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En attendant Marx… ou « le Marx nouveau est arrivé… »

SERGIO

En attendant Marx… ou « le Marx nouveau est arrivé… »

Première partie

En réponse à l’excellent article de *Denis Collin, intitulé « La crise de l’Humanité », disponible sur ce site en fichier format PDF (si j’arrive à activer ce b.. d… de lien !) ou plus difficile pour y accéder…, cet article serait (selon toute vraisemblance ?…) publié dans une revue brésilienne « Revista Cadernos do CRH », une des peu nombreuses revues en sciences sociales que compte l’Amérique Latine.

* Denis Collin a pas mal écrit sur la théorie de Marx, notamment ces deux ouvrages, « Comprendre Marx », et « Comprendre Marx et le Capital » que je vous recommande de lire ou relire ; pour celles et ceux qui aimeraient "creuser" le sujet, vous avez la possibilité de vous rendre directement sur son site personnel, - en consultant n’importe quel moteur de recherche sur Internet - où vous trouverez de nombreux thèmes ainsi que des auteurs (Italiens, Allemands ou anglophones)

Deux préalables s’imposent, le premier concerne l’oeuvre de Marx lui-même, oeuvre indépassable à mon sens et donc incontournable si l’on veut faire (sérieusement et profondément) la lumière sur les soubresauts du capitalisme, non seulement ses convulsions répétitives et de plus en plus dures pour le peuple (depuis la crise de 1929…, jusqu’à celle de 2008, et ce n’est malheureusement pas fini !), mais aussi ses propres contradictions…, * qui lui seront sans doute fatales ?… le second faut-il évoquer : un « système capitaliste » (au singulier) ou des « systèmes capitalistes » (au pluriel) ? That is the question ! Vous le serez sans doute en lisant cet article ?…

* ce sera long et très douloureux, car la bête immonde fera de très nombreuses victimes avant de crever de sa belle mort !

Si je m’en tiens aux textes de Marx dont certains furent « mis en forme » après sa mort par son gendre Paul Lafargue, aucun texte ne fait allusion aux « paradis fiscaux », et pour cause, ils n’existaient tout simplement pas à cette époque !, ni d’une approche « fractale des marchés » (pourtant si décisive à l’éclaircissement de l’opacité "naturelle" des marchés financiers, ainsi que la « modélisation bayésienne », nécessaire à l’anticipation réelle via la modélisation de statistiques, et bien plus efficace que « l’hypothèse des anticipations rationnelles » qui contrairement à cette appellation pompeuse ne sont absolument pas rationnelles pour un rond !...), ni d’économie dominée par les instincts, l’évolution (inspirée de la théorie de l’évolution de Darwin) ou les institutions, ou encore la sociologie… Sa théorie est parfaitement élaborée, d’une justesse inégalée (malgré quelques imperfections, voir plus le chapitre Rosa Luxembourg ou Joan Robinson), mais certaines lacunes apparaissent ça et là , qui ne sont pas de son fait, puisque certaines sciences n’avaient pas encore vu le jour !, et on ne peut pas penser à tout…, tout simplement !…

Il est difficile de ne pas évoquer l’oeuvre d’Ernest Mandel, (dont le père avait été membre de la ligue spartakiste dirigée par Rosa Luxemburg (voir plus loin le chapitre qui lui est consacré) et Karl Liebknecht, tous deux lâchement assassinés par les sbires des forces réactionnaires…), a commencé par l’ouvrage intitulé, « Traité d’économie marxiste », et publié en 1962, afin d’"actualiser" la théorie marxiste en la mesurant aux problèmes économiques actuels, (théories de la valeur et de la plus value, des prix et des profits et la succession des crises… et aussi l’importance du concept de l’aliénation), restait selon Mandel une clef indispensable pour comprendre l’économie contemporaine. Critiquant au passage, les "révisionnistes" tels (entre-autres) Paul Sweezy, se réclamant aussi de l’analyse marxiste (voir plus bas le chapitre le concernant) ; les marxistes pur et dur sont confrontés à cette dure réalité, « l’actualisation ou l’oubli pur et simple », pensant sincèrement qu’actualiser la « Théorie de Marx » serait suffisante pour lui redonner un nouvel élan…

Marx avait prophétisé "la mort" du « capitalisme concurrentiel » (que Mandel traduisit par : « Marx propose, dans le Capital, l’analyse d’une forme historiquement déterminée du capitalisme, le capitalisme concurrentiel », mais contrairement à Marx il constata que le capitalisme, malgré de terribles convulsions, était entré dans un nouveau cycle, celui des monopoles et de l’impérialisme. Un troisième cycle, qu’il appela d’abord, « néocapitalisme », « capitalisme tardif » ou « capitalisme en déclin », avant de le désigner par « troisième âge du capitalisme ». Ce moment serait marqué par une troisième "révolution industrielle", qui se caractériserait entre-autres par l’intégration massive du travail intellectuel dans le processus de production… Cette "révolution technologique" ne donnerait qu’une bouffée d’oxygène provisoire au capitalisme « monopoliste et impérialiste », et selon Mandel, se seraient les mêmes lois de développement capitaliste misent en lumière par Marx, mais sous une forme différente…, car ce nouveau cycle confronté au choix entre l’inflation et la stagnation, débouche sur des récessions généralisées. Réfutant au passage les cycles longs (d’une cinquantaine d’années), à qui on donna l’appellation « cycles de Kondratiev », préférant mettre l’accent sur les mouvements à long terme des « taux de profit », déterminant plus ou moins rapidement l’accumulation de capital, et rejetant toute explication monocausale des crises économiques. Il orienta ses recherches sur la question de la transition du capitalisme au socialisme, via les pays émergents (voir à ce sujet, l’article concernant Samir AMIN), ajoutant toutefois « que la théorie marxiste a relativement peu de choses à dire en ce qui concerne l’organisation de l’économie dans la phase de (transition) du capitalisme » ; Mandel affirme que la théorie marxiste est la seule réponse aux maux de notre temps, précisant même qu’elle s’oppose aux impasses inévitables auxquelles mènent toutes les solutions gradualistes et réformistes.

