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La révolution zapatiste est toujours debout

Merci à notre camarade Aline Pailler, pour ce texte qui sonne :

 Comme un rappel de nos amnésies
 Comme un rappel de nos soutiens "˜volages’ au hasard des modes du moment
 Comme un écrit qui dit le "˜possible’
 Comme un espoir venu du sud mexicain, au sein d’autres expériences sud américaines.
 Comme une déclaration qui dit que ce sont les hommes et les femmes qui doivent changer dans leur tête pour que leurs rêves prennent sens et crédibilité.

Jacques Richaud

Là bas aussi l’espoir est dans la rue... dimanche, 23 décembre 2012 / Aline Pailler

La révolution zapatiste aura 19 ans [1] le 1er janvier 2013. Elle a construit patiemment, démocratiquement, "lentement en bas à gauche", une société autonome du pouvoir mexicain.

Une société qui a su inventer un autre rapport à la justice, à l’éducation, à la santé, à la démocratie et à la propriété ; comme l’affirme l’Université de la Terre à San Cristobal de las Casas "nous sommes en train de faire l’autre monde" .

Cette révolution, beaucoup l’ignorent ou la croient morte ou la caricaturent à l’aune de leur cynisme blasé qui s’est arrêté aux images, un temps branchées, de Marcos encagoulé dans son passe-montagne.

Où sont -ils aujourd’hui les Besancenot et autres Bové si fiers d’en être et qui n’ont même pas pris le temps d’expliquer le sens du passe-montagne ou du foulard ?
Où sont ils aujourd’hui les journalistes pour montrer et expliquer l’importance de ce qui s’est passé au Chiapas ce 21 décembre dans les villes de San Cristobal, ’Ocosingo, Las Margaritas et Comitan ?

Loin des célébrations New âge, les Indiens zapatistes sont descendus des communautés et des montagnes pour envahir silencieusement les rues des villes qu’ils avaient occupées avec les armes en 1994.
Leur message est tout autant dans ce silence qui sonne comme un reproche aux oreilles du monde capitaliste bruyant et sourd, que dans la force de leur mobilisation et de leur organisation.

A ceux qui les croyaient ou les voulaient morts, ils affirment, en levant le poing devant les bâtiments officiels de l’Etat ou les cathédrales, qu’ils sont debout, dignes et pleins d’espoir pour un monde non capitaliste.

Oui cette sortie silencieuse de plus de 40000 Zapatistes est porteuse d’espoir et ouvre un horizon à notre monde si replié sur lui-même ! Un monde si peureux et arrogant qu’il ne voit pas au-delà de ses dogmes capitalistes et s’en remet à la vision de sa presse borgne et bien rassurée entre ses oeillères !

La manifestation zapatiste :
http://www.rougemidi.org/local/cache-vignettes/L516xH332/7502_ezln_2-1f553.jpg

Depuis deux jours, les communiqués des Zapatistes et de leurs soutiens se succèdent mais la presse officielle ne reprend rien de cet évènement ! Aucun intellectuel ou politique ne daigne prendre la plume pour signer un article de soutien ou seulement d’information. Pas même celles et ceux qui étaient prompts à se faire photographier auprès du sous commandant Marcos !

Alors oui les Zapatistes ont raison de rompre le silence par ces mots :
"A qui de droit
VOUS AVEZ ENTENDU ?
C’est le bruit de votre monde que s’écroule.
C’est celui du nôtre qui resurgit.
Le jour où le jour fut, c’était la nuit.
Et ce sera la nuit le jour où ce sera le jour.
DÉMOCRATIE !
LIBERTÉ !
JUSTICE !
Depuis les montagnes du Sud-Est mexicain."

(Pour le Comité Clandestin Révolutionnaire Indigène - Commandement Général de l’EZLN Sous-commandant Insurgé Marcos Mexique, Décembre 2012)

Je lance ce message comme une bouteille à la mer car je sais combien cette information redonnerait courage à toutes celles et tous ceux qui n’ont pas renoncé à changer le monde ! Or le courage et l’espoir sont ce qui nous manque le plus.

Et puis, le 1er janvier 2012, j’ai fait la promesse aux Zapatistes qui nous recevaient de faire savoir que leur révolution non seulement n’est pas morte, mais qu’elle est jeune, courageuse, imaginative et qu’elle sème toujours et encore les graines de la dignité et de l’émancipation quelle que soit la saison et pour tous les vents.

Aline Pailler

[1] Le mouvement a été créé en 1983 et après 10 années de préparation, le mouvement fera en 1993 sa déclaration publique de la forêt de Lacandone et lancera le 1er janvier 1994 l’insurrection. NDR

Publié sur : http://rougemidi.fr/spip.php?article7505

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