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Une des leçons de la crise...

La crise du capitalisme est devenue l'excuse parfaite pour mettre fin aux droits et aux acquis sociaux des travailleurs, plaçant ainsi les puissances économiques au-dessus de tout contrôle. On en est arrivé à un tel point, qu’aujourd’hui parler de la démocratie, devient une source de moquerie.

Une des leçons de la crise du capitalisme nous enseigne qu’il faut battre en brèche l’alternance libérale réactionnaire pour construire une alternative antilibérale progressiste.

La crise du capitalisme est devenue l’excuse parfaite pour mettre fin aux droits et aux acquis sociaux des travailleurs, plaçant ainsi les puissances économiques au-dessus de tout contrôle. On en est arrivé à un tel point, qu’aujourd’hui parler de la démocratie, devient une source de moquerie.

Fort heureusement dans ce monde livré aux puissances de l’argent et aux monopoles capitalistes, des pays sont dans la construction d’alternatives au mode de production et d’asservissement du grand capital, c’est une partie de l’Amérique du Sud, Centrale et Caribéenne qui s’organise contre cette machine manichéenne à broyer les démocraties et ce rouleau compresseur qui écrase les droits et les acquis.

Les mesures d’austérité imposées et les coupes dans les secteurs sociaux, « punissent » la classe sociale des travailleurs qui sont à la fois producteurs des richesses de par leur travail et qui achètent les produits manufacturés et agricoles. Ainsi, ces mesures d’économie et ces coupes dans les budgets sociaux, n’auront aucun effet positif pour la sortie de crise mais aura un effet négatif sur des années de luttes sociales pour les droits et acquis sociaux, ces mesures et coupes qui brisent le tissu social sont donc des leurres amplificateurs de la fracture sociale déjà bien entamée.

Depuis des mois la question est récurrente sur les raisons d’imposer une telle politique aux peuples. En fait, la réponse est dans la crise elle-même, elle est une opportunité (d’où la suspicion sur la réalité de cette crise) pour d’un côté détruire tout ce qui nous protège encore du capital et de l’autre s’accaparer du contrôle absolu des économies en favorisant les monopoles privés.

Emprunt, crédit, créances, débits, déficits, remboursement, taux d’endettement, « pacte budgétaire »… La dette est partout, elle a envahi les vies et a pris des millions de travailleurs à la gorge.

Or la dette n’est pas seulement économique, elle est avant tout une construction politique. Elle n’est pas une conséquence malheureuse de la crise : elle est au centre du projet néolibéral et elle permet de renforcer le contrôle des individus, donc des travailleurs et des sociétés, donc des Etats.

« Le remboursement de la dette, c’est une appropriation du temps. Et le temps, c’est la vie », a dit le sociologue et philosophe Maurizio Lazzarato (La Fabrique de l’homme endetté)

Ainsi le but final est bien d’atteindre les Etats pour s’ouvrir la voie du démantèlement des derniers bastions en les privatisant et s’octroyer encore plus de dividendes juteux. En cas de résistance trop forte des peuples, le capital sortira son arme ultime, la dictature fasciste, d’où la nécessité absolue que les communistes s’organisent dans un large front unitaire et prêt à la confrontation finale.

Mais ceci suppose que ceux qui, après des élections, sont censés représenter les intérêts du peuple, c’est à dire la classe politique, deviennent de simples gérants mandataires des puissances économiques et politiques pour piloter le processus mis en place par le plan du grand capital.

Aussi, chaque jour apporte sa réforme et ses nouvelles lois au nom des impératifs économiques pour asservir un peu plus le peuple et les travailleurs. Les décisions politiques ne sont plus prises en fonction du peuple mais en fonction des intérêts financiers.

C’est une des raisons qui fait que les structures économiques et financières décisionnelles ont été placées à l’extérieur (BCE-FMI-OMC) afin de les soustraire au contrôle démocratique, pilier d’une nation souveraine.

Et au fur et à mesure des années, les structures politiques glissent elles aussi vers l’extérieur pour s’éloigner des cercles de décisions nationales, aujourd’hui le gouvernement doit demander à l’Europe avant de prendre une décision, l’Etat est donc subordonné à une instance créée de toute pièce par le capitalisme financier étasunien.

Aujourd’hui, même dans le meilleur des cas, et nous venons de le vivre avec l’épisode Mittal, le gouvernement politique ne peut plus intervenir dans l’économie et doit subir l’anarchie destructrice et la crise violente du capitalisme. Quant à l’Etat-Nation, il ne peut plus prendre et mettre en place des décisions fondamentales, tout ceci forme une menace très grave pour la Démocratie.

Aussi, il y a d’autres conséquences, car à force de naviguer sous pavillon étranger, le nationalisme redonne de la voix avec un discours chauvin basé uniquement sur la xénophobie et le « fabriquons français avec des français ». Dans une période telle que nous la vivons, avec des millions de chômeurs, cette voix porte au plus profond des masses populaires les plus précarisées.