J’ajouterai pour en finir avec ce chapitre…, la kyrielle de contre-réformes (en réalité la privatisation du secteur public) imposée par les partis institutionnels et les instances européennes ou mondiale (BCE, CE, FMI, etc.) n’améliore en rien « le bon fonctionnement » des secteurs visés par ces contre-réformes, au contraire !, c’est même l’inverse qui se produit !

Paul M. Sweezy, autre "marxiste" incontournable - qui en 1952 publia un livre intitulé, « Theory of Capitalist Developement » -, dont Joseph Schumpeter reconnu qu’il était le meilleur ouvrage à l’introduction de la « Théorie de Marx »). Sweezy, marqua d’emblée une totale indépendance vis-à -vis des partis et ligne politique quels qu’ils soient (et parce que - dans les années cinquante - il avait osé exprimer une opinion "iconoclaste" face aux fous furieux de la « commission McCarthy »), il subit les foudres d’un « procès en sorcellerie »…, et en conséquence, au pays de « la libre entreprise » , il fut marqué à jamais du "sceau de l’infamie"). Grâce à l’héritage que lui léga son père (un riche banquier), et l’apport financier d’un autre riche héritier (le critique littéraire Francis Otto Matthiessen), ils fondèrent avec son ami Leo Huberman la « Monthly Review », puis une maison d’édition, « Monthly Review Press », qui fut l’un des principaux relais de la pensée socialiste aux Etats-Unis. Dans les années soixante, faisant corps avec la contestation à la guerre au Vietnam, il contribua à la naissance de ce qui fut appelé « la nouvelle gauche ». En 1968, Sweezy et sa maison d’édition, furent les principaux instigateurs de « l’Union for Radical Political Economics », et furent longtemps à l’avant-garde de l’économie hétérodoxe et radicale avant que la vague néolibérale phagocyte entièrement l’économie mondiale… (voir à ce sujet les chapitres sur Robert Solow, Albert Hirschmann, Nicholas Kaldor, Nicholas Georgescu-Roegen, Mark Blaug et Michio Morishima)

Il y a convergence de pensée entre Sweezy et Mandel, tous deux n’ont jamais été marxiste orthodoxe (de plus, Sweezy a intégré à sa conception les enseignements de Veblen et Kalecki, voir plus bas), et pensent que « Marx, Hegel et leurs premiers disciples entrevoyaient une fin prochaine d’un capitalisme essentiellement concurrentiel, alors qu’à la fin du XIXe siècle, ils assistèrent au contraire à l’irruption d’une nouvelle étape, celle du capitalisme monopoliste » (et j’ajouterai « impérialiste »). Les mécanismes en jeu dans cette nouvelle étape étaient tous très différents de ceux en oeuvre dans le capitalisme concurrentiel. C’est pour cette raison, qu’en 1962, ils publièrent avec son ami Paul Baran un ouvrage où ils cherchent à élucider, intégrant deux volets marxistes jusque là séparés, « l’étude de la centralisation et de la concentration du capital » d’une part, et celle des crises d’autre part ; et pour ce faire, Sweezy, s’appuie sur une interprétation renouvelée de la théorie de la valeur et des prix de Marx, intégrant la correction que le mathématicien Ladislas Bortkiewicz, avait proposé au début du siècle. C’est aussi en s’appuyant sur ces mêmes travaux, qu’il remettra en cause un dogme central du marxisme orthodoxe : « la loi de la baisse tendancielle du taux de profit ». Au concept de « plus-value », Sweezy, propose de le remplacer par celui de « surplus », défini comme différence entre ce que produit une économie et ce que coûte cette production. Dans une économie où une minorité d’entreprises géantes dominent des secteurs entiers de l’économie (et par contrecoup l’économie elle-même !), et fixent elles-mêmes les prix. Ceci entraîne non seulement « une baisse du taux de profit », mais aussi « une hausse de surplus » que l’économie ne parvient plus à absorber. D’autres économistes (et pas des moindres) arrivent aux mêmes conclusions, mais par des cheminements différents. Baran et Sweezy, s’intéressent non seulement au « surplus » générés par ces entreprises géantes, mais aussi comment ce surplus est absorbé. « Consommation et investissements des capitalistes sont les plus anciens modes d’absorptions du surplus, mais ils ont des limites ». Alors pour parachever cette « absorption du surplus » générée par l’économie capitaliste, rien ne vaut une bonne augmentation des dépenses militaires liées à une extension de l’impérialisme (guerre néocoloniales), et le stockage d’armes de montagnes d’armes doit trouver son écoulement "naturel" (si j’ose dire), sur les théâtres d’opérations (et même en dehors), et la boucle est bouclée !

