Après un hold-up, vient toujours le partage du butin. L’argent du pétrole libyen tombé dans l’escarcelle des pays occidentaux n’échappe pas à cette règle. La France prend sa part de dividendes récoltés à la suite de l’intervention militaire occidentale en Libye, qui a conduit à l’assassinat de Mouammar Kadhafi et à l’installation de nouvelles autorités dans ce pays plongé dans le chaos depuis et où, ironie du sort, l’essence manque. Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a annoncé que le fonds souverain de l’Etat libyen, Libyan Investment Authority, vient d’adresser une lettre d’intérêt en vue d’une reprise éventuelle pour sauver la raffinerie française Petroplus de Petit-Couronne, menacée de fermeture. Le Fonds stratégique d’investissement français prendrait une place symbolique à ses côtés comme partenaire minoritaire, pour soigner la forme. Le tribunal de commerce de Rouen décidera le 13 novembre de la prolongation de la période de dépôt des offres pour permettre l’opération. Et si ça marche avec cette raffinerie, pourquoi ne pas continuer, les annonces de fermeture d’activités et de mise au chômage de salariés ne manquent pas en France. Il faut savoir que la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, près de Rouen (Seine-Maritime), qui emploie 470 salariés, est en liquidation judiciaire suite à la faillite de sa maison mère suisse. Arnaud Montebourg part en Libye la semaine prochaine, avec le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, pour peaufiner cette formule, manière de faire payer aux Libyens l’addition de la coûteuse intervention militaire dans leur pays. Pour la petite histoire, Petroplus, raffineur suisse en faillite, n’a pas payé les cargaisons que lui a livrées Sonatrach. Cela représente 250 millions de dollars. Mais les responsables algériens disent disposer des mécanismes nécessaires pour résoudre cette affaire.
Cherif Brahmi