Et on ne peut pas blâmer ces masses qui tentent de se sortir d’une situation extrême en votant extrême-droite puisque l’espace politique a été laissé libre au profit des nationaux-chauvins.

Même si Mélenchon a bien tenté de combler cet espace politique durant les campagnes électorales sous l’étiquette Front de Gauche en tapant sur l’extrême-droite, produit du capital et bras armé des banques… si les appareils politiques à la gauche de la social-démocratie, minés par des divisions intestines, idéalistes, opportunistes et politiciennes, ne tentent pas aussi de reprendre du terrain, il ne peut le faire seul, même avec sa meilleure volonté et son charisme politique assumé, car nous refusons, au stade actuel, de dire comme trop le disent, que Mélenchon est l’aile gauche du PS et l’aile droite du PCF.

Nous ne parlons pas ici que de l’unité, certes nécessaires, des communistes, mais de l’unité des communistes, des antilibéraux et des anticapitalistes avec la classe ouvrière. Cette unité politique des travailleurs, nous avons peine à la construire, car si tout le monde en parle, personne ne la fait pour des raisons purement politiciennes et de chapelles, et peut-être par peur de se faire dépasser voire diriger par une avant-garde ouvrière, l’opportunisme serait-il alors dévoilé ?

Cette division petite bourgeoise et lassante, laisse ainsi le champ libre aux capitalistes et aux forces réactionnaires les plus extrémistes qu’elles soient nationalistes ou euro-fédéralistes.

Toute cette masse qui vote FN a été déçue par la droite ultralibérale incarnée par l’UMP, elle est aujourd’hui déçue par la gauche libérale social-traitre incarnée par le PS : elle en a assez de l’alternance hégémonique du bipartisme bourgeois, résultante de la Vème République, qui n’agit pas pour défendre les intérêts des masses populaires mais pour mettre les masses au service de l’économie capitaliste mondialisée et européanisée.

Si on y ajoute la dédiabolisation de l’extrême-droite et son discours populiste bien rôdé et inflexible depuis des années, on a le résultat qui grimpe pour l’instant à 20% mais avec des pics à plus de 50% dans les zones les plus touchées par le chômage, donc par la violence et la délinquance, même si les chiffres sont exagérés et même si la délinquance et la violence du capitalisme sont cachées.

Toute cette masse précarisée des quartiers populaires est une armée de prolétaires que personne ne sait et ne veut utiliser par peur d’être dépassé par elle et sa haine de classe dont elle n’a même pas conscience la plus part du temps… par peur que les « professeurs » soient dépassés par les élèves d’une classe perturbée… c’est vrai que la théorie est plus facile que sa mise en pratique, même si les deux sont étroitement liées et indissociables.

Toutefois il existe des mouvements, des cercles, des cellules, des comités et même des partis… qui entretiennent l’espoir d’un autre monde, d’une alternative pour inverser la tendance destructrice du capital : ils entendent entamer le processus de récupération des droits et acquis perdus et freiner pour la détruire, la spéculation et la recherche infernale du profit maximum dans le temps minimum destiné à une infime partie.

Ils veulent juguler les institutions néfastes et les pouvoirs économiques capitalistes pour remettre la démocratie populaire au coeur des Etats et ainsi limiter la subordination des élus politiques au grand capital.

Ils oeuvrent à construire une société plus juste, plus équitable, dans laquelle les travailleurs auront envie de s’émanciper et de travailler selon leurs capacités en étant délivrés des chaines de l’exploitation capitaliste.

Ils défendent cette cause pour bâtir une société sans classe, sans division, sans exclu, sans racisme, sans propriété privée des moyens de production et d’échange, sans trust bancaire ni multinationale… une société humaine pour les êtres humains.

Utopie, idéalisme, impossible dans un monde où l’homme est un loup pour l’homme, dépassé, instrumentalisation, semence d’illusions… telles seront les réactions de la réaction et des opportunistes.

Mais l’histoire ne s’arrête pas au capitalisme comme l’histoire ne s’est pas arrêtée avec la fin des monarchies aristocratiques, et les 75 années qui ont suivies la révolution russe de 1917 n’ont pas été une erreur de l’histoire ni une parenthèse…

D’ailleurs, au contraire de la violence de la bourgeoisie dépossédée, cette histoire ne s’est pas arrêtée (provisoirement) par un bain de sang comme ce fût le cas au Chili à partir de 1973, ou au Nicaragua, au Vietnam et avant en Algérie ou au Congo... avec des centaines de milliers de morts, de torturés, de familles brisées à tout jamais pour avoir défendu un idéal humain.