Réflexions personnelles : il ne s’agit plus d’une soi-disant "révolution" néolibérale, mais d’une mutation (ou transformation) du système capitaliste… l’hyper concentration monopoliste d’entreprises démesurées ne génèrent pas qu’une baisse « du taux de profit », mais provoque simultanément (et quasi mécaniquement) une « surproduction » que l’économie ne parvient évidemment plus à absorber, sauf par le biais de l’industrie et de la recherche militaires, mais aussi…, de l’économie financière (ou économie "virtuelle") qui génère d’énormes profits (malgré ou à cause de la « crise ») ; ce qui caractérise cette nouvelle source de profits, c’est son apparente autonomie vis-à -vis de la réalité économique - ou économie "réelle" -, et un affranchissement vis-à -vis des « théories économiques néoclassiques » - ou « macroéconomie classique » - (voir plus bas les différentes définitions concernant le « libéralisme radical » ou le « radicalisme néolibéral »). Voilà notre-votre adversaire…

D’autre part, dans le capitalisme contemporain, Sweezy estime que les contradictions principales se situent non pas au niveau national, mais au niveau mondial. Elles opposent les pays dominants à ce qu’on appelait jadis la périphérie ou le tiers monde. Et contrairement aux prévisions de Marx, la révolte contre le capitalisme et l’avenir du socialisme se sont déplacés dans les pays moins avancés (voir à ce sujet le chapitre concernant Samir AMIN). Là encore, il semblerait que l’analyse soit partiellement fausse, il n’est que de constater les résultats des élections démocratiques qui se sont déroulées il y a peu au Maghreb et au Proche-Orient, * « les révolutions "arabes" » (je n’aime pas du tout cette expression douteuse !) n’ont pas apporté l’espérance en des jours meilleurs tant souhaitées et espérées par une bonne partie de l’opposition. (pas celle qui gouverne actuellement en Tunisie, en Lybie ou en Egypte, mais l’autre, celle constituée de celles et ceux qui s’étaient engagés pour un changement réel et profond…, ils-elles en sont malheureusement pour leurs frais…, ils-elles devront patienter un bon moment encore ! …)

* « 25 décembre : le projet de constitution pour l’Égypte est approuvé avec près de 64 % des voix, mais avec une participation de seulement 33 %. » Source : Wikipédia

Bien qu’ami, Maurice H. Dobb et Sweezy s’opposait à sur bien des sujets… dont l’un, fit couler beaucoup d’encre en son temps, quand il "lança" sa thèse affirmant que le capitalisme avait commencé à émerger lorsque le féodalisme était déjà été atteint par un degré de « désintégration avancée »…, alors, que la "désintégration avancée" en question, était plutôt due à un facteur extérieur au féodalisme lui-même…, le développement du commerce mondial. (et pour Sweezy comme bien d’autres d’ailleurs, ce ne serait pas « la dissolution interne du féodalisme » qui serait la cause première de la « désintégration », mais bien « plutôt le marché lui-même qui aurait détruit le féodalisme ». Dobb, bien connu de tous les marxistes hétérodoxes ou hétérodoxes, lui-même hétérodoxe toléré et parfois apprécié même de l’orthodoxie (qui ne s’est pourtant jamais gêné de le critiquer ouvertement), il entretint des rapports cordiaux avec tous ses collègues, et ne fut pas, contrairement à la légende, (certain-nes vont être terriblement déçu !) un agent recruteur du Komitet Gossoudarstevennoï Bezopasnosti (ou KGB) Il travailla et séjourna effectivement à Moscou, et comme par hasard, en même temps que son confrère Keynes. (vous avez dit : « bizarre, bizarre », comme c’est étrange !) De plus, il y séjourna à nouveau, entre 1929 et 1930, et pu donner aux occidentaux une masse de renseignements concernant la période stalinienne, - la brutalité du régime, les choix déroutants et parfois catastrophiques, dus à une planification fortement centralisée de l’industrie lourde, mais surtout de l’agriculture, qui coutèrent très cher en vies humaines ! -, la grève de PoznaÅ„ en Pologne, en juin 1956, l’insurrection hongroise et son écrasement par les troupes soviétiques, toujours en 1956, et les nombreux crimes imputés à Staline, firent que Dobbs ainsi que de nombreux marxistes occidentaux, révisèrent leur position vis-à -vis du régime soviétique. Après l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie eu 1968, minoritaire dans son propre parti, il du reconnaître ses erreurs et à admettre que la planification et le socialisme de marché, ne répondaient en rien à la réalité. C’est Oskar Lange (en 1930), et les réformateurs, Ota Sik ou encore Wlodzimierz Brus, qui avaient raison avant l’heure, et considère dorénavant que le conservatisme du pouvoir (et j’ajouterai, comme tous les conservatismes, d’ailleurs !) dans les pays du bloc soviétique était susceptible de provoquer sa chute…, mais il n’aura jamais l’occasion de le vérifier, car il décéda avant ces évènements, en 1976. Et pour finir, une oeuvre majeure due au cambridgien d’origine italienne, Piero Sraffa, - proche du Parti communiste italien et ami de Dobbs et de Keynes -, intitulée, « The Works and Correspendence of Ricardo », n’aurait sans doute jamais vu le jour, sans la collaboration de Dobbs. (« Chef-d’oeuvre de l’édition, paru en 1951, précédé d’une remarquable préface de ce dernier, qui apporte un nouvel éclairage à la théorie du profit de Ricardo  »)

