserva en 1936 aux républicains espagnols.

lire la suite sur Pajol : http://pajol.eu.org/article675.html

URL de cet article 1892
   
Impérialisme humanitaire. Droits de l’homme, droit d’ingérence, droit du plus fort ?
Jean BRICMONT
Jean Bricmont est professeur de physique théorique à l’Université de Louvain (Belgique). Il a notamment publié « Impostures intellectuelles », avec Alan Sokal, (Odile Jacob, 1997 / LGF, 1999) et « A l’ombre des Lumières », avec Régis Debray, (Odile Jacob, 2003). Présentation de l’ouvrage Une des caractéristiques du discours politique, de la droite à la gauche, est qu’il est aujourd’hui entièrement dominé par ce qu’on pourrait appeler l’impératif d’ingérence. Nous sommes constamment (…)
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Toute classe qui aspire à la domination doit conquérir d’abord le pouvoir politique pour représenter à son tour son intérêt propre comme étant l’intérêt général.

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