Car le plus insultant dans cette société et dans le contexte de crise dans laquelle les peuples ont été plongés, c’est bien l’argent qui déborde des coffres des banques, c’est bien les performances financières des trusts monopolistiques, c’est bien la déliquescence d’une bourgeoisie sans complexe… :

  quand des millions de travailleurs sont privés du seul moyen de subsistance décent, un emploi,
  quand des milliers de familles sont expulsées et jetées à la rue pour un simple prêt hypothécaire impayé comme en Espagne, ou pour un papier…
  quand des femmes sont obligées de vendre leur corps pour nourrir leurs enfants,
  quand des gens se suicident par honte de leur situation de misère,
  quand un peuple fouille les poubelles de la bourgeoisie qui ne cesse de s’empiffrer,
  quand le capitalisme financier fait supporter aux peuples travailleurs, la crise de son système qui accapare les richesses.

Que dire quand des Etats, des gouvernements, des élus, des fonds financiers… octroient des milliards aux plus riches et aux banquiers, alors qu’ils privent les plus pauvres d’un moyen de vivre décemment et plus longtemps…, faut-il tendre l’autre joue ?

Cuba, Venezuela, Bolivie, Equateur, Nicaragua… des dictatures ?
Castro, Chavez, Moralès, Corréa, Ortéga… des dictateurs populistes ?

Alors qu’ils ont arrêté la montée de la misère et la font décroître chaque année, qu’ils soignent, logent et éduquent les masses populaires, qu’ils redistribuent les terres spoliées aux paysans pendant des siècles, qu’ils nationalisent et socialisent les moyens de productions et d’échanges, qu’ils obligent des banques à affecter une partie de leurs bénéfices dans une fonction sociale…

Nous les travailleurs des pays occidentaux et des pays riches, nous qui somme traités de nantis par les capitalistes, avons des leçons à prendre de ces peuples qui ont osés ce que nous n’osons pas.

Car si ces pays et ses camarades d’Amérique du Sud, Centrale et caribéenne, sont ainsi qualifiés par nos bourgeois, c’est qu’ils sèment la crainte parmi nos têtes pensantes politiques, médiatiques et économiques au service du grand capital qui sentent que la peur peut changer de camp.

Aussi, nous ne devons pas avoir honte de vouloir un monde plus juste où cessent le désespoir et la peur des lendemains qui déchantent.

Nous devrions être main dans la main pour que cesse cette exploitation de l’homme par l’homme et que cesse cette déchéance des sphères politiques inféodées par nature au libéralisme dévastateur.

Nous ne voulons pas devenir des « américains » (USA) terrorisés et rendus idiots par une caste de dominants qui prône la liberté absolue mais qui la supprime chez eux et ailleurs.

Ainsi dans ce contexte, l’Amérique progressiste du sud est un exemple à suivre, car elle a entamé un processus qui jugule les politiciens véreux et corrompus, les média complaisants de la bourgeoisie, les puissances financières et les multinationales qui ont profitées trop longtemps des constitutions bourgeoises pour piller les ressources naturelles et les richesses.

Tous ces pays sont des symboles politiques à prendre en exemple, ils sont des signes forts envoyés aux classes ouvrières du monde, car ils démontrent que rien n’est impossible, qu’un peuple uni ne peut être vaincu même avec des milliards, s’il sait s’organiser pour prendre le pouvoir et revenir à une démocratie populaire qui mettra dehors les vampires, les opportunistes et les corrompus.

Oscar Niemeyer, un des plus grands architectes de tous les temps, qui vient de mourir à 105 ans a répondu ceci à un journaliste qui lui parlait de son métier : « L’architecture ne changera rien, ce qui changera les choses, c’est la Révolution ! »… « Alors Camarades bâtissons ! »

Les Cahiers communistes du « Comité de Base » : comibase@gmail.com

n°25/ 07-12-2012

Cellule ouvrière du bassin minier ouest du Pas-de-Calais.

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La Tiers-Mondialisation de la planète - Bernard Conte
La Tiers-Mondialisation de la planète, c’est le laminage des classes moyennes et la polarisation riches-pauvres de l’ensemble des sociétés, les ramenant toutes à l’état du Tiers-monde d’avant les « miracles ». On peut diversement décrire ce phénomène : « prolétarisation des classes moyennes », « classes moyennes à la dérive », « déclassement »… Bernard Conte analyse le caractère universel de cette transformation sociale comme résultat des politiques économiques néolibérales mises en oeuvre (…)
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La contribution la plus importante d’Obama a été d’embellir, de vendre à l’opinion publique et de prolonger les guerres, et non de les terminer. Ils l’ont bien vu pour ce que sont réellement les présidents américains : des instruments permettant de créer une marque et une image du rôle des États-Unis dans le monde qui puissent être efficacement colportées à la fois auprès de la population américaine et sur la scène internationale, et plus précisément de prétendre que les guerres barbares sans fin des États-Unis sont en réalité des projets humanitaires conçus avec bienveillance pour aider les gens - le prétexte utilisé pour justifier chaque guerre par chaque pays de l’histoire.

Glenn Greenwald

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