Samir AMIN, son dernier article en date, « Le capitalisme entre dans sa phase sénile », est publié à l’adresse suivante :
« http://www.legrandsoir.info/le-capitalisme-entre-dans-sa-phase-senile.html».

Depuis les années cinquante, il a fréquenté tous ceux qui ont contribué aux processus de transformation économique et politique, de l’Afrique à l’Asie, jusqu’en Amérique latine. Il a toujours gardé le cap, et n’a jamais songé a abandonner une critique radicale du capitalisme, ni le fol espoir de voir se réaliser l’un des rêves les plus chers à tous les utopistes (dont je suis), la naissance d’un monde futur toujours plus démocratique, égalitaire et humanitaire. Directeur depuis les années 80 du bureau africain du Forum du tiers monde, président depuis 1997 du Forum mondial pour des alternatives, il occupe une place centrale dans le mouvement d’opposition à la mondialisation néolibérale. Son analyse théorique, (formulée la première fois dans sa thèse de doctorat), « les effets structurels de l’intégration internationale des économies précapitalistes : une étude du mécanisme qui a engendré les économies dites sous-développées » On retrouve les thèmes essentiels dans « l’accumulation à l’échelle mondiale », que reprirent plusieurs auteurs, notamment Andre Gunder Franck, Presbisch, Cardoso, Celso Furtado et Immanuel Wallerstein. Tous ces thèmes eurent un écho auprès d’intellectuels issus du tiers monde, mais aussi chez des économistes progressistes des pays dominants. Pour Samir AMIN l’impérialisme est consubstantiel du capitalisme, et dès son émergence, il se présente comme un système instantanément mondial, comme une « économie monde ». « Karl Marx aussi voyait l’Angleterre comme le pays qui annonçait à tous les autres la voie à suivre sur une homogénéisation de la planète, prélude nécessaire à la révolution socialiste. » Samir AMIN, considère, contrairement à Marx, Adam Smith et Ricardo, que « la croissance économique est le résultat de l’accumulation de capital et que cette accumulation du capital découle du travail des ouvriers », ce que Marx appela « la plus value », que cette accumulation primitive ne s’arrête pas au XVIe siècle, mais qu’elle perdure encore aujourd’hui, par un processus continuel d’accumulation primitive à l’échelle mondiale. La loi de la valeur dont Marx a mis en lumière le fonctionnement à l’échelle des nations s’applique aussi à l’échelle mondiale. Dés lors, la contradiction principale dans le monde n’est pas celle qui oppose, dans chaque pays, la bourgeoisie au prolétariat, mais plutôt celle qui oppose les centres impérialistes aux peuples exploités de la périphérie dominée. C’est sur des études empiriques des conditions concrètes dans plusieurs de ces pays, du Maghreb, d’Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Ghana, le Mali et le Congo, qu’il appuie ses analyses théoriques. Il critique la version dogmatique et économique qui s’est largement imposée au XXe siècle, et contrairement aux idées reçues, c’est à la périphérie du mode tributaire qu’à surgit le capitalisme. De la même manière, c’est à la périphérie du capitalisme que le socialisme à commencer à émerger, contrairement aux prévisions de Marx et Lénine. Il y a ainsi un lien étroit entre les luttes de libération nationale et le combat pour le socialisme (* ce n’est pas le cas en Tunisie, en Egypte ou en Libye !) c’est par la déconnexion du système mondial que les pays de la périphérie peuvent s’engager dans un processus de développement autocentré, équilibré et dynamique.

* « 25 décembre : le projet de constitution pour l’Égypte est approuvé avec près de 64 % des voix, mais avec une participation de seulement 33 %. » (Source : Wikipédia)

Fin de la première partie

Allez, portez-vous bien… et à bientôt sans doute ? sergio
Post-scriptum : au fur et à mesure du développement de ce (long) article, vous découvrirez des propositions innovantes, (où le marxisme demeurera l’une des thèses majeures), des idées nouvelles et des thèses en pagaille (à vous d’en tirer une synthèse !)

COMMENTAIRES  

08/01/2013 13:30 par Dominique

Plékhanov dans La conception matérialiste de l’histoire écrit en 1904 :

« Marx va plus loin. Il demande quelles sont les causes déterminan ­tes de la société civile, et il répond que c’est dans l’économie politique qu’il faut chercher l’anatomie de la société civile. Ainsi c’est l’état économique d’un peuple qui détermine son état social, et l’état social d’un peuple détermine à son tour son état po ­litique, religieux et ainsi de suite. Mais, demanderez-vous, l’état économique n’est pas sans cause non plus ? Sans doute, comme toutes choses ici-bas, il a sa cause è lui, et cette cause, cause fondamentale de toute l’évolution sociale et partant de tout mouve ­ment historique, c’est la lutte que l’homme mène avec la nature pour son existence. »

C’est pour moi un élément fondamental du marxisme, et cela contient également une erreur fondamentale : La cause fondamentale de toute évolution sociale et partant de tout mouvement historique n’est pas, comme le dit Plekhanov, la lutte de l’homme avec la nature pour son existence mais son rapport avec la nature. Lequel rapport n’a pas besoin d’être une lutte mais peut au contraire être basé sur le respect et sur la notion évidente que comme la nature est notre seule source de vie, nous en sommes dépendant.

Par contre, quand ce rapport de l’homme avec la nature est une lutte contre la nature, ce rapport qui sert de base à notre rapport avec la nature, cette cause, cause fondamentale de toute l’évolution sociale et partant de tout mouve ­ment historique comme le dit Plekhanov ne peut qu’introduire une évolution sociale basée sur l’exploitation et la domination.

Ceci est le fruit de ma propre réflexion sur ce sujet très important car absolument fondamental. J’aimerais bien connaître l’évolution récente de la pensée marxiste des spécialistes sur ce sujet fondamental.

08/01/2013 14:27 par Dwaabala

Un seul mot sur Lénine dans cet article ! et encore à la fin et pour affirmer à tort

c’est à la périphérie du capitalisme que le socialisme à commencer à émerger, contrairement aux prévisions de Marx et Lénine

Il faut quand même que les lecteurs qui l’ignoreraient sachent que l’ouvrage de Lénine :
« L’impérialisme, stade suprême du capitalisme » (1916 ) (en ligne) est absolument fondamental.
D’ailleurs tout dépend de l’idée que l’on se fait du centre et de la périphérie.
Nul n’a jamais pensé que la Russie du début du XXe siècle se trouvait « au centre du capitalisme », par contre que c’était le maillon le plus faible dans la chaîne des états impérialistes, si ! et c’est précisément Lénine qui l’a perçu et énoncé.
Ensuite, elle s’est bien retrouvée au centre... mais de la révolution socialiste !

08/01/2013 14:47 par Dwaabala

La lutte que je mène avec ma compagne pour mon (notre) existence ne veut pas dire que je la bourre de coups... même si la réciproque n’est pas toujours vraie !
Il en va de même sans doute pour les rapports de l’homme avec la nature, mais surtout de l’homme avec l’homme, car les justes luttes écologiques ne doivent pas masquer l’essentiel : "l’homme" restera une abstraction tant qu’il sera fondamentalement divisé entre exploités et exploiteurs.

08/01/2013 16:02 par Dominique

@Dwaabala :

Si nous faisons l’historique du rapport de l’homme avec la nature, nous constatons que ce rapport est basé sur le respect de la nature et sur l’évidence d’en être dépendant, ceci pendant les deux premières phases de l’évolution de la société, les peuples de chasseurs-pécheurs-cueilleurs et les peuples d’agriculteurs. Ces deux formes de société ne connaissent ni la propriété privée, ni l’exploitation de l’homme par l’homme, et même l’agriculture n’est pas basée sur un rapport d’exploitation de la nature mais de respect et d’économie des richesses ainsi produites.

Cette belle symbiose change avec l’apparition simultanée des peuples de chasseurs, de leurs religions de domination, du commerce, du rabaissement de la femme au rang d’accessoire de harem et de l’exploitation de l’homme par l’homme. Les peuples d’agriculteurs ont rapidement adoptés ces nouvelles coutumes (comme ont peut le voir en Scandinavie) et ce sont les peuples de chasseurs qui en firent les frais : les premières guerres organisées ne furent rien d’autre que de gigantesques parties de chasse à l’esclave. Au début de l’antiquité, la Grèce antique produisait des poteries avec des esclaves importés en majorité de Scandinavie. Une des caractéristiques fondamentales de l’idéologie des peuples de chasseurs est que les dogmes de base de leurs religions autorisent deux hiérarchies, la première entre les dieux, les hommes et le reste de la création, la deuxième entre les hommes, certains se retrouvant plus près des dieux que les autres.

Ces deux hiérarchies sont la justification morale de l’exploitation de la nature par l’homme et de l’homme par l’homme. L’apparition de ce deux hiérarchies montre aussi que c’est à partir de ce moment que l’homme s’est mis sur un piédestal par rapport à la nature. C’est aussi à cette époque que certains ont jugés que les travaux manuels étaient indignes d’eux et qu’ils se sont mis à exploiter le travail des autres, instaurant ainsi le racisme institutionnel propre à notre notion de civilisation.

La suite on l’a connait le capitalisme n’est que la dernière version à la mode de cette idéologie de domination et d’exploitation qui nous pourrit la vie depuis l’antiquité. Il faut aussi remarquer que cette évolution correspond à l’analyse qu’en fait Marx dans les Manuscrits de 1844 (disponibles en ligne). Il écrit que plus le processus de production de l’homme devient évolué, plus celui-ci se sépare de la nature, et de sa nature, devenant ainsi de plus en plus aliéné. Je trouve cependant l’analyse de Marx déprimante, car elle implique que le seul moyen pour revenir à un rapport normal de l’homme avec la nature serait de revenir à un processus de production rudimentaire. Et avec le progrès et l’arrivée incessante de nouvelles technologies nous suivons exactement le chemin inverse vers des processus de production de plus en plus développés, et donc vers un homme de plus en plus coupé de la nature et de sa nature, vers un homme de plus en plus aliéné.

08/01/2013 22:38 par Anonyme

Quelle tristesse et quelle désolation de constater que les professeurs de marxisme qui envahissent les commentaires d’articles du grand soir n’ont toujours pas compris que le principe de base de la pensée de Marx, celui qu’il développe et approfondit dans toute son oeuvre, via l’analyse matérialiste de l’histoire et des rapports de production, c’est que "les contradictions sont le moteur de l’histoire" !

09/01/2013 14:01 par sergio

Cet article est "long" et j’espère fructueux (?), en l’occurrence il s’agit de la première partie (la plus "courte", qui se décline ainsi : une présentation, suivit d’un exposé de thèses (qui "débordent" sur la seconde partie), de travaux et d’idées en pagaille (contradictoires et me semble-t-il, très originaux ?…), viennent les antis thèses puis les synthèses (dont la votre éventuellement ?), et de multiples pistes à explorer... un additif, et une synthèse de la « Théorie du tout doctrinaire » (ou « la dangerosité du radicalisme libéral »), enfin confirmée et démontrée scientifiquement par de nombreux érudits !). Le pluriel (assez inhabituel pour ce genre d’exposés) est employé à dessein, et * je compte bien ouvrir le débat (aussi large que possible ?), merci de votre contribution…
(Cher Dwabaala, j’apprécie particulièrement ton humour avec cette délicieuse pointe d’ironie, merci)
* anonyme écrit : « …le principe de base de la pensée de Marx, celui qu’il développe et approfondit dans toute son oeuvre, via l’analyse matérialiste de l’histoire et des rapports de production, c’est que "les contradictions sont le moteur de l’histoire" ! … »
C’est l’un des objectifs de cet article, en (l’) étendant - le principe de base - à d’autres formes de pensées : de nouvelles formulations, de nouveaux concepts, etc. ; « errare humanum est », et plus que jamais, douter, rien n’est acquis ! sergio

09/01/2013 14:49 par Anonyme

A dominique,

Vous ne confondriez pas avec Rousseau ?

09/01/2013 15:49 par Dominique

Loin de moi la prétention d’être un professeur de marxisme. Je ne suis qu’un libre penseur et cela me suffit. De plus, si je demande l’opinion des spécialistes sur la cause fondamentale de toute l’évolution sociale et partant de tout mouve ­ment historique, cette lutte que l’homme mène avec la nature pour son existence, ce n’est pas pour m’entendre répondre ce que je sais déjà , à savoir que les contradictions sont le moteur de l’histoire. Une contradiction n’est pas en soi une cause. Ou alors il faut savoir de quelle contradiction nous parlons et dans quel contexte nous en parlons.

De plus, la formulation de Plékhanov est un dogme, un parti pris qui ne correspond qu’à la réalité des peuples de guerriers mais ni à celle des peuples de chasseurs ni à celle des peuples d’agriculteurs, lesquels et contrairement à nous vivaient en harmonie avec la nature. Cette harmonie ne les a pas empêchés d’évoluer pour nous donner d’abord l’agriculture et ensuite la guerre organisée. Ce dernier pas dans l’évolution de l’homme a renversé non seulement les rapports humains mais aussi le rapport de l’homme avec la nature.

Pour moi, croire que se débarrasser du capitalisme suffira à changer le rapport de l’homme avec la nature, et de là la nature même de l’homme revient à mettre la charrue avant les boeufs. Cela ne fera que remplacer un système d’exploitation par un autre système d’exploitation. Et le seul moyen que je puisse voir pour sortir de ce cercle vicieux consiste à changer le rapport de l’homme avec la nature. Plékhanov ne dit pas autre chose quand il dit que ce rapport de l’homme avec l nature est la cause fondamentale de toute l’évolution sociale et partant de tout mouve ­ment historique. Où il a pour moi tort c’est quand il considère que ce rapport doit forcément être une lutte. Il n’y a qu’à regarder les nombreux documentaires sur les peuples premiers qui existent encore, ces gens vivent en symbiose avec la nature car ils la respectent et ils ont conscience d’en être dépendant.

J’ai même la naïveté de croire qu’aujourd’hui, avec notre niveau technologique, il serait possible de développer l’âge d’or de l’humanité sur cette planète. Où je sais que cette naïveté est utopique, c’est quand je vois tous les parents, qui au lieu de tenir leurs enfants par la main en les amenant à l’école, utilisent pour cela des véhicules qui polluent l’air des autres. Et l’air des autres est aussi l’air de leurs enfants. Voilà la notion du respect de la chair de leur chair qu’ont nombre de parents après des millénaires d’exploitation de la nature et de l’homme par l’homme et deux siècles d’industrialisation.

Les indiens d’Amérique du nord l’avaient bien compris, eux qui voyaient des colons puritains les massacrer et massacrer les bisons et qui dirent à ces colons : « Un être humain qui ne respecte pas son environnement est incapable de respecter ses semblables. »

C’est exemple de la voiture et de nos enfants et le meilleur exemple que je connaisse du lien entre respect de la nature et respect des autres. Les indiens d’Amérique du nord, qui n’avaient jamais lu Marx, rajoutèrent : « Vous ne comprendrez que l’argent ne se mange pas que le jour où il ne restera rien d’autres », et ce n’est pas ce qui se passe aujourd’hui quand les capitalistes de toute la planète délocalisent leurs usines là où la protection de l’environnement et celle des travailleurs avoisinent le zéro absolu qui leur donnera tort, bien au contraire. Chez nous on bétonne les Alpes, chez les pauvres, on les fait crever à la tâche et on rend leur environnement impropre à la vie, cela juste pour produire les biens de consommation qui inondent nos supermarchés. Et ici, les seuls qui ont encore le choix achètent ces produits de la mort.

J’essaie simplement de faire avancer le débat, vous pouvez me railler, j’ai l’habitude ! Mais cela ne changera rien et ne nous fera pas avancer vers la moindre solution, bien au contraire. Les marxistes sont en train de commettre la même erreur avec l’écologie que celle qu’ils ont commise avec le fascisme dans les années 30. Et comme le fascisme s’est développé et internationalisé pendant les années 30, les capitalistes aujourd’hui sont en train de récupérer et d’internationaliser l’écologie au nom des nouvelles technologies : les nouvelles technologies vont résoudre les problèmes causés par les anciennes. Nous savons tous que c’est faux, la seule chose qui intéresse ces gens-là est de consolider leurs bénéfices et que l’écologie n’est pour eux que du marketing pour vendre leurs produits. Ce qui ne changera jamais notre rapport avec la nature, et par conséquent pas non plus notre rapport avec les autres, et encore moins notre système économique.

Je vais aussi être ironique : Vive la voiture !

09/01/2013 18:53 par Dwaabala

Bonjour à sergio, dominique... et anonyme.

Mettre sur le même plan l’écologie et le fascisme est à coup sûr étonnant, même si c’est simplement pour affirmer que l’histoire se répète dans ses erreurs.
Il est certain que le communisme a eu à mettre les mains dans le cambouis, dans le sang serait plus juste, avec le fascisme.
Pour sortir un peu de Marx, avez-vous lu de Zeev Sternhell, historien des idées israélien Les Anti Lumières ou Ni gauche ni droite  ? Car le marxisme a aussi pour principe de ne pas détenir la vérité, mais de la remarquer et de la défendre là où elle se trouve.

Dwaabala, professeur honoraire en contradiction dialectique.

09/01/2013 22:32 par sergio

Dwaabala écrit : « Pour sortir un peu de Marx, avez-vous lu de Zeev Sternhell, historien des idées israélien Les Anti Lumières ou Ni gauche ni droite ? Car le marxisme a aussi pour principe de ne pas détenir la vérité, mais de la remarquer et de la défendre là où elle se trouve. »

sergio : lu Zeev Sternhell, pas vraiment (mais (beaucoup) entendu causé, oui), car Aron (que je connais sur le bout des doigts) alla témoigner en faveur de Jouvenel (connoté intellectuel d’extrême droite) au procès qu’il intenta à Zeev Sternhell, pour diffamation - suite à la parution d’un ouvrage très controversé sur le fascisme français. (et si ma mémoire est bonne, il aurait fait un infarctus sur les marches du palais de justice, à la sortie de ce procès…, qui lui aura été sans doute fatal ?, ce qui sous-entend qu’il était très certainement très affaibli, mais que la vérité lui importait plus que tout !). Lui, son père ainsi que sa fratrie, étaient semble-t-il (constamment) à la recherche de la vérité (bien qu’éloigné politiquement, il jugeait que Sartre devait-être dans le même état d’esprit..., en quête de la vérité). Son père fut sympathisant communiste, mais cela ne l’influença apparemment pas ? (je signale dans cet article, le livre qu’il écrivit sur le marxisme de Marx) ; d’autre-part, il fut prématurément (dans le courant des années vingt), l’un des premiers intellectuels européens (car spécialiste de la philosophie allemande, et de ce fait, séjournant fréquemment en Allemagne pour ses études) à dénoncer ce qui se tramait en Allemagne (bien avant l’avènement officiel du parti fasciste allemand), et tout aussi informé que pouvait être, Zeev Sternhell, sur le fascisme européen ou le facisme français en particulier.

09/01/2013 23:19 par Dwaabala

à sergio

Vous recommandez donc la lecture de Jouvenel plutôt que celle de ZS ? Pourquoi pas...
Il y a aussi, si chacun veut approfondir en allant à la source sa connaissance du nazisme, nazisme que ZS, lui, se garde de confondre avec le fascisme à cause de son déterminisme biologique, il y a la lecture d’un autre intellectuel d’extrême-droite, Allemand lui, et qui s’y connaissait certainement mieux lui aussi que ZS : Adolf Hitler, auteur de « Mein Kampf ».

Quant au jugement porté sur une oeuvre théorique à travers des ragots de prétoire et des bulletins de santé.
... L’extrême-droite a la plainte en diffamation facile. Il devait s’agir de faits remontant à l’époque de la collaboration ? Et quelle fut l’issue du procès ?

NB Je disais bonjour à tous, mais ma réponse visait plutôt Dominique.

10/01/2013 09:01 par sergio

bonjour Dwaabala :
Non, je ne me permettrai pas de recommander telle lecture par rapport à telle autre, ni tel auteur plutôt que tel autre. J’ai cru comprendre que l’essentiel de votre message était la vérité, et en ce qui concerne Zeev Sternhell, une analyse du fascisme français, que Aron jugeait partiellement inexacte, d’où son témoignage par rapport à Jouvenel (dont je ne recommande pas spécialement la lecture). sergio

PS : dans cet article (que je soumets à votre sagacité) il est aussi question de déterminisme biologique, par exemple lorsque j’évoque « Le darwinisme sociale » ou la « Révolution nationale » (troisième et dernier chapitre), et pour le coup, je recommande effectivement la lecture de Pierre Alexeiévitch Kropotkine, qui répondit brillamment à l’ultraconservateur raciste Spencer, par un ouvrage intitulé : « L’Entraide, un facteur de l’évolution », dont la première édition française parue en 1906. Les nazis s’inspirèrent très largement de Spencer et Gobineau (mais pas que) pour imposer au monde leur folie furieuse.

10/01/2013 22:11 par Dominique

Dwaabala, je ne met pas le fascisme et l’écologie sur le même pied. Je constate simplement que tout comme les marxistes et la gauche en général furent incapables d’enrayer la montée du fascisme dans les années 30, montée du fascisme soutenue financièrement par les capitalistes des deux bords de l’Atlantique, les marxistes et la gauche d’aujourd’hui sont incapables d’éviter la récupération de l’écologie par les capitalistes, et que ces deux problèmes, exploitation de la nature par l’homme et exploitation de l’homme par l’homme sont en fait la même problématique.

Quand aux raisons de ce double échec, la seule explication satisfaisante que j’ai pu en trouver réside dans la Psychologie de masse du fascisme de Wilhelm Reich. Celui-ci explique que les travailleurs, dans leur majorité, sont sous l’influence de la mystique religieuse, mystique qui est une composante fondamentale de l’idéologie bourgeoise, et qu’ainsi ils reproduisent non seulement les mêmes frustrations que les bourgeois mais également le même manque de rationalité. Il constate que les travailleurs ne sont donc pas sensibles au message rationnel du marxisme et qu’ils lui ont préféré la mystique pseudo-religieuse du fascisme (la race élue, le peuple choisi, la seule vraie foi, les seuls vrais croyants, etc) et ses fausses promesses.

La situation d’aujourd’hui contient de nombreuses similitudes. Notre société court à sa perte en raison d’une part de l’épuisement des ressources non renouvelables mais aussi en raison de la disparition des écosystèmes et de la pollution généralisée, deux phénomènes rendus possible par l’industrialisation effrénée propulsée par le capitalisme. Les arguments rationnels ne manquent pas, mais malgré cela, non seulement les politiques ne font rien, mais les prolétaires ne font rien non plus. Ils en redemandent même en continuant à voter pour des politiciens qui ne résoudront jamais le moindre problème. Mais s’ils vont voter, c’est quand même bien parce qu’ils préfèrent les fausses promesses quasi-religieuses des politiciens à une alternative rationnelle. Autrement ils resteraient chez eux ou descendraient dans la rue.

12/01/2013 08:57 par ADSkippy

A tous ces masochistes qui aiment se torturer l’esprit, voila ma petite contribution a deux sous.
@ Dominique, a raison. Dans le passe, le discours de la "gauche" n’as pas montre suffisamment d’intérêt de l’interaction entre l’homme et son environnement, et ce n’est pas la faute a Marx, mais les circonstances politiques et sociales,( a trop s’occuper du ventre et pas assez de l’esprit). Aussi que la classe laborieuse, ouvrière, n’est pas nécessairement, la plus réceptive aux discours de la "gauche", car ils sont victimes du "mimétisme sociale" (Desmond Morris- Le zoo humain), c.a.d. vouloir ressembler a la classe supérieur, principalement par la consommation et la notion de la propriété prive.

La théorie de l’évolution de Darwin, n’est plus discutable. Est-ce pour autant je me proclame "Darwinien" ? Non, mais grâce a lui, je comprends et accepte le principe fondamental de l’évolution. Et c’est ainsi pour tous ceux qui ont contribues, par leurs pensées, théories et découvertes et qui nous permettent, aujourd’hui, de mieux comprendre et analyser notre monde et environnement. Dans cette poursuite du "savoir", il y a les vérités immuables a travers les temps, et d’autres plus relatives, lies aux circonstances ou contextes historiques. Marx ne peut être une exception, il ne pouvait tout prévoir ou savoir.

Pour mieux analyser notre environnement économique et sociale,Marx nous a transmit un outil indispensable : "Le matérialisme dialectique". Cette dialectique ne peut être figée, au contraire, car pour être conséquents, il faut que ça s’applique a des situations historiques divers.

A tous ceux qui trouvent plaisir de constamment faire référence au "Marxisme", pour tout et n’importe quoi, il serrait souhaitable faire preuve d’un peu plus de perspective et mettre en pratique, justement, sa "dialectique". Car ceux qui nous dominent, eux, ils l’ont bien compris